À l’école Sup’Écolidaire, on veut redonner du sens à l’enseignement

Alors que l’Université est appelée à devenir un lieu de plus en plus sélectif, certains acteurs entendent bien transformer l’enseignement supérieur en l’orientant vers un idéal de citoyenneté. Pour cela, tout d’abord : s’emparer de disciplines et de sujets en lien avec les bouleversements modernes. Prônant une gouvernance ouverte et partagée entre les différentes parties, une école dédiée à l’écologie, à la citoyenneté et à la solidarité a ouvert à Lyon. L’idée pourrait inspirer les jeunes, qui sont de plus en plus nombreux à avoir du mal à donner un sens à leurs études.

Écologie, solidarité, citoyenneté. Voici les maîtres mots empruntés par Sup’Écolidaire pour définir l’objectif de ses cursus. Ouverte depuis septembre 2017, cette école d’un nouveau type entend bien s’inscrire durablement dans le paysage universitaire. Déclarée sous le statut d’association de loi 1901 avec une gouvernance ouverte et partagée, Sup’Écolidaire souhaite faire de la coopération et de l’échange entre étudiants, professeurs, professionnels et parents d’élèves un des piliers de la philosophie en vigueur au sein de l’école. Des assemblées sont donc régulièrement organisées afin d’orienter collectivement la politique suivie par l’école. Rien à voir, donc, a priori, avec le schéma classique de l’université ou des écoles privées — de commerce et autres.

Éduquer aux enjeux d’aujourd’hui et de demain

Proposant un cursus post-bac menant à une formation Bac+5, Sup’Écolidaire entend former les cadres en associations de demain. Pour cela, l’école affiche d’ores et déjà une soixantaine de partenariats passés avec différentes ONGs et acteurs du changement. Parmi eux, les Colibris de Lyon, Générations Cobayes ou encore i-Boycott.org, en plus de nombreux partenaires locaux agissant autour de Lyon et sa périphérie. Le but de ces accords passés entre l’école et les différentes associations ? Permettre l’échange, mais aussi une certaine perméabilité des étudiants vers le marché de l’emploi associatif.

Quant aux cours, ils rejoignent la volonté de l’école de former les acteurs du changement de demain au travers d’enseignements définis autour des différents défis environnementaux et sociaux de l’époque. Développement durable, stratégie territoriale, politiques publiques, solidarité internationale, stratégie de communication, ou encore finances solidaires font partie des sujets d’étude proposés par l’école. Prônant une pédagogie participative et soucieuse d’instaurer un esprit de promo, l’école limite pour l’instant ses classes à 34 élèves. Les professeurs, quant à eux, accompagnent les  étudiants tout au long de leur cursus, que ce soit au travers des enseignements théoriques ou des projets tutorés, première ouverture sur une application pratique des connaissances bien utile en entreprise.

Selon Etienne Spataro, directeur de l’école, « Sup’Écolidaire est une école entièrement dédiée à l’écologie, la solidarité et la citoyenneté et qui propose un programme en 5 années pour devenir un acteur de la transition solidaire et démocratique ». Le cursus veut se distinguer grâce à « une pédagogie innovante et participative », ainsi que « des cours dynamiques ». L’ambition générale est donc de proposer une formation à la fois originale et diversifiée pour permettre aux étudiants d’accéder aux métiers du développement durable et de la solidarité.

Un cursus prometteur ?

Seul bémol à ce jour, pour profiter des cours prodigués par différents intervenants du monde professionnel, les futurs étudiants devront investir de leur poche. Difficile, à ce stade de proposer un autre modèle pour rendre l’école fonctionnelle, même en associatif. Accessible en post-bac ou en admission parallèle en 3ème et 4ème année, Sup’Écolidaire, si elle ne va pas jusqu’à être aussi chère que certaines écoles de commerce, reste cependant plus onéreuse qu’un parcours habituel à la fac. Il faudra compter environ 4000 euros par an pour avoir la chance d’accéder aux enseignements de la « première école entièrement dédiée à l’écologie, la solidarité et la citoyenneté. »

Les candidatures sont ouvertes pour la rentrée 2018. Reste à voir si cette école d’un nouveau genre parviendra à faire ses preuves au sein d’un tissu éducatif divisé entre une université qui a du mal à rester attractive, et des écoles de commerce privées renommées qui se sont déjà en partie emparées des questions de responsabilité sociale des entreprises et de développement durable. Entre les deux, Sup’Écolidaire pourrait avoir de sérieux atouts.

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