Une friterie belge et écologique en plein cœur de la Tasmanie

    En manque de Belgitude ? Il est possible de déguster de délicieuses frites belges à l’autre bout du monde grâce à Laurence Decock et à Daniela Cummins… Ces deux Belges ont tout quitté pour la Tasmanie, cette île magnifique au sud de l’Australie. Elles y ont ouvert une friterie végétalienne ambulante, il y a à peine un mois. Frites croustillantes et dorées, burgers locaux remplis de leurs valeurs en faveur de la cause animale, nous avons rencontré ce duo original au Red Square, un quartier réhabilité dans les docks de Hobart, la capitale de l’île.

    Après deux années de démarches administratives et l’investissement de toutes les économies d’une vie, ce couple de Belges est arrivé ici il y a presqu’un an, avec leur chien. Laurence (44 ans) avait toujours vécu en Belgique et Daniela (52 ans), son épouse australienne, depuis plus de 30 ans. Elles ont soudainement quitté leur travail respectif, graphiste pour Laurence et secrétaire dans un cabinet d’avocats pour Daniela, pour donner plus de sens à leur vie. “Cela faisait très longtemps que je voulais changer de vie, trouver un autre projet de vie”, nous confie Laurence. “Dans un coin de ma tête, travailler en couple me plaisait. On a vite tendance à s’éloigner, à avoir des vies séparées et ne plus se réunir autour d’un projet commun.”

    Photographie : Pascale Sury pour Mr Mondialisation

    Selon la municipalité, 412 food trucks arpenteraient les rues de Hobart, ce qui est conséquent vu les quelques 200 000 habitants que comptent cette petite ville. Et la Tasmanie est aussi réputée pour son taux élevé de vegans (12,7%). Après avoir validé la faisabilité du projet, elles ont suivi cette tendance food truck, s’expatrier pour proposer ces produits “made in Belgium” et sensibiliser à la cause animale à travers l’alimentation. “Les démarches administratives sont faciles ici. Cela n’a rien à voir avec la Belgique. Le bien-être animal m’a toujours interpelée. Je suis presque vegan d’ailleurs. Il fallait que je crée quelque chose autour de cela. On a d’abord suivi une formation en toilettage pour chiens. Puis, au fil des rencontres, le projet s’est construit.”

    Leurs défis ? Proposer des produits locaux et de qualité, une cuisine rapide et branchée mais avec de la nourriture saine aux Tasmaniens qui ont une tendance à l’obésité. Résultat : des burgers végétaliens conçus avec leurs propres légumes, des sauces sans œufs mais à base de pois chiches, des saveurs variées allant de la traditionnelle mayo au curry en passant par spicy chili, moutarde-sirop d’érable et Belgian onion,… le tout fait à la main. Même en Belgique, le concept reste rare !

    Photographies : Pascale Sury pour Mr Mondialisation

    La Tasmanie, le “pays du diable”, est devenue leur paradis. Lors de vacances il y a 3 ans, elles ont eu un coup de cœur pour cette île inscrite dans les gênes de Daniela puisque sa maman est Tasmanienne. Leur mode de vie est devenu plus lent, plus sain et plus en accord avec leurs valeurs. Les gens ici sont plus cool, plus slow, curieux, avides de nouvelles choses, de nouveaux goûts, de nouveaux concepts. On reçoit un bel accueil pour le moment, mais il faut que l’on trouve encore plus de lieux pour se poser. Le Red Square est gratuit et ça, c’est bien. Pour le moment, on travaille trois fois par semaine. On aimerait bien passer à quatre mais pas plus car les journées sont bien remplies. On se lève à 6h du matin pour travailler dans notre cuisine. On épluche les pommes de terre de Tasmanie, on crée nos propres sauces, on cuisine nos burgers,… Vers 15h, on quitte la maison pour aller se poser quelque part et commencer à vendre à partir de 16h jusqu’à 23h.” Un travail de plus de 16 heures par jour !

    Photographies : Pascale Sury pour Mr Mondialisation

    Au comptoir, pour les commandes, Daniela dont l’anglais est la langue maternelle : “Welcome to Belgium” dit-elle en tendant le cornet de frites orné du drapeau noir-jaune-rouge. Aux fourneaux, Laurence. Entièrement seules, elles gèrent le projet sous le regard de Manneken-Pis, cette petite statue bruxelloise d’un enfant urinant, épris d’une grande liberté. Leur rêve de changer de vie est maintenant devenu réalité et leur bonheur est communicatif. On ne peut que leur souhaiter une belle réussite et surtout de garder la frite sous le soleil de Tasmanie !

    Photographies : Pascale Sury pour Mr Mondialisation

    – Pascale Sury & Mr Mondialisation


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