Une pétition d’envergure exige la mise en place de mesures contre le gaspillage alimentaire au niveau européen. Signée plus de 900 000 fois, elle est en passe de récolter 1 million de signatures. Une fois ce seuil atteint, la demande pourra être soumise à la Commission européenne selon les règles, à qui il appartiendra de décider de l’édiction d’un nouveau cadre législatif… ou non !

Malgré une prise de conscience générale, le problème du gaspillage alimentaire n’a pas encore trouvé de solution, si bien qu’en Europe plusieurs tonnes de nourriture sont gâchées chaque jour. Une pétition qui peut être signée sur le site change.org entend faire évoluer la situation : « En Europe, plus de 80 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté. Et alors que beaucoup ont du mal à nourrir leurs familles et faire face à la crise, chaque supermarché, dans l’Union Européenne, jette plus de 40kg de nourriture par soir ! », dénoncent ses auteurs.

Citée par France Nature Environnement, l’ADEME rappelle que le gaspillage alimentaire est un enjeu environnemental important : en effet, « l’empreinte carbone annuelle du gaspillage alimentaire serait de près de 15,5 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an en France ».

Pour faire réagir la Commission européenne, un million de signatures sont nécessaires

Inspirée de la loi française contre le gaspillage alimentaire promulguée en France en février 2016 (loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire), la pétition entend étendre l’obligation faite aux supermarchés de donner leurs invendus à des associations à l’ensemble des pays de l’Union européenne. Il s’agirait d’une avancée importante dans la lutte contre le gaspillage alimentaire.

Mais concrètement, à quoi servent les signatures ? L’initiative citoyenne européenne est une mesure qui permet à « un million de citoyens européens résidant dans au moins un quart des États membres de l’Union [d]’inviter la Commission à présenter une proposition d’acte législatif qu’ils jugent nécessaire pour mettre en œuvre les traités de l’Union ». Néanmoins, même si le nombre de voix nécessaire a été recueilli, il reste à la discrétion de la Commission européenne de proposer une directive. Certains estiment donc que ce processus légal est une illusion de démocratie. Cependant, l’organisation d’une pétition à large échelle permet à minima de médiatiser le sujet et d’atteindre un vaste public, tout en démontrant aux instances politiques que les citoyen.ne.s se sentent concernés.

En France, 10 millions de tonnes gâchées tous les ans

En France, depuis plus d’un an, les magasins ne peuvent plus rendre les invendus impropres à la consommation (en déversant de l’eau de javel dessus par exemple) et les enseignes qui dépassent 400 m2 sont contraintes de signer des conventions avec des associations qui sauvent les aliments de la poubelle pour les redistribuer. Cette loi répondait à un enjeu de taille, puisque 10 millions de tonnes d’aliments sont gâchées chaque année dans le pays. Dans le même temps, de très nombreuses personnes continuent à souffrir de la faim en France. Néanmoins, la collecte des aliments demande des moyens que les associations n’ont pas toujours, ce qui peut parfois limiter l’efficacité de la mesure.

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La mesure répond donc à des défis environnementaux et sociaux. Cependant, si la grande distribution participe au gaspillage, elle n’est pas seule coupable. Comme le rappelle France Nature Environnement, les chiffres « déconcertants » du gaspillage alimentaire sont provoqués par des pertes à tous les niveaux de la chaîne, « de la production à la consommation, en passant par la transformation, la distribution et la restauration ». Ainsi, selon l’association32% du gâchis a lieu au niveau de la production agricole, 21% concerne la transformation, 14% la distribution, 14% la restauration (collective et commerciale) et 19% la consommation à domicile.

La responsabilité du gaspillage ne repose donc pas plus sur les épaules d’un acteur que d’un autre : en revanche, les pertes indécentes peuvent être évitées par chacun.e à son niveau d’action. La réaction des institutions est elle essentielle, car elle permettrait de faire changer notre rapport au gaspillage de manière plus structurelle. À nous de jouer ! La pétition.


Source : change.org / fne.asso.fr

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