La dégradation naturelle d’un sac plastique prend environ 450 ans et ce, alors que nous n’en faisons souvent l’usage à peine quelques instants. C’est constatant l’invasion des plastiques dans l’environnement qu’un artiste français a décidé de faire de vieux sacs récupérés sa matière première, tout en apportant un message sensible et écologique. Découverte artistique.
William Amor est âgé de 35 ans et habite à Paris. Défenseur de la nature dans l’âme, il œuvre depuis six ans à la récolte de divers éléments en plastique qui polluent nos paysages pour leur donner une seconde utilité, artistique cette fois. Sous le nom des « Créations Messagères », il lance donc son premier projet, intitulé Flowers. Un travail d’envergure, puis-qu’après avoir récolté les sacs plastiques, emballages, plumeaux ou autres filets de pêche, l’artiste assemble ces éléments pour en faire de véritables objets décoratifs, empreints de poésie et de douceur.
En recréant les pétales de coquelicots ou de fleurs de cerisiers, William Amor souhaite ainsi donner au plastique une nouvelle place dans le domaine artistique, tout en sensibilisant le plus grand nombre à l’idée du recyclage. Avec patience et précision, il choisit un a un les éléments qui constitueront chaque pétale de ses fleurs. En fonction des couleurs, il découpe les sacs plastique au chalumeau pour constituer corolles et feuilles, puis assemble de minuscules fibres de plastique trouvées sur d’autres déchets pour les pistils. Parfois, l’artiste ajoute un côté réaliste, en apposant ses créations sur des branches d’arbres trouvées dans les parcs.
« J’ai toujours détesté les fleurs artificielles. Je n’essaye pas de reproduire une fleur à la perfection. […] L’objet final évoque certes les fleurs, mais aussi le plastique. L’objectif est d’interroger notre rapport à la nature et à la matière plastique qu’on produit », explique-t-il dans une interview relayée par Wedemain.
Ainsi, il souhaite avant tout éveiller les consciences face à la prolifération aberrante du plastique dans notre quotidien. Le symbole de la fleur est selon lui porteur de sens, puisque, loin de tenter une culpabilisation du consommateur, c’est dans une approche ludique et spirituelle que l’artiste fait passer son message. Il espère d’ailleurs pouvoir bientôt ouvrir des ateliers dans les écoles, où il sensibiliserait les plus jeunes à l’impact du plastique sur notre environnement. Également engagé dans des associations telles que Contramundo, l’artiste souhaite aussi apporter à son projet une envergure sociale, et ainsi offrir l’opportunité à des personnes dans le besoin de l’aider dans la fabrication de ses fleurs. À terme, il devrait pourvoir engager 5 personnes d’ici fin 2016.
Si le projet Flowers a commencé il y a des années maintenant, William Amor ne commercialise ses fleurs que depuis un mois. Vous pouvez retrouver ses créations dans la boutique Le Front de Mode, en plein cœur de la capitale, ou sur le site Internet des Créations Messagères.
Sources : http://www.wedemain.fr / creationsmessageres.com