Les deux derniers sites de production français de l’entreprise Philips sont amenés à être fermés et « réorganisés », générant le licenciement de près de 230 ouvriers. Annoncée le 24 août dernier, la décision a ébranlé les populations de Lamotte-Beuvron et Miribel, où sont localisés les deux dernières usines qui produisent les éclairages de la marque en France. En cause, la volonté de la multinationale de délocaliser sa production où la main d’oeuvre est moins chère. Les travailleurs s’organisent…
Des licenciements de masse au nom de la « compétitivité »
C’est une nouvelle retentissante qui a touché la semaine dernière les salariés de l’usine Philips de Lamotte-Beuvron, dans le Loir-et-Cher. Alors que le site avait déjà été touché en 2014 par 42 départs volontaires sur les 150 postes pourvus à l’époque, la direction de Philips Lightning a cette fois décidé la fermeture pure et simple de l’usine. Une annonce qui n’a pas manqué de choquer le personnel du site, dans une ville où on estime déjà à 9% le taux de chômage.
Dans sa volonté de « réajuster l’organisation industrielle de Philips Lightning en France », le groupe néerlandais a par ailleurs communiqué que 142 postes supplémentaires seraient supprimés du site de Miribel, dans l’Ain. Au cœur de cette décision, le désir de Philips de délocaliser sa main d’œuvre en Pologne et en Espagne.
Les postes en rapport avec l’innovation, ainsi que le bureau d’études seront quant à eux préservés. La plateforme logistique située en banlieue parisienne n’est pas non plus visée. Il s’agit donc là d’un véritable coup porté aux ouvriers, petites mains corvéables de l’industrie, dans une stratégie purement économique. La direction aurait d’ailleurs évoqué la nécessité de « sauvegarder sa compétitivité » dans le contexte économique.
Une bataille syndicale qui s’annonce difficile
Pour l’instant, les différentes sources affirment que Philips proposerait une compensation minimale aux employés concernés. Une annonce que les ouvriers et les syndicalistes n’entendent pas de cette oreille et contre laquelle ils sont prêts à déployer tous les moyens à leur disposition pour maintenir l’activité.
Un Comité Central d’Entreprise doit avoir lieu au siège de Suresnes. Au cours de cette réunion exceptionnelle qui marquera officiellement le processus d’information et de consultation au sein de l’entreprise, un expert devrait être désigné, et un planning fixé. Ce dernier concernera les négociations à venir quant aux mesures d’accompagnement des salariés.
D’après une source interne, les conditions actuelles dans lesquelles se font ces licenciements sont d’autant plus inacceptables qu’elles témoignent d’une dégradation subite des conditions de compensation suite à l’instauration de la Loi Travail controversée. Ainsi, alors qu’au début de 2016 un salarié avec 20 ans d’ancienneté pouvait prétendre à 60 mois de salaire d’indemnité (en acceptant un licenciement pour « faute »), il ne lui est aujourd’hui proposé qu’une compensation à hauteur de 8 mois de salaire. Philips Lightning, quant à elle, annonçait en mai dernier son entrée en bourse. À l’heure actuelle, l’entreprise emploi 33 000 personnes dans le monde et réalisait en 2015 un chiffre d’affaire de 7,4 milliards d’euros. Si Philips vient d’éteindre la lumière pour 230 ouvriers, la compétitivité du premier fabricant mondial d’ampoules semble quant à elle bien se porter.
Sources : Larep.fr / Magcentre.fr / Images : Facebook