Groenland. Les contrées les plus froides de ce globe ne sont pas épargnées par les changements climatiques, bien au contraire. En ce mois d’Août, un nombre particulièrement élevé de feux a été relevé au Groenland. Selon les données satellites disponibles, 500 hectares seraient déjà partis en fumée. Les scientifiques font le lien avec la hausse des températures moyennes. 

Le Groenland est facilement associé aux très grandes étendues de glace qui le recouvrent. Or, en ce mois d’août, l’île fait la une pour une raison inattendue :  depuis quelques semaines, le nombre de feux y est anormalement élevé. Depuis 2015 déjà, les départs de feu dépassaient les chiffres enregistrés jusqu’à présent ; mais cette année, le nombre de feux est d’ores et déjà deux fois plus élevé qu’il y a deux ans. Le dernier en date s’est déclaré dans le centre-ouest de l’île, à proximité de la ville de Sisimiut.

Des feux inhabituels pour la région

Les causes exactes des départs de feux n’ont pu être déterminées pour le moment (causes humaines ou naturelles), mais la météo des semaines passées ont favorisé leur propagation. John Cappelen, climatologue au Danemark, rappelle que le taux d’humidité est exceptionnellement bas dans la région. Par ailleurs, la fonte du pergélisol et des neiges a provoqué l’assèchement des sols. Ainsi, les végétaux en état de décomposition (tourbe) prennent feu plus facilement. La hausse des températures pourrait également avoir favorisé le développement d’arbustes qui forment une végétation facilement inflammable. Aussi, s’il reste difficile d’associer directement le réchauffement climatique et ces évènements ponctuels, les feux, rares habituellement, font suite à une série de phénomènes climatiques extrêmes liés à la hausse des températures moyennes.

« Au Groenland, tout devient plus chaud au même moment : l’air, la surface de l’océan, le niveau des mers », note Ian Joughin,  glaciologue à l’University de Washington. Les feux enregistrés présentent ainsi un caractère inédit. Docteur Lhermitte de la Delft University of Technology notait pour sa part auprès de la BBC “qu’il y a eu des feux par le passé, mais ce qui est différent est que ce feu est grand, pour le Groenland, c’est ce qui est inhabituel. C’est le plus grand des annales satellitaires. »

Image : Pierre Markuse / Flickr

Les scientifiques inquiets par la multiplication de phénomènes extrêmes 

Au Groenland, les feux de forêts pourraient avoir d’autres effets négatifs immédiats. En se déposant sur la glace, les cendres pourraient accélérer le rythme auquel les glaces fondent. De manière plus générale, les chercheurs s’inquiètent de la multiplication des feux, puisque ces derniers contribuent à la hausse de la concentration de CO2 dans l’atmosphère.

Depuis plusieurs années, les chercheurs constatent la multiplication des évènements météorologiques extrêmes, ainsi que des nombreux records de chaleur. En terme de température moyenne, l’année 2016 avait ainsi été l’année de tous les records en devenant l’année la plus chaude jamais enregistrée. Les derniers rapports sont tout aussi alarmants, puisque certains estiment désormais que l’humanité doit stabiliser ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 (cette affirmation se trouve dans une étude publiée dans la revue Nature), une mission qui semble presque impossible vu le culte aveugle voué à la Croissance par nos institutions. Devant ces constats inquiétants, il convient de souligner l’importance de développer les résiliences locales et de renforcer la cohérence des politiques internationales, dans l’objectif de pouvoir résister aux bouleversements majeurs du siècle en cours.

Peat wildfire in West Greenland in August 2017

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Sources : forbes.com / independant.co.uk

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