L’illustratrice Muriel Douru revient sur la problématique des inégalités face à l’aide médicale à la procréation dans une courte BD sans langue de bois. En effet, il ne suffit pas d’être une femme pour y avoir droit. Certaines peuvent y avoir droit, pas d’autres. Pourquoi ? Car les institutions jugent toujours les situations familiales sur le modèle du siècle dernier, frappant de jugement moral ceux qui oseraient y déroger, dont les femmes célibataires.

Diplômée de l’école Supérieure des Arts Appliqués Duperré, Muriel Douru est une illustratrice professionnelle et auteure de livres engagés. Elle fut notamment la première en France à prendre le risque de publier un livre pour enfants sur l’homoparentalité. Végétarienne depuis des années, engagée dans la cause écologiste et celle des animaux, elle continue d’illustrer gratuitement l’actualité sur son blog. À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Muriel confronte l’hypocrisie des institutions qui jugent toujours la situation des femmes, et leurs accès aux droits en fonction de leur liaison ou non avec un homme. Le message des autorités est clair : Pas d’homme dans votre vie ? Pas d’aide à la procréation ! (à ne pas confondre avec la GPA).

Pourtant, la monoparentalité est aujourd’hui largement admise en société, qu’elle soit assumée ou subie. Même observation pour les couples homosexuels qui se voient frappés de jugement moral, quasi religieux, en dépit d’une écrasante unanimité scientifique sur le sujet. Pour cause, plus de 75 études universitaires à travers le monde démontrent que les enfants élevés par des couples homosexuels n’ont pas moins de chance de réussir dans la vie que les autres enfants. Bonne ou mauvaise, l’éducation ne dépend pas du sexe des parents, mais bien des spécificités de chaque situation. Si le consensus scientifique est formel, que reste-t-il si ce n’est l’hypocrisie d’institutions patriarcales et le joug de croyances qui galvanisent peurs et jugements ? Aux regards des manifestations françaises à ce sujet, l’idée lancinante d’un modèle familial idéal et implicitement obligatoire persiste dans nombre d’esprits. C’est aussi contre cette mentalité trop prompte à juger la vie privée des autres que Muriel s’insurge.


Publié avec toutes autorisation de Muriel Douru. / whatweknow.law.columbia.edu

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