La construction des maisons habituelles est encore bien souvent énergivore, polluante et endette la plupart des ménages sur un très long terme. Les conditions climatiques difficiles, la pauvreté ou la volonté de se libérer pousse certains à envisager de nouveaux modes de construction. Leo a opté pour le « Super Adobe » (eco-dôme) auto-construit pour quelques milliers d’euros.

Leo Torsello, le jeune argentin en photographie ci-dessous, ne voulait probablement pas finir ses jours endetté jusqu’au cou à devoir courir après l’argent pour survivre. Un jour, lui et sa compagne embarquent famille, proches et amis dans un projet fou : construire une maison collectivement, de A à Z. Après avoir feuilleté les diverses alternatives, Leo va faire le choix de l’éco-dome (super adobe). Pourquoi ?

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L’éco-dome est un projet d’habitation simple inventé par Nader Khalili, un architecte irano-américain qui a notamment travaillé sur l’architecture lunaire dans les années 80. Il a passé 5 ans à sillonner en moto les déserts iraniens pour aider les populations locales à construire des maisons en terre, améliorant sa méthode d’année en année. Il a ainsi développé des constructions en sacs de sable baptisées « Super Adobe » dont s’est ensuite inspiré Leo comme tant d’autres à travers le monde.

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Faciles à construire, elles n’ont rien à envier aux maisons traditionnelles si ce n’est parfois un aspect « brut de décoffrage » mais unique au monde. En auto-construction, ces maisons peuvent revenir à moins de 10.000 € pour 50 m2 avec tout le confort nécessaire (eau, électricité, double vitrage…). Avec une technique simple de sacs à remplir d’un mélange local de terre, vous pouvez la construire à plusieurs en seulement un mois. Mais le plus souvent, il faut en avoir conscience, les travaux s’étendent sur 1 an voir plus. Pour Leo et sa famille, il faudra exactement 2 ans pour faire de ce rêve une réalité. Et quel rêve !

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Mais comment faire pour construire un eco-dôme quand on n’a aucune expérience en la matière ? D’après les témoignages, ce n’est pas si compliqué ! Après s’être bien informé, il faut d’abord préparer les fondations en faisant une tranchée et la couvrir avec une bâche épaisse pour l’isoler contre l’humidité. La première fondation, une tranchée sous le niveau du sol, est réalisée avec un ajout de ciment pour donner plus de stabilité à la base. Il faut ensuite réaliser un mélange de terre locale, de ciment et d’eau pour en faire une pâte assez humide mais compacte. Cette mixtion est fourrée grossièrement dans des sacs de polypropylène afin d’obtenir de gros cylindres blancs.

Une fois les sacs remplis, ils sont empilés et tassés avec un pilon afin d’être compactés. Le plus souvent, les longs sacs sont remplis au fur et à mesure de leur déroulement. Pour solidifier l’ensemble, des barbelés sont intercalés entre les couches de sacs. Suivant un algorithme précis (voir sites spécialisés), les sacs se rapprochent en arc pour former une coupole et refermer la structure. Une couche d’enduit protecteur est ensuite appliquée à l’extérieur pour protéger la bâtisse de l’eau de pluie. La terre tassée et séchée devient à terme aussi dure que la brique. Leo a ajouté des poutres pour stabiliser la toiture mais il est possible de le faire sans.

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Selon son concepteur, l’éco-dome est donc entièrement recyclable, anti-sismique et dotée d’une isolation thermique excellente, le tout pour un coût dérisoire. Testée dans diverses conditions, la construction résisterait aux passages des cyclones et aux inondations. Elle ne craint pas les attaques d’insectes (termites) ou les moisissures. Dans les régions fortement déboisées (Haïti, Afrique subsaharienne etc.), ce concept a un atout majeur puisque sa construction ne nécessite pas obligatoirement de bois. Néanmoins, cette option est permise pour assurer une toiture de meilleur qualité.

Même si ce type de construction n’est pas destiné à tout le monde, ses multiples avantages intéresseront les personnes qui ont la possibilité d’en construire une ou la nécessité de le faire pour des raisons environnementales ou économiques. Beaucoup d’objecteurs de croissance ou adeptes de la simplicité volontaire font le choix de l’éco-dome pour son aspect naturel et son faible coût. Rappelons cependant qu’il existe une foule d’autres techniques pour se loger comme : la TinyHouse, le earthship, la yourte et bien d’autres…

Voici une série de clichés du projet de Leo Torsello. De quoi laisser les adeptes du genre rêveurs…

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Source : superadobeserrano.jp / lesbrindherbes.org / La Bioguía

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