Aujourd’hui, on vous parle d’un projet innovant et prometteur qui nous fait regarder un peu plus loin, mais surtout un peu plus haut. Il s’agit de Zéphyr, un ballon photovoltaïque qui vise à subvenir simplement et rapidement aux besoins énergétiques d’une population vivant dans des lieux isolés ou dans des camps de réfugiés.
Cédric et Julie, deux jeunes designers et ingénieurs français, ont développé Zéphyr, un ballon capable de produire de l’électricité grâce au soleil. Imaginé dans le cadre d’un projet universitaire, ils souhaitent maintenant transformer cette idée assez gonflée (sic) en un prototype commercialisable. Lorsque le thème « Les énergies du futur » leur a été proposé pour le Prix ArtScience 2014, la problématique des camps de réfugiés s’est vite imposée à leur esprit.
En effet, lors d’une catastrophe, les camps où s’entassent les victimes sont souvent précaires et l’énergie y est rare. Actuellement, l’électricité provient de groupes électrogènes bruyants et polluants situés à l’extérieur des camps qu’il faut sans cesse alimenter en pétrole. Impossible de placer des panneaux photovoltaïques classiques faute de toitures. Pour répondre à la problématique, les deux étudiants en design à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris proposent une solution indépendante de tous combustibles, s’approvisionnant à l’énergie solaire, réunissant, par la même occasion, les lieux de production et de consommation de l’énergie.
Le premier ballon Zéphyr a été concrétisé grâce à l’aide de plusieurs ONG dont notamment Électriciens Sans Frontières présidée par Hervé Gouyet. Ce kit énergétique est composé d’une voile photovoltaïque de 15m2 gonflée à l’hydrogène qui se déploie dans le ciel et offre une grande surface de réception aux rayons solaires. Le système est relié à un câble qui achemine l’énergie récoltée jusqu’au caisson technique. 9 batteries permettent enfin de redistribuer la nuit l’excédent d’énergie récolté la journée. Un Zéphyr pourrait produire 3000 wattheures ce qui permet d’alimenter un hôpital de fortune, d’éclairer 15 tentes et de déployer un réseau de télécommunication dans le campement. De quoi largement améliorer des conditions de vies temporaires mais extrêmement difficiles des réfugiés.
Au delà de la prouesse technique, Zéphyr c’est aussi l’occasion de rêver. Pour Cédric le design « c’est autant l’analyse de la société dans laquelle l’objet s’inscrit que l’objet en lui même », auquel il ajoute une bonne dose de générosité et d’empathie. Cerfs-volants, ballons, montgolfières sont des objets enfantins et joyeux qui apportent de la légèreté au quotidien. Ce n’est pas un hasard si Zéphyr nous fait lever la tête, Cédric et Julie veulent apporter un peu de magie et d’émerveillement à des situations difficiles et trop souvent inévitables : « même si les sujets sont très sérieux, il faut rester généreux et attaché à la dimension humaine. »
Si le concept a été initialement pensé pour les camps de réfugiés, on lui imagine déjà une utilisation festivalière ou encore pour les particuliers. Le prototype devrait être testé d’ici quelques mois, et dans quelques années, le premier modèle commercial. En attendant l’apparition du Zéphyr, n’hésitez pas à suivre le projet sur Facebook ou à les contacter via leur site web www.zephyr.solar. Cédric et Julie soulignent, en effet, que « c’est très important d’être ouverts aux autres. La collaboration et la communication stimulent les projets et l’imagination. »
Un projet innovant, lauréat 2014 du concours Sharing Energy in the City en tant que « Meilleure solution innovante », qui pourrait s’adapter parfaitement à cette autre invention : la tente écologique et autonome à destination des réfugiés.
Sources : lentreprise.lexpress.fr / lesclesdedemain.lemonde.fr