Chaque seconde, 29 000 Go d’informations sont publiés dans le monde. L’hébergement de ce « big data » qui croit à une vitesse vertigineuse pose une véritable question environnementale. Nous mêmes, en écrivant ces lignes, nous créons une micro-pollution qui s’ajoute à un océan d’octets conservés dans des centrales à serveurs. En suède, on se questionne sur ce problème et on trouve des solutions…
Les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) ont, depuis de nombreuses années, transformé en profondeur nos échanges et le partage de l’information à l’échelle mondiale. On pourrait imaginer que cette dématérialisation puisse engendrer une diminution de notre empreinte écologique, mais en réalité, c’est plutôt le contraire.
En effet, outre les nombreux composants qui servent à fabriquer les objets électroniques, une large partie de la pollution générée provient des données, mais surtout des ordinateurs qui stockent ces données. Les data-center, nécessaires à l’existence d’Internet comme nous le connaissons aujourd’hui, sont très gourmands en énergie. Les serveurs génèrent tellement de chaleur que de gigantesque refroidisseurs sont utilisés jour et nuit pour maintenir une température acceptable dans les locaux. La facture énergétique est gigantesque.
Image : Leonardo Rizzi
Une nouvelle idée développée en Suède sera peut-être un signal d’un changement de cap dans le domaine.
Stocker des données sans pollution, un défi prometteur
L’EcoDataCenter de Suède sera le premier centre de stockage de données à « énergie positive » au monde. Il a été conçu par trois compagnies : Falu Energi, Vatten et EcoDC AB. Comment la prouesse est-elle possible ?
Tout d’abord, le bâtiment sera alimenté par le centre énergétique de Falun (une ville de Suède), composé d’énergies éoliennes, hydrauliques et solaires uniquement. Objectif : aucune utilisation d’énergies fossiles. Ensuite, vient le problème du refroidissement qui consomme beaucoup trop d’énergie. Pour réduire cette consommation, les concepteurs préconiseront l’Open Air, un refroidissement à l’air libre par circulation de ce dernier dans le data-center. Les températures naturelles en Suède joueront un grand rôle dans l’efficacité du concept. Pour finir, le toit du bâtiment sera composé de plantes afin de former une couverture végétale naturelle qui gardera les locaux au frais, surtout en période estivale.
Loin d’un éventuel greenwashing, ce virage écologique apparait comme une nécessité et une urgence pour affronter la crise écologique.
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=3qNE6tIC79A
Trois bâtiments de ce type sont déjà prévus, le premier étant planifié pour 2016. Si l’initiative porte ses fruits, il pourrait y avoir un développement dans un futur proche de ces nouveau centres à énergie positive un peu partout dans le monde, permettant ainsi une diminution drastique de la pollution que nous créons, sans le savoir, avec nos clics de souris.
Le travail reste cependant colossal. Il y aurait plus de 3 millions de data-centers dans le monde… En attendant la concrétisation de ces projets, on vous invite à (re)découvrir un documentaire majeur sur la question : Internet la pollution cachée :
[youtube=https://www.youtube.com/watch?v=2dqKvpDRsq4]
Sources : http://www.consoglobe.com / 2 / maplanetebleue.net / lemonde.fr