En provenance de Suède, Hanna Hasse Bergström est une artiste peintre pour le moins atypique. Ce n’est pas tant le contenu mais le support de son art qui trouble, puisque la jeune femme ne couche pas son talent sur la toile mais… sur des crânes d’animaux ramassés en forêt.
Dans les forêts Suédoises, une jeune femme se balade paisiblement. Elle, c’est Hanna Hasse Bergström, un être au mode de vie atypique, proche de la nature d’une manière peu commune. Si proche qu’elle va en faire son art de vivre autant qu’un art pour en vivre… Curieux, nous avons eu la chance de l’interviewer pour la questionner sur cette étrange pratique qu’est la peinture sur crânes d’animaux.
MR M : Votre art semble réalisé en symbiose avec la nature qui vous entoure. Comment le premier crâne fut-il réalisé ? Qu’est-ce qui motive ce choix ?
HANNA : Il y a quelques années, j’ai croisé une carcasse d’un animal tué par des chasseurs et mon cœur s’est arrêté. J’étais à la fois horrifiée de voir un animal tué et enchantée par la beauté du crâne de cet être majestueux. Je ne savais pas quoi faire ! Fallait-il l’emporter avec moi ? Serait-ce pire de le laisser là ? J’ai décidé spontanément d’en prendre avec moi pour le peindre et, sans pouvoir l’expliquer, une grande sérénité m’est apparue.
MR M : Certains pourraient penser qu’il ne faut pas toucher à un cadavre d’animal, que ce n’est pas respectueux. Qu’en pensez-vous ?
HANNA : En voyant cette pauvre créature dont on avait enlevé la vie, j’ai pensé : je ne peux pas lui rendre la vie, mais je peux honorer sa mémoire ! Prend soins de ses os. Ma démarche est éthique. Aucun animal n’est blessé. Je ne fais que ramasser ce que je trouve en forêt pour leur donner une seconde vie. Ces crânes sont désormais une part de moi-même. C’est un peu le troupeau auquel j’appartiens…
MR M : Qu’elle est votre source d’inspiration ?
HANNA : La nature et ses animaux ont toujours été ma source d’inspiration. Je ne suis jamais seule dans les bois. Le nez plongé dans la mousse de la forêt ou le dos contre un tronc d’arbre, j’écoute, j’observe et je trouve l’inspiration.
La chasse annuelle brise la sérénité. Les chasseurs traitent les carcasses comme de vieux déchets qu’ils abandonnent où ils sont. Si vous savez où regarder, il y a de nombreux crânes à « sauver » ! Mais ça n’est utile que si vous n’avez pas peur des ours sauvages, car, autant que moi, ils aiment aussi ces carcasses…
MR M : Votre travail questionne ouvertement notre rapport à la mort. Tentez-vous de transmettre un message sur le sujet ?
HANNA : Bien.. vous voudriez que mon travail concerne la mort ? Pour moi, ça parle de la Vie. Mais la vie n’est pas juste liée au corps ou aux os. C’est à propos de l’âme et de l’esprit.
Je vois ces crânes comme une maison abandonnée. Une maison où une grande liberté sauvage a résidé, où le sang était chaud et la fourrure douce. Ces os ont aidé à mettre un être merveilleux en mouvement. C’est un vestige moral inestimable.
Grandir dans la nature rend la mort vraiment naturelle. Elle est en effet partout dans la Vie. À travers mon art, je souhaite donner un autre sens à l’existence de ces êtres. J’ignore où va un renard quand il meurt, autant que je ne sais où je partirai et où est parti mon père quand il est mort. Tout ce que je peux faire, c’est croire et espérer que je suis capable de leur rendre justice. Ce n’est que de l’amour.
Sans plus attendre, on vous invite à découvrir les œuvres uniques d’Hanna !
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Source : hannahassebergstrom