Originaires de Nantes, Yann, Quentin et Antoine ont tous décidé à un moment de leur vie de se lancer dans la défense de leurs valeurs, et de l’environnement. Aujourd’hui, les trois acolytes sont respectivement à la tête de trois projets engagés bien distincts, mais dont les ambitions et les actions se rejoignent dans une farouche lutte pour la biodiversité. Une lutte qui se passe sur le terrain de la Responsabilité Sociale des Entreprises, un concept qui a pris de l’ampleur ces dernières années, mais dont les exemples de concrétisation s’arrêtent parfois au stade de jolis mots sur une plaquette d’entreprise en papier glacé…
Trois entrepreneurs se donnent feu vert
Après s’être lancé dans une carrière dans la logistique, Yann, premier de ces trois compères engagés, a voulu se réorienter vers une profession qui ferait sens et contribuerait de façon active à la construction d’une société plus en phase avec ses valeurs. Après avoir suivi une formation en paysagisme comestible, Yann a donc créé sa propre société, « Cultures d’Entreprise », qui propose aux firmes de mettre en place des potagers bios et collaboratifs. L’idée est ici de générer conscience écologique et savoir-faire dans un contexte d’émulation positive et bénéfique autant pour le salarié que la région.
Pour Quentin, l’histoire est semblable en certains points, même si pour lui la prise de conscience s’est faite lors de son expatriation d’une année au Mexique puis en Afrique du Sud. Après deux années formatrices auprès du leader français de l’éco-pâturage, Quentin lance son propre projet : « Les Moutons de l’Ouest ». L’idée est assez simple : permet aux entreprises d’entretenir leurs espaces verts en mettant à contribution des animaux de races locales. Les moutons et les chèvres ainsi impliquées viennent en plus apporter un peu de leur douceur animale au monde de l’entreprise, qui lui trouve son intérêt dans les économies en entretien réalisées. Le bien-être des sympathiques bestioles, quant à lui, reste au cœur du projet — il ne faudrait pas prendre les biquettes pour des pigeons !
Enfin, Antoine s’est dédié de son côté à la protection et à la réhabilitation de nos amies les abeilles, directement menacées par les mutations de notre environnement. Depuis un peu plus de 3 ans, cet informaticien repenti propose aux entreprises l’installation de ruches sur leur site, ainsi que différents ateliers de découverte et de sensibilisation à l’apiculture. Pour les entreprises, il s’agit ici de fédérer leurs équipes autour d’activités en rapport direct avec la protection de l’environnement. Et pour celles qui n’auraient pas la place d’accueillir ces essaims bourdonnants, « Les Ruches d’Antoine » leur propose le parrainage.
Un partenariat pour stimuler la RSE main dans la main
Aujourd’hui associés pour un partenariat dépotant qui s’inscrit dans la complémentarité, les trois jeunes hommes espèrent participer au développement d’une Responsabilité Sociale des Entreprises impliquées dans la question environnementale. Pour cela, ils ne comptent pas s’arrêter à une cible purement constituée de sociétés, mais élargir leur offre de services aux collectivités, aux constructeurs immobiliers, résidences professionnelles, et même hôpitaux ou maisons de retraite. Le but étant de toucher un public toujours plus large pour une sensibilisation et une information efficaces.
Dans une sorte de manifeste, les trois entrepreneurs soulignent : « Nos activités offrent une mise en application concrète et locale de la politique RSE des organisations, privées ou publiques. Nos engagements en faveur de la biodiversité permettent en effet à la fois de fédérer les équipes autour d’une initiative tangible et engageante, de revaloriser des espaces délaissés, de créer du lien ou encore de sensibiliser à l’écologie en se réappropriant la terre et les saisons… ». Une bonne nouvelle pour les organismes qui souhaiteraient intégrer à leur philosophie un retour à la terre bénéfique dans une perspective fédératrice et de façon concrète pour leurs salariés.
Le respect du vivant, la passion, mais aussi le plaisir sont des valeurs qui s’ancrent au cœur de ce partenariat. Des valeurs qui devraient se propager à toute entreprise moderne qui se respecte dans le contexte environnemental que nous connaissons. Si les incitations politiques restent rares, Yann, Quentin et Antoine offrent à leur petit niveau une bonne façon aux organisations de respecter leur contrat, officiel ou implicite, avec l’état et ses citoyens.
Photographie : D. Morzynski