Il existe une petite organisation qui s’est donné pour mission de combattre la pauvreté sur le terrain en offrant l’électricité et surtout la connaissance aux villages indigènes partout dans le monde, tout en maintenant l’intégrité culturelle des lieux. Découverte d’un défi inspirant.

Le Barefoot College est une organisation qui introduit des technologies utilitaires (et les connaissances qui vont avec) dans les mains des villages non-électrifiés les plus reculés du monde. Pour se faire, Bunker Roy, fondateur de l’école et activiste Indien, visite différents villages autochtones à travers le monde et invite spécifiquement les grands-mères du village à participer à son programme. Ces grands-mères et autres villageois sont ainsi formés aux bases de l’ingénierie électrique, notamment. Au terme de leur formation, elles peuvent concevoir et construire des technologies simples liées à l’exploitation de l’énergie solaire de manière à pouvoir illuminer leur village une fois de retour à la maison.

Aujourd’hui surnommées les Mamans Solaires, ces dames redonnent du sens au proverbe bien connu : « Donne un poisson à un Homme, il aura à manger pour un jour; apprends-lui à pêcher, il aura à manger pour tous les jours. » En effet, à ce jour, près 1,3 milliards de personnes souffrent toujours d’un manque d’accès à des choses aussi simples que la lumière, l’éducation, l’eau propre ou encore de la nourriture. Une situation qui exige de nouvelles manières de procéder. Mais pourquoi principalement des femmes âgées ? Lors d’une conférence TED Talk (ci-dessous), Bunker présente son projet et explique que les femmes d’un âge avancé ont une plus grande tendance à aider volontairement leur village quant la plus jeune génération et les hommes ont une activité ou quittent le village en faveur des villes (exode rural).

Mais l’idée d’introduire de pareilles technologies dans des communautés qui sont généralement éloignées de la modernité ne comporterait-il pas un risque ? Le projet initial a démarré au cœur d’un village rural en Inde. L’équipe de Barefoot College craignait effectivement que leur aide puisse réellement nuire à la culture des villages. Parallèlement, ces personnes souffraient véritablement de la situation et une solution était exigée. Ils ont donc envoyé des équipes de contrôle dans les villages en question pour évaluer la situation. Et les récits publiés sur internet témoignent d’un véritable succès.

Le plus bel exemple est probablement celui de leur action en Birmanie, un pays qui a souffert de 60 ans de violences et de troubles civils entre les différentes factions. Les guerres civiles ont laissé la plupart des communautés éloignées coupées du monde ou presque. Les membres de Barefoot College furent parmi les premiers à briser les barrières d’entrée dans ce qu’on appelle les « Red Zones » (zones rouges) au Myanmar, régions encore considérées comme trop dangereuses pour les visiter.

Solar-Mama-2-686x393Photographie : Luke Taylor

the-rest-3-686x376Photographie : Luke Taylor

Ainsi, plusieurs femmes formées ont installé 150 unités solaires dans leur communauté. Chaque système solaire alimente aujourd’hui une maison autonome avec 3 lumières, des chargeurs USB, et une batterie pour stocker l’énergie. Pour y parvenir, il aura cependant fallut convaincre le chef tribal. Quand celui-ci a observé les effets du projet sur la communauté, il a lui même poussé sa propre mère à participer. Même le centre communautaire est désormais alimenté à l’énergie solaire par le simple travail des femmes volontaires. Les petites épiceries ont également bénéficié de cette source d’énergie renouvelable. Elles peuvent désormais rester ouvertes après le coucher du soleil. Et avec la lumière vient la possibilité de cuisiner, jouer et étudier le soir. Tel un effet de dominos, leur standard de vie se développe rapidement.

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Le projet Barefoot tente donc de remettre toute la puissance du changement dans les mains des personnes des communautés. De cette manière, aucune ingérence étrangère ou économique n’est possible. Au contraire, la responsabilisation engendre un engagement inconditionnel des personnes concernées qui choisissent en toute conscience d’améliorer leur vie pour eux-mêmes mais aussi au profit de la communauté. L’ingénierie n’est cependant pas l’unique apport de l’école qui propose également de former au soins médicaux, à l’apprentissage, ou l’architecture.

Si vous pensez que cette façon d’aborder «l’aide» est novatrice et vitale, une campagne de financement participatif a été lancée pour élargir le programme à de nombreuses communautés. Ceux qui en bénéficieront vous disent merci.

Job_10135Photographie : Bharat Sikka

Barefoot-UN-WomenPhotographie : UN Women/Gaganjit Singh

Solar-Mama-3-686x375Photographie : Luke Taylor


Source : barefootcollege / valhallamovement.com / ted.com

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