Une nouvelle enquête menée par la L214 et Eyes on Animals vient de paraître sur les terribles conditions de transport de veaux à travers l’Europe. Des veaux, issus de l’industrie laitière, nés dans un pays et qui en traverseront quatre autres pour être engraissés dans un dernier puis abattus et leur viande revendue en Europe. Et au moment où le Covid-19 se propage en Europe, les associations appellent d’autant plus à la régulation de cette pratique qui peut favoriser la contamination. Communiqué de la L214.
Les longs transports de veaux : risques sanitaires et souffrance des animaux
« En pleine crise du COVID-19, les longs transports d’animaux vivants doivent être interdits. »
Les associations L214 et Eyes on Animals dévoilent aujourd’hui les images d’une enquête sur le long transport des veaux nourrissons. L’enquête, menée fin février et début mars 2020, montre le calvaire des veaux nés en Irlande et exportés dans des élevages intensifs aux Pays-Bas.
4 pays traversés dont la France, 2 000 km parcourus, plus de 50 h de transport : cette enquête démontre également l’irresponsabilité des gouvernements qui s’entêtent à maintenir les longs transports d’animaux en temps de pandémie.
Pour lutter contre la propagation du coronavirus, le gouvernement français « a décidé de prendre des mesures pour réduire les contacts et déplacements au strict minimum sur l’ensemble du territoire ». Pourtant, l’export de milliers de veaux nourrissons se poursuit comme en temps normal.
Le virus peut voyager sur le matériel, il peut aussi se transmettre entre les différentes personnes impliquées dans ce commerce : des éleveurs irlandais qui vendent ces veaux sur les marchés aux bestiaux aux transporteurs internationaux, vétérinaires ou inspecteurs vétérinaires, douaniers, employés du centre de transit français, jusqu’aux éleveurs-engraisseurs. Ces veaux sont transportés dans des élevages où ils seront engraissés pendant 6 mois. Il ne s’agit pas de prévenir une pénurie alimentaire puisque ces veaux ne seront tués et transformés en viande que dans 6 mois. Ces transports non essentiels représentent des risques inutiles pour la santé publique.
L’enquête montre que les conditions de transport sont extrêmement rudes pour ces veaux âgés de 2 à 3 semaines. Ces jeunes animaux sont affaiblis par le voyage, affamés et assoiffés du fait de l’absence de systèmes d’alimentation adaptés à bord des camions. Après un voyage ayant déjà duré 24 h (dont 18 h pour la traversée de la Manche), ils sont déchargés au centre de transit de Couville, près de Cherbourg, et alimentés dans la précipitation. Comme on peut le voir sur les images, les veaux reçoivent coups de pied et coups de bâton. Après une douzaine d’heures d’arrêt, ils sont rechargés dans les bétaillères pour être livrés à des élevages intensifs des Pays-Bas.
L214 et Eyes on Animals, ainsi que 36 autres ONG internationales, ont écrit à la Commission européenne pour exiger :
- d’interdire immédiatement les transports d’animaux de plus de 8 h ;
- d’interdire immédiatement les transports d’animaux par voies maritimes ;
- d’interdire immédiatement les exportations d’animaux vers les pays tiers.
Pour Sébastien Arsac, cofondateur de l’association L214 : « Le transport des veaux nourrissons sur de longues distances est intolérable d’une manière générale, mais qu’il soit maintenu en cette période à haut risque, c’est de l’inconscience ! Ces veaux, à peine sortis du ventre de leur mère, subissent plus de 50 heures de transport dans des conditions terribles : entassés à 300 dans des bétaillères sur 3 niveaux, assoiffés, manipulés avec violence, ils vivent un véritable enfer. Alors que les citoyens sont invités à la plus grande vigilance et au confinement, quand la plupart des entreprises doivent restreindre ou suspendre leur activité, les longs transports d’animaux absolument non essentiels se poursuivent au détriment de la sécurité de tous et de la protection des animaux. Le ministre de l’Agriculture français et l’Union européenne doivent stopper d’urgence les longs transports d’animaux. »
Tous les chiffres sont sourcés dans le rapport complet de L214.
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