Chaque jour, nos modes de vies consuméristes produisent une quantité astronomique de déchets plastiques. Des milliers de tonnes de ceux-ci finissent leur route dans l’océan, s’échouent sur la plage où s’invitent dans nos paysages, rappelant les limites de nos modes de vie à notre bon souvenir et ce, même dans les recoins les plus isolés de la planète. A travers son projet photographique intitulé « Washed Up: Transforming a Trashed Landscape », l’artiste Alejandro Durán espère sensibiliser les consommateurs sur les dégâts inhérents à la pollution massive et pourquoi pas, changer notre rapport à la consommation et au gaspillage.
Qu’il s’agisse de négligence, d’obsolescence, d’absence de recyclage ou même les modes de production, les causes multiples du déversement plastique dans la nature rencontrent inlassablement les mêmes conséquences dévastatrices pour la faune et la flore. En atteste, s’il en est, cette série de clichés édifiantes qui met en lumière les effets de la pollution sur le monde animal.
Cet état de fait ne peut constituer une fatalité, c’est pourquoi Alejandro Duran a eu l’idée de collecter des déchets provenant de 50 pays différents et de les disposer dans l’une des plus grandes réserves naturelles du Mexique : Sian Ka’an. Protégée au niveau fédéral, Sian Ka’an, site classé patrimoine de l’Unesco, abrite 20 sites archéologiques précolombiens et la seconde plus grande barrière de corail au monde.
« Parfois, je dispose les objets de la même manière que les vagues le feraient. D’autres fois, le plastique prend la forme d’algues, de racines, de rivières ou de fruits, reflétant l’infiltration des matières plastique dans le milieu naturel. » explique-t-il.
Malheureusement, ses prestigieux titres honorifiques n’immunisent pas Sian Ka’an de la pollution plastique, les nombreux déchets provenant de partout dans le monde se retrouvent sur ses côtes, charriés par les courants océaniques. C’est pour cette raison que le site fut choisi pour être le théâtre du contraste entre beauté intrinsèque de la nature et miroir renvoyant à la réalité de la société consumériste dans laquelle nous tentons de nous libérer.
« Plus encore que créer un paysage surréaliste ou fantastique, ces installations éphémères reflètent la réalité de la conjoncture actuelle. La série de photos qui en résulte dépeint une nouvelle forme de colonisation par le consumérisme où même les endroits non-aménagés par l’homme ne sont pas à l’abri de notre culture du jetable. »
Notons tout de même un détail d’importance : une fois les photos prises par l’artiste, en toute logique, les déchets sont évacués des différents lieux où ils ont été disposés pour les besoins du projet photographique.
Sources : alejandroduran / ecowatch