Manger un hot-dog ou une « simple » tartine de confiture, quelles conséquences pour notre santé ? Selon une étude menée par l’Université du Michigan, chaque aliment que nous consommons a un impact sur notre espérance de vie. Si manger une banane nous rajoute en moyenne 13 minutes de vie, un hot-dog nous en enlève 36. Découvrez les détails de cette étude étonnante, qui vous permettra probablement de mieux choisir vos aliments à l’avenir.
C’est bien connu, l’alimentation joue un rôle primordial pour notre santé. En France, l’âge moyen de l’espérance de vie est de 85 ans pour les femmes, contre 80 ans pour les hommes. Au Japon, il est respectivement de 88 et 81 ans. Pourtant, ces deux pays riches sont similaires. Alors pourquoi l’espérance de vie au Japon est-elle nettement plus élevée ?
La réponse se trouve dans l’alimentation. En effet, les Japonais mangent en moyenne moins de viande rouge, de produits laitiers et de sucre que les Français, et privilégient le poisson, les fruits de mer et les végétaux.
« Cette longévité exceptionnelle s’explique par un faible taux d’obésité et un régime alimentaire unique, caractérisé par une faible consommation de viande rouge, et une consommation élevée de poissons et d’aliments provenant de plantes tels que le soja et le thé » selon l’Observatoire de la Prévention de l’Institut de Cardiologie de Montréal.
Les aliments nous ajoutent ou nous enlèvent des minutes de vie
En effet, le choix de notre régime alimentaire a un impact direct sur notre santé et notre espérance de vie. C’est notamment ce qu’a démontré une nouvelle étude publiée le 18 août dans la revue Nature Food. Ce rapport américain, écrit par des chercheurs de l’Université du Michigan, liste les aliments qui rallongent et réduisent notre espérance de vie.
L’étude menée par les chercheurs est basée sur plus de 5 800 aliments. Ces derniers ont tous été classés selon leur charge nutritionnelle de morbidité pour l’homme, c’est-à-dire les conséquences qu’ils ont sur notre santé, ainsi que leur impact sur l’environnement. Pour mener cette étude, les chercheurs se sont appuyés sur un nouvel indice nutritionnel basé sur l’épidémiologie, qui permet de calculer l’impact d’une portion de nourriture en minutes de vie.
Les aliments ont été classés dans trois zones de couleurs différentes : le vert, le jaune et le rouge. Ces catégories permettent de différencier les aliments selon leurs performances nutritionnelles et environnementales.
Pour comprendre l’impact environnemental d’un aliment, les chercheurs de l’Université du Michigan ont évalué le cycle de vie des aliments : leur production, leur transformation, leur fabrication, leur préparation et enfin leur consommation. Tous ces facteurs ont permis aux scientifiques de comprendre l’impact des aliments sur notre espérance de vie.
« Les études précédentes ont souvent réduit leurs résultats à une discussion sur les aliments d’origine végétale par rapport aux aliments d’origine animale. Bien que nous constations que les aliments à base de plantes fonctionnent généralement mieux, il existe des variations considérables entre les aliments à base de plantes et d’animaux » a souligné Katerina Stylianou, doctorante à l’Université du Michigan.
Le hot-dog et la pizza : des aliments qui réduisent notre vie
Parmi la classification qu’ils ont établie, les chercheurs ont placé certains aliments dans la zone rouge. Cette catégorie regroupe la nourriture qui a des impacts négatifs sur la santé et sur l’environnement. Ces aliments riches en sucre ou en graisses doivent être limités ou supprimés, car ils sont propices au développement de maladies cardiovasculaires. Ils sont également les causes du surpoids, du diabète et de l’hypertension.
Ces aliments regroupent principalement les viandes transformées, ainsi que la viande de bœuf, de porc et d’agneau. Les six aliments principaux qui réduisent notre espérance de vie sont le cheddar (-1,4 minute), le bacon (-6,4 minutes), la pizza (-7,8 minutes), le cheeseburger (-8,8 minutes), le soda (-12,4 minutes) et enfin le hot-dog (-36,3 minutes).
Ces aliments sont particulièrement mauvais pour la santé car la majorité contient de la viande transformée, qui est soupçonnée d’être à l’origine de certains cancers.
« Nous avons constaté qu’en moyenne 0,45 minute de vie est perdue par gramme de viande transformée qu’une personne mange. Les 61 grammes de viande transformée dans un sandwich entraînent la perte de 27 minutes de vie saine à cause de cette seule quantité de viande transformée » affirment les scientifiques.
Comme le hot-dog, les ailes de poulet font également réduire notre espérance de vie puisqu’elles contiennent du sodium et des acides gras, qui nous feraient perdre jusqu’à 3,3 minutes de vie.
La confiture et le poisson : des aliments à privilégier
Contrairement à ces aliments nocifs, ceux classés dans la zone verte contiennent des nutriments bénéfiques pour la santé humaine et ont un faible impact environnemental. Il s’agit notamment des fruits, des légumes, des légumineuses ainsi que certains fruits de mer.
Ainsi, selon l’étude, une tartine de confiture et le beurre de cacahuète nous ajouteraient 33 minutes d’espérance de vie. Les noix (+ 25 minutes), le saumon cuit (+ 13 minutes), la banane (+ 13 minutes), la tomate (+ 3,8 minutes) et l’avocat (+ 2,8 minutes) seraient également bons pour la santé.
Selon les chercheurs, si une personne change son alimentation pour manger plus sainement et choisit des légumes plutôt que de la viande, elle gagnerait 48 minutes de durée de vie. De plus, elle réduirait de près d’un tiers de son empreinte carbone.
« En général, les recommandations diététiques manquent d’orientations spécifiques et exploitables pour motiver les gens à changer leur comportement, et les recommandations diététiques abordent rarement les impacts environnementaux », a constaté Katerina Stylianou.
Des pistes pour améliorer sa santé
Grâce à leur étude, les chercheurs de l’Université du Michigan espèrent réaliser des « petits changements ciblés » dans l’alimentation des personnes au quotidien. Les aliments classés en zone rouge, qui ont un impact négatif sur notre santé et sur l’environnement, doivent être limités. Ceux classés en zone verte, comme les légumes, les noix et les fruits de mer, doivent quant à eux être privilégiés.
« L’urgence des changements alimentaires pour améliorer la santé humaine et l’environnement est claire. Nos résultats démontrent que les petites substitutions ciblées offrent une stratégie réalisable et puissante pour obtenir des avantages significatifs pour la santé et l’environnement sans nécessiter de changements alimentaires dramatiques » a attesté Olivier Jolliet, professeur de sciences de la santé environnementale et auteur d’une étude sur le sujet.
Vous l’aurez compris : il est maintenant temps de privilégier une barre de céréales à un hot-dog, si vous souhaitez vivre plus longtemps.
Lisa Guinot
Sources
L’étude de Nature : Small targeted dietary changes can yield substantial gains for human health and the environment
Article de l’Observatoire de la Prévention de l’Institut de Cardiologie de Montréal : Pourquoi les Japonais ont-ils l’espérance de vie la plus élevée au monde ?
L’étude d’Olivier Jolliet, professeur à l’Université du Michigan : Small Changes in Diet Could Help You Live Healthier, More Sustainably
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