Malgré le capitalisme écocidaire vrombissant, vivre en harmonie avec les écosystèmes naturels est encore possible. Pour preuve, nous vous invitons à une immersion virtuelle à Puerto Nariño, un village isolée au cœur de la forêt amazonienne. 

Puerto Nariño est un petit village de 4500 habitants en Colombie. Puerto Nariño est habité par différentes communautés autochtones : les Tikunas, les Cocamas et les Yaguas. Les pêcheurs travaillent autour de leurs petits bateaux, quelques personnes font la lessive dans le fleuve, les enfants jouent sur le terrain de foot sous les yeux de dizaines de locaux, sirotant un verre à l’ombre et mangeant des empanadas. Le temps semble s’être arrêté.

© Pascale Sury

Une écologie collective

Ici, pas de moteur, pas de voiture, pas de moto… Seuls l’ambulance et le camion pour le recyclage sont tolérés comme véhicules terrestres motorisés. La ville est 100% piétonne et l’unique moyen pour se déplacer sur le fleuve sont des petites embarcations. Un générateur apporte le peu d’électricité nécessaire pour les habitants. L’air est bercé par les sons de la musique latino diffusée par de nombreuses maisons.

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À chaque coin de rue, des “punto ecológico” rappellent qu’ici, le recyclage et le tri sélectif sont une obligation, ou plutôt une norme acceptée de tous. Des programmes de sensibilisation sont enseignés dès le plus jeune âge à l’école et de lourdes amendes sont imposées aux contrevenants.

Oui, détruire la nature n’est pas considéré ici comme une liberté fondamentale comme c’est le cas dans les sociétés occidentales. Ainsi, les habitants travaillent tous à la propreté du village et des volontaires participent régulièrement aux travaux de nettoyage. Les rues du “pueblo” sont extrêmement propres et bien aménagées, décorées de bacs de fleurs en bouteilles recyclées.

© Pascale Sury

Un village qui tend vers l’auto-suffisance

La majorité des habitants ici vivent de la pêche. La forêt amazonienne leur donne aussi de quoi manger. Les communautés de Puerto Nariño évoquent leurs pratiques ancestrales avec fierté, celles qui leur permettent une réelle auto-suffisance sans mettre à genoux la faune et la flore qui les entoure.

L’argent n’est qu’un complément pour s’acheter du riz, du sucre ou des vêtements dans certains cas. Il n’est ni central, ni fondateur des comportements.

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Robinson Peñia vit à Puerto Nariño depuis toujours. Il a 28 ans, une femme, une fille de 7 ans et un bébé. Il exprime à sa manière le bonheur de vivre ici :

« L’Amazonie, c’est très beau, très bon. Même plus, c’est un paradis ! Tu vas dans la forêt pour aller manger un fruit, une banane, une papaye. Alors la forêt peut tout te donner…oui ! Avoir beaucoup d’argent, ce n’est pas très important ici parce qu’on est auto-suffisant… pour tout, avec la faune et la flore ! » 

Ainsi, les habitants ne vivent pas dans la nature mais avec la nature. Ils font tout pour la préserver sachant pertinemment que c’est elle qui assure leur subsistance. Certes, la vie peut sembler « moins facile » matériellement. Mais la communauté, sans même l’exprimer, nous questionne : quel est le prix réel du confort occidental ?

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Puerto Nariño, c’est comme un retour aux sources, à l’essentiel de l’existence comme la magie de s’endormir aux sons paisibles de la jungle. Mais pour préserver cette singularité, faudrait-t-il que le monde occidental puisse apprendre à s’effacer, réapprendre à vivre et laisser vivre.

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– Pascale Sury


Photo de couverture : © Pascale Sury

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