C’est une jolie nouvelle qui amène un peu d’espoir dans le domaine de l’industrie automobile : la première voiture électrique et biodégradable est née. LINA, de son nom, peut être entièrement recyclée et fut conçue avec des éléments fabriqués à partir de fibres de lin. Et cette avancée majeure dans le monde de l’écologie, nous la devons à des étudiants néerlandais de l’Université d’Eindhoven. Preuve, s’il nous en fallait encore, que les solutions sont à portée de main.

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Des débuts prometteurs

Bien sûr, LINA n’a pas encore passé le Crash Test en raison de sa fragilité due à la légèreté de ses matériaux. Mais cette voiture, encore au stade du prototype, est tout de même véritablement bluffante. En effet, l’industrie automobile n’était surement pas prête à accueillir une voiture presqu’entièrement biodégradable (à ce jour, seul le système de suspension et les roues ne le sont pas), électrique, capable d’aller à 80 kilomètres/heure et d’accueillir 4 personnes. 

Pour ces étudiants, l’enjeu était de montrer qu’une autre façon de voir l’industrie automobile est possible, en incluant des enjeux de durabilité, de respect de l’écologie, et de diminution de notre impact. Et le résultat est bluffant. Cette petite citadine qui ne pèse pas plus de 330kg et dont la batterie de 30kg a une autonomie moyenne de 100 kilomètres, représente une excellente alternative pour tous ceux qui circulent majoritairement en ville.

Avec un châssis construit en acide polylactique avec des fibres composites issues de la betterave à sucre, LINA répond à toutes les nécessités d’une voiture citadine : freiner, s’arrêter, accélérer. Une petite nouvelle qui n’en est qu’à ses débuts. Si l’Autorité automobile néerlandaise accepte d’approuver le modèle, elle sera testée en conditions réelles dans les rues dès l’année prochaine.

Vecteur de changement

Lorsque l’on sait la place qu’a prise la voiture dans notre monde, nous ne pouvons que nous réjouir de l’arrivée d’alternatives moins gourmandes en ressources. Depuis 2007, nous avons dépassé le milliard de voitures dans le monde, et ce parc automobile devrait atteindre les 3 milliards d’ici 2050. Cela soulève beaucoup de questions, en particulier en matière de biodiversité et au regard de notre dépendance envers les énergies fossiles. De manière plus globale, le règne de la voiture individuelle semble peu à peu toucher à ses limites matérielles.

Nous connaissons maintenant les conséquences catastrophiques de cette industrie automobile dont nombre d’entre nous ne peuvent pourtant se passer. Première source de pollution atmosphérique dans les agglomérations, l’automobile est la première responsable de l’aggravation de maladies respiratoires, et elle participe activement au réchauffement climatique. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé et le Ministère du Développement Durable, la pollution atmosphérique causerait en moyenne chaque année la mort prématurée de 7 millions de personnes dans le monde dont 600 000 en Europe et 45 000 en France. Loin de l’anecdote, donc.

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À cela s’ajoute la question du recyclage des voitures elles-mêmes. En France, ce sont environ 1,5 million de voitures qui arrivent en fin de vie chaque année. Autant de nouveaux dangers pour l’environnement puisque ces cadavres contiennent de nombreux éléments, liquides ou solides qui sont classés comme déchets toxiques ou dangereux. Si des centres ont la charge d’effectuer leur dépollution, cela ne concerne qu’une petite partie des véhicules et ou quelques pièces seulement de ces véhicules.

Il ne reste plus qu’à espérer que les décideurs politiques soutiennent des initiatives telles que LINA, afin de leur donner plus de poids et d’envergure, et afin que nous puissions tous faire le choix de limiter notre impact sur l’environnement avec des véhicules pratiquement neutres. Cependant, le développement des moyens de locomotion collectifs plus efficaces semble véritablement la priorité absolue pour prendre le virage de la transition écologique à temps.


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