En Belgique, alors que le système éducatif rencontre des critiques de plus en plus importantes, le réalisateur Patrick Séverin* nous emmène à la découverte d’un établissement hors du commun, l’athénée Léonie de Waha à Liège, où depuis 20 ans la pédagogie active prend la place aux enseignements habituellement très verticaux. Et contrairement aux idées reçues, élèves et professeurs trouvent dans ce système un véritable facteur d’épanouissement. Immersion.
Depuis 20 ans, l’école secondaire** « Athénée Léonie de Waha » à Liège (en Wallonie, partie francophone de la Belgique, propose un enseignement qui se démarque du cadre habituel. En effet, la structure a adopté la pédagogie active comme méthode d’apprentissage pour les élèves. Ces derniers sont mis au cœur de l’acquisition de nouveaux savoirs, processus dont ils deviennent acteurs. Mais de quoi parle-t-on ?
De Freinet à la pédagogie active
Les écoles à pédagogie active, inspirée de la méthode Freinet, ont pour ambition de former l’esprit critique et de donner les outils aux jeunes pour changer la société. Exit l’enseignement vertical dans lequel les chargés de cours font face seuls à leur classe : au contraire, les jeunes sont poussés à se développer en construisant leurs propres méthodes de travail. Dans le même temps, on favorise les études en groupe et des projets en commun dans lequel la coopération joue un rôle moteur. Autonomie et capacité à développer des méthodes de travail propre sont également centrales.
Selon Patrick Séverin, l’enjeu de son web-docu est d’aller à la découverte de ce qui se passe dans les classes et les couloirs d’une école qui applique ces principes. Alors que « de plus en plus de parents qui se tournent vers les pédagogies alternatives » et que l’ouverture d’écoles avec de nouveaux formats d’apprentissage se multiplie en Belgique, le web-docu « montre ce qui se passe derrière la porte de classe ». Ce travail de longue haleine, qui a demandé une immersion d’un an au sein de l’établissement, permet également de comprendre « les enjeux politiques et philosophiques de la démarche ».
« Il faut des gens capables de penser autrement. »
Mise en cause de l’enseignement traditionnel
Ces dernières années, le système éducatif du pays a en effet fait l’objet de nombreux débat. « En Belgique, on sait qu’il y a un problème à l’école, on sait qu’elle ne fonctionne pas comme elle devrait et qu’elle génère des inégalités au lieu d’être un moteur d’ascension sociale », commente le réalisateur. L’analyse est confirmée par l’Observatoire belge des inégalités qui constate « que l’école en Belgique est l’une des plus inégalitaires parmi les pays riches de la planète ».« Si on ne forme que des personnes adaptées à un système qui tourne à l’envers, le système va durer. Il faut des gens capables de penser autrement. J’ai le sentiment, bien qu’il ne s’agit pas d’une formule magique, que cette forme d’école va dans ce sens-là », analyse le réalisateur. Le web-docu expose ces différentes facettes ainsi que l’esprit qui règne à L’athénée Léonie de Waha. La relation de proximité qu’ont les élèves avec leur établissement, mais aussi l’implication importante que cela demande de la part des enseignants sont particulièrement marquants, et nous encouragent à nous questionner à propos de l’avenir du système éducatif.
Pour découvrir le web-documentaire interactif et gratuit, rendez-vous sur ce lien.
*Après quelques années dans la presse, Patrick Séverin quitte son métier pour créer sa propre boîte de production. Depuis, il traite de sujets qui questionnent profondément la société, comme l’histoire coloniale belge, la place du travail ou encore le chômage.
**À L’athénée Léonie de Waha, établissement d’enseignement secondaire, l’enseignement est réparti sur 6 années entre 12 et 18 ans environ.
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