Le monde va mal. Alors, on fait quoi, concrètement ? Co-écrit par Baptiste Gapenne et William Buzy, « Impact(s) : Douze initiatives pour construire le monde de demain » est un livre qui fait de l’optimisme et de la volonté de certains un véritable étendard. Revenant sur douze initiatives, choisies à travers le monde, et qui participent à la construction d’un monde plus humain et plus résilient, le livre réalise son objectif en érigeant des exemples inspirants, concrets et nécessaires.

Journalisme de solutions

Impact(s), sorti en février dernier, est un livre dont on ne peut qu’apprécier la démarche intrinsèquement optimiste. En opposition radicale à une actualité qui se veut spectaculaire et accablante, le livre se propose d’étudier différentes alternatives au monde d’aujourd’hui au travers d’exemples concrets et positifs.

Les deux auteurs, Baptiste Gapenne et William Buzy, expriment ainsi leur volonté de réorienter le travail journalistique vers la recherche de solutions plutôt que d’une simple dénonciation : « Il y a deux ans, lors de la réalisation d’un documentaire, nous avons questionné le rôle de la presse face au pessimisme ambiant. Mais pour nombre de responsables de l’information que nous avons alors rencontrés, le premier travail du journaliste n’est pas de bercer dans le constructivisme, mais de dénoncer, de mettre en exergue les problèmes pour faire naître l’indignation. Seulement voilà : quand on ne parle que du problème, on ne suscite que de la résignation. En prenant le contrechamp, en traitant le problème sous l’angle d’une possible solution, on transforme cette résignation en envie d’agir. » nous écrit William Buzy. « Nous sommes journalistes, mais nous proposons un contrechamp marqué par rapport à l’offre actuelle des grands médias, et ce travail répond à une réelle demande : celle d’un journalisme qui ne carbure pas au dramatique ou au hard news, mais qui propose une approche résolument constructive. »

Inciter chacun à faire sa « part du colibri »

L’idée est également de participer à la réalisation individuelle de la capacité de chacun à agir à son échelle, à contribuer à rendre le monde plus humain, plus habitable, et à participer à l’endiguement des différents maux de l’époque. La crise environnementale, les différents dysfonctionnements auxquels font face nos sociétés, ne sont pas irrémédiables ou inéluctables. Chacun peut décider de l’impact qu’il peut avoir sur le monde, et mettre en place des actions qui tendent vers un idéal commun. Dans l’ouvrage, on découvre entre autre des pistes en matière d’anti-gaspi, de ville en transition, de l’école du futur ou encore de l’importance du lien intergénérationnel pour la transition.

« Tout l’enjeu est de parvenir à enclencher un cercle vertueux, à l’origine duquel on ne trouve pas une solution miracle, mais un ensemble d’alternatives, de propositions, qui ne feront jamais l’unanimité, mais qui alimentent la réflexion par le mouvement permanent. Il s’agit-là du point de départ d’Impact(s) » nous indique William. « Ensuite, on ne cache pas notre envie de générer des actions concrètes. Si des citoyens s’emparent d’une idée mise en exergue dans le livre et tentent de la répliquer à leur échelle, tant mieux. Si ça inspire des entrepreneurs, tant mieux aussi. L’important, c’est de montrer que nous ne sommes pas aussi impuissants qu’on le pense. Au-delà de la responsabilité collective, des décisions qui se prennent à des niveaux supérieurs, chacun a la possibilité d’agir, de faire sa part. En se mettant en mouvement, individuellement, on peut créer un cercle vertueux, et l’action individuelle devient alors beaucoup plus puissante qu’on ne le croit. Si avec ce livre, on contribue, même imperceptiblement, à transformer un peu de résignation en envie d’agir, ce sera une victoire. »

Enfin, les auteurs d’Impact(s) ont affirmé leur volonté d’interpeller les candidats à la présidentielle française dans les semaines à venir. Ils ont d’ores et déjà commencé à en rencontrer quelques-uns, et comptent renouveler l’expérience auprès des candidats aux législatives. Attentifs aux différents acteurs capables d’agir concrètement sur leur environnement, Baptiste Gapenne et William Buzy ont reconnu les efforts fournis par certains acteurs politiques, essentiels à l’articulation des idées en actes. « Parmi les initiatives présentées dans le livre, plusieurs sont le fruit du travail d’acteurs politiques locaux, qui cassent les codes et mettent en place des solutions innovantes. Alors, qui sait, à l’aube d’une année électorale majeure en France, peut-être est-ce là l’opportunité de montrer, de manière très concrète, que des alternatives existent ? » On ne peut qu’acquiescer et adhérer à la démarche, en espérant que la prise de conscience aura lieu, et donnera lieu à l’élaboration actée de mesures positives.


Interview par Mr Mondialisation

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