Richard John Seymour est un jeune artiste britannique qui s’est rendu au cœur de la Chine à la recherche de l’origine des choses industrielles. Aujourd’hui, il nous fait découvrir Yiwu, le plus grand centre commercial de « babioles » low-cost au monde. Derrière les lumières vives et les couleurs éblouissantes, se cache une atmosphère aseptisée camouflant à son tour un impact écologique et humain colossal. Plongez avec nous dans le monde de la pré-consommation…
La Chine est aujourd’hui le premier fournisseur du monde d’objets en tous genres. Elle est également une nouvelle puissance économique capable de rivaliser avec les états les plus puissants et son développement considérable lui a forgé une place d’exception sur la scène internationale. En effet, environ trente ans après la proclamation de la République Populaire de Chine, l’État chinois a initié en 1978 une stratégie de réforme et d’ouverture, tout en restant un pays communiste, du moins sur la forme. Son capitalisme productiviste est désormais d’État. Cet apparent paradoxe ne l’a pourtant pas empêchée de s’imposer sur le marché mondial, comme le centre commercial de Yiwu City le démontre.
Le jeune artiste Richard John Seymour, photographe et étudiant en architecture, a parcouru le plus grand centre d’exportation de marchandises de consommation courante au monde, autrement dit le paradis des grossistes. Le centre commercial de Yiwu couvre 4km² et abrite plus de 62 000 boutiques, 100 000 fabricants et distributeurs pour 4 000 clients quotidiens venus du monde entier. Pratiquement tous les produits estampillés « made in china » sont exposés ici, dans la province de Zheijan au sud de Shanghai.
Les photos du projet « Consumed » nous plongent dans le cauchemars des écologistes, un univers fait de polyuréthane, de pigments industriels et autres matières synthétiques dont on ne préfère pas connaître l’origine. Richard John Seymour a capturé le lieu de travail des milliers de vendeurs et vendeuses, eux aussi confinés dans des boites à thème. Des personnes qui semblent avalées par ces objets qui atterriront rapidement sur nos étals après leur voyage en avion.
