Banksy, le très mystérieux et désormais populaire graffeur anonyme s’est rendu dans la Bande de Gaza. Il vient de dévoiler ses dernières œuvres parsemées dans les décombres de l’enclave palestinienne dévastée.
Banksy attire une nouvelle fois l’attention, mais bien fou serait celui qui ne regarderait que le doigt. Si Bansky vient de taguer Gaza, c’est pour attirer l’attention sur le sort de la Bande et de sa population civile. Hasard de calendrier, l’organisation humanitaire Oxfam vient juste de publier un communiqué concernant la zone sinistrée de la Palestine. Selon l’ONG, au rythme actuel des bombardements et de l’aide qui arrive au compte goutte, il faudra plus d’un siècle pour reconstruire les bâtiments détruits en quelque semaines. Autant dire qu’en 100 ans, il risque de s’en construire, des rancœurs…
« Gaza est décrite comme la plus grande prison à ciel ouvert du monde, car personne ne peut y entrer ni en sortir. Mais n’est-ce pas un peu injuste pour les prisons , qui elles n’ont pas de coupures d’eau et d’électricité quotidiennes ? » , peut-on lire sur le site de Banksy.
Chose peu commune, Banksy s’est également filmé dans son périple retranscrit dans cette courte vidéo :
Banksy signe une œuvre multimédia plus politique que jamais. Avant de quitter les lieux, l’artiste va laisser son appréciation sur l’un des murs en ruines : « En nous lavant les mains du conflit entre les puissants et les faibles, nous prenons le parti des puissants – nous ne restons pas neutres. » A chacun de faire son appréciation sur le sujet.
Notons qu’en 2005, Banksy s’était déjà fait remarquer en Palestine pour avoir laissé sa trace sur les murs qui séparent la Cisjordanie d’Israël. Voici un petit rappel de ses œuvres qui datent de 2005.
Le communiqué d’Oxfam :
« De nouvelles statistiques publiées aujourd’hui montrent que les entrées de matériaux de construction essentiels ont diminué le mois dernier. Oxfam s’en alarme : au rythme actuel, la reconstruction d’habitations, d’établissements scolaires et de structures de santé indispensables risque de prendre plus de cent ans.
Au cours des trois derniers mois, moins de 0,25% des matériaux de construction nécessaires ont pu entrer dans la bande de Gaza. Six mois après la fin du conflit, la situation ne cesse de s’aggraver. Oxfam appelle de toute urgence à la fin du blocus israélien, en place depuis près de huit ans.
Selon les organisations humanitaires actives sur le terrain, plus de 800 000 camions chargés de matériaux de construction seraient nécessaires pour construire les habitations, les établissements scolaires, les structures de santé et autres infrastructures dont les Gazaouis ont absolument besoin après les conflits à répétition et les années de blocus.
Pourtant, en janvier, seulement 579 camions de matériaux sont entrés dans la bande de Gaza – encore moins que les 795 du mois précédent. Environ 100 000 personnes, dont plus de la moitié sont des enfants, continuent de vivre dans des abris et des logements temporaires ou se sont réfugiés chez leur famille élargie, suite à la destruction de leur logement. Des dizaines de milliers d’autres familles vivent quant à elles dans des habitations fortement endommagées. »
Source : themindunleashed.org