L’été arrive et nous nous demandons, comme chaque année, comment nous allons maitriser la pousse folle des herbes. Une question qui peut s’avérer problématique autour des voies de chemins de fer. En Suisse, on a trouvé la solution écologique ! Les Chemins de Fer fédéraux (CFF) suisses ont recrutés des moutons pour s’occuper des talus à proximité des rails.
En Suisse, l’entreprise publique qui gère les chemins de fer compte environ 2700 hectares de talus (3800 terrains de football) à proximité de ses voies. Il est vital de conserver ces zones dégagées ne serait-ce que pour une question de sécurité. Il n’est cependant pas facile de les entretenir à l’aide d’une tondeuse traditionnelle. De plus, imaginez la consommation en pétrole de centaines de débroussailleuses nécessaires pour venir à bout de ces plantes invasives. L’organisme suisse a ainsi eu l’idée de faire appel aux lanifères (laineux) dans le nord-ouest du pays. Ainsi, quelques 80 moutons skudde auront désormais la liberté de profiter du paysage tout en mangeant à leur faim, rendant un grand service pour les trains suisses.
Images à la discrétion de CFF
Plus sympathique qu’une tondeuse !
Sur son blog officiel, la CFF vante dix avantages de l’utilisation des moutons non sans un certain humour :
Ainsi, le mouton serait la « meilleure des tondeuses » au monde puisqu’il contribue naturellement à la biodiversité, préserve les sols tout en étant moins bruyant et plus sympathique qu’une tondeuse. De plus, les moutons possèderaient « l’amour du métier » sans jamais tomber en panne. Ils mènent simplement leur vie de mouton et s’en contentent paisiblement (et pour une fois, c’est pas péjoratif).
La race choisie, le mouton skudde, a le « profil idéal » pour ce boulot. Pratiquement disparue de Suisse, l’espèce est désormais protégée par la fondation ProSpecieRara. Une manière originale de réintroduire l’animal dans un espace pratiquement libre. De plus, cette race apprécie les « fourrages maigres, composés de plantes variées et riches et en fibres ». Elle est donc parfaitement adaptée pour la tonte des talus.
« Foxconn en rêverait »
Les animaux sont isolés du danger que représentent les trains par une clôture spéciale. Ils n’ont d’ailleurs pas peur du bruit occasionné par les passages de ceux-ci, si on en croit CFF. Mais avant toutes choses, et c’est probablement ce qui intéresse davantage les services publics, les moutons sont efficaces et ils ne se soucient pas des conditions météorologiques. Foxconn en rêverait, les moutons dorment généralement peu et peuvent « travailler » jusqu’à 22 heures de suite ! Ils tondent 10 à 20 m2 par jour. « Mais ils ne broutent pas tout sur leur passage et donnent la priorité aux plantes correspondant le mieux à leur goût. Or, chaque mouton a ses préférences, et il faut au moins trois semaines aux troupeaux des CFF pour débroussailler presque totalement leur terrain d’intervention. » explique la société des transports sur son site.
Une idée à saluer de la part des Chemins de Fer Fédéraux suisses qui inscrivent ce projet dans une volonté écologique et durable. Peut-on espérer en faire un modèle à suivre pour les autres compagnies ferroviaires d’Europe ?
Images à la discrétion de CFF
Images à la discrétion de CFF
Sources : blog.cff.ch / francais.rt.com