Se promener dans la nature est une activité agréable, certes, mais qui a également de nombreux bienfaits pour notre corps. C’est ce qu’a révélé une étude publiée par les chercheurs de l’Université Monash, en Australie. Si passer du temps à l’extérieur est bénéfique pour notre santé, la lumière artificielle est quant à elle néfaste. Explications.

Se promener à l’extérieur, prendre l’air, sentir le vent frais et les rayons du soleil sur sa peau, être au calme… Passer du temps dans la nature est une activité très agréable, qui est également bénéfique pour notre santé. Cette évidence parfois oubliée a été prouvée scientifiquement par des chercheurs de l’Université Monash en Australie, qui ont publié une étude dans la revue Journal of Affective Discorders.

@IB Wira Dyatmika/Unsplash

Pour mener cette étude, les scientifiques ont analysé les données de 400 000 personnes, afin de connaître leurs habitudes de sommeil, la fréquence de leur prise de médicaments ainsi que leur pratique physique. Les personnes ont également été interrogées sur leurs humeurs au quotidien et le temps qu’elles passent à l’extérieur en été et en hiver. Selon les résultats, un individu passe en moyenne 2,5 heures dehors par jour. Les résultats de l’étude ont démontré que les personnes qui passent du temps à l’extérieur sont plus heureuses, ont moins besoin d’antidépresseurs et ont moins de problèmes de santé.

La nature bénéfique pour notre santé

Selon l’étude des chercheurs de cette université australienne, passer du temps dehors contribue grandement à améliorer notre bien-être. C’est notamment le cas lorsqu’il fait beau et chaud, car le soleil nous permet de faire le plein de vitamine D, qui est essentielle au bon fonctionnement de notre organisme. Être dehors provoque aussi une amélioration de l’humeur, une diminution des risques de dépression ainsi qu’une meilleure qualité de sommeil.

« Dans cette étude, nous avons observé que le plus grand temps d’exposition à la lumière extérieure pendant la journée était associé à moins de symptômes dépressifs, à une probabilité plus faible d’utiliser des antidépresseurs, à un meilleur sommeil et à moins de symptômes d’insomnie. Ces résultats peuvent s’expliquer par les impacts de la lumière sur le système circadien et les effets directs de la lumière sur les centres de l’humeur dans le cerveau », a affirmé Angus Burns, l’un des auteurs de l’étude.

Selon une étude publiée dans Science Direct en mai 2018, être au contact de la nature réduit le stress, améliore l’estime de soi et favorise la créativité. Ainsi, 90 minutes de marche en pleine nature diminueraient la rumination, l’une des causes de la dépression.

Se promener en pleine nature réduit également la pression artérielle et les douleurs, diminue les risques d’obésité et accélère la guérison. Ce dernier point a notamment été prouvé dans un rapport publié en 1984 par le chercheur américain Robert Ulrich. Le scientifique a étudié le temps de guérison des malades après une opération, selon la chambre d’hôpital dans laquelle ils étaient installés. Il a constaté que les patients qui avaient une fenêtre donnant sur l’extérieur se rétablissaient plus rapidement que les autres.

S’éloigner de la lumière artificielle

Si le soleil et l’extérieur sont bénéfiques pour notre santé, la lumière artificielle possède au contraire des effets néfastes. Selon l’étude de l’Université Monash, elle est une vraie menace pour la qualité de notre sommeil car elle perturbe l’horloge biologique interne. L’exposition à la lumière artificielle élimine la mélatonine présente dans notre corps, une hormone pourtant essentielle qui permet de réguler le rythme biologique et de favoriser le sommeil.

« Il est aussi important d’obtenir une lumière vive le jour que d’éviter la lumière la nuit. Une exposition insuffisante à la lumière du jour pourrait être un facteur clé contribuant à la mauvaise humeur et aux mauvais résultats du sommeil présents dans les troubles dépressifs. Mon conseil général pour tout le monde est simple : lorsque le soleil est de sortie, obtenez autant de lumière que possible, mais lorsqu’il se couche, restez dans l’obscurité. Votre corps vous remerciera », a déclaré Sean Cain, auteur principal de l’étude.

La lumière artificielle perturbe l’horloge biologique et le sommeil. Crédit : Pixabay

En novembre 2020, Sean Cain avait réalisé une autre étude sur le sujet, publiée dans la revue Nature. Dans son rapport, le chercheur affirmait que les personnes habitant dans les grandes villes avaient un taux de mélatonine inférieur à ceux vivant en campagne, car ils vivaient constamment sous une lumière artificielle, qui est très présente la nuit. C’est également le cas des employés de bureau, qui sont plus exposés à la lumière artificielle qu’à la lumière extérieure tout au long de la journée.

Les bains de forêts, une pratique japonaise

Pour utiliser la lumière à bon escient, les chercheurs recommandent de se promener à l’extérieur dès que possible au cours de la journée, et ce même lorsque le ciel est couvert. Cette promenade quotidienne peut être effectuée après le travail ou pendant la pause déjeuner. Si cela n’est pas possible, des lampes halogènes peuvent être utilisées 3 heures par jour. Ces lampes à lumière blanche permettent la resynchronisation des rythmes de l’organisme. Enfin, il existe également des cures de luminothérapie, qui consistent à s’exposer tous les matins à la lumière de lampes spécifiques, pendant deux à trois semaines.

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« Cette technique s’avère efficace dans près de 85% des cas. Une cure de luminothérapie doit agir comme un synchroniseur très puissant des horloges biologiques, à l’instar d’un jogging matinal… pas toujours facile à faire », a conseillé le docteur Patrick Lemoine, psychiatre et directeur de recherche au CHU de Lyon.

Au Japon, il existe également une pratique médicale appelée la sylvothérapie, qui consiste à faire des « bains de forêts ». Aussi appelée « shinrin yoky », cette méthode est utilisée pour soigner le corps et l’esprit, et retrouver un équilibre mental et physique. Similaire à la méditation, la sylvothérapie permet d’apaiser son esprit et de se libérer des pensées stressantes.

La sylvothérapie, une pratique japonaise qui consiste à prendre des bains de forêts. Crédit : Pixabay

Concrètement, cette pratique consiste à se promener en forêt plusieurs heures pendant plusieurs jours. Aucune distraction, comme le téléphone, ne doit être utilisée. L’objectif est de mettre ses sens en éveil et de se laisser guider naturellement, en portant son attention sur les arbres, les chemins que l’on emprunte et les sensations que l’on ressent.

« Il est important d’y entrer dans un état d’esprit différent de celui que l’on a en marchant dans la rue, les yeux rivés sur son smartphone. Il est possible d’y aller seul, en couple, en famille, avec des amis. Nul besoin d’enlacer des arbres comme on l’entend parfois. Le seul impératif, c’est d’être présent avec tous ses sens. Deux heures de marche dans un bois ont des effets positifs pour environ une semaine, notamment sur le système immunitaire », a affirmé Héctor Garcia, un auteur espagnol passionné par le Japon qui a écrit un livre sur la sylvothérapie.

Tout comme le fait d’être à l’extérieur, se promener en forêt diminue la pression artérielle et le stress, améliore les fonctions cardiovasculaires, la concentration et la mémoire. De plus, cela diminue les risques de dépression et les douleurs, tout en renforçant le système immunitaire. Un bon moyen d’échapper au rythme pesant du quotidien et de se ressourcer au cœur de la nature. Une invitation supplémentaire à l’essentiel et la sobriété comme voie d’accès réellement efficace au bonheur recherché universellement.

Lisa Guinot

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