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Condition animale : L214 classe les candidats européens

mercredi 3 avril, L214 expose devant la Commission européenne un cadavre de porcelet, symbole des promesses trahies de l’Europe en matière de « bien-être animal » @L214

À l’approche des élections européennes du 9 juin, L214 publie son classement des listes de candidats sur la condition animale.

L’action de la prochaine législature sera déterminante dans l’évolution des politiques agricoles et de la condition animale en Europe. À l’heure d’un bilan déplorable pour la précédente mandature, L214 souhaite contribuer à ce que les 92 % de Français favorables à ce que le bien-être des animaux d’élevage soit mieux protégé en France puissent faire leur choix en toute conscience.

L214 a porté 5 grandes demandes auprès des partis et propose aujourd’hui de comparer les listes sur sa page spéciale élections européennes.

Le classement : des plus soucieux aux plus indifférents

Classement des européennes 2024 sur la condition animale @L214

1er : Parti animaliste – 5/5
2e : Écologie au centre – 4,96/5
3e : Écologie positive et Territoires – 3,59/5
4e : Les Écologistes – 3,51/5
5e : La France insoumise – 3,34/5
6e : Place publique – Parti socialiste – 1,72/5
7e : Parti communiste français – 0,63/5
8e : Rassemblement national – 0,42/5
9e : Reconquête ! – 0,36/5
10e : Renaissance – 0,33/5
11e : Les Républicains – 0,25/5

La méthode de classement 

Pour établir ce classement, L214 a analysé et noté les programmes présentés par les partis, ainsi que les votes et prises de position des têtes de liste.

Chaque liste politique a notamment été évaluée sur 5 demandes essentielles portées par L214 :

  • doubler la part de protéines végétales dans l’alimentation ;
  • diviser par deux le nombre d’animaux terrestres tués ;
  • diviser par deux le nombre d’animaux aquatiques tués ;
  • créer un contexte institutionnel favorable à la condition animale ;
  • mettre fin aux pires pratiques d’élevage.

Ces demandes visent à réduire considérablement le nombre d’animaux élevés et consommés en France et en Europe. Mais elles sont aussi une réponse aux grands défis de notre époque : renouer avec notre souveraineté alimentaire (document rédigé par L214 pour la commission d’enquête parlementaire sur la souveraineté alimentaire), sortir les éleveurs de l’impasse de l’élevage intensif, réduire significativement notre impact environnemental et nos émissions de GES, prévenir les futures crises sanitaires.

Tuer 2 fois moins d’animaux pour notre alimentation : impératif éthique, social, environnemental et sanitaire négligé 

@L214

Alors que notre consommation de viande reste extrêmement élevée – plus de 80 kg par an et par personne en France contre 40 kg en moyenne dans le monde -, rares sont les partis politiques qui abordent le sujet des animaux tués pour notre alimentation, et encore plus rares sont ceux qui fixent un objectif concret de végétalisation de notre production ou de notre consommation.

Seules les listes Écologie au centre, Écologie positive et Territoires, France insoumise et Parti animaliste portent un objectif de remplacement de 50 % des protéines animales par des protéines végétales à l’horizon 2030. Les écologistes portent cette demande, mais à horizon 2050.

Place publique, le Parti socialiste, reste flou : « En combinant le développement de nouvelles productions végétales pour assurer notre souveraineté alimentaire et accompagner un renforcement du végétal dans notre régime alimentaire et la défense d’un élevage moins intensif, plus durable et ancré dans les territoires. »

Certaines listes vont même à l’opposé :

  • Les Républicains : « Nous obtiendrons l’abrogation des dispositions du Pacte vert européen qui favorisent la décroissance agricole (stratégie “De la ferme à la table”) ».
  • Reconquête : « Abroger toutes les directives et règlements du Pacte vert ».
  • Rassemblement national : « Il s’agit de remettre en cause la stratégie de décroissance “De la Ferme à la Fourchette” ».

« 64 % des sympathisants de droite et du centre sont favorables à la mise en œuvre de politiques publiques amenant à réduire de 50 % la consommation de viande et de poisson en 5 ans »

Pourtant, les citoyennes et citoyens français se prononcent majoritairement pour une diminution importante de la consommation de produits carnés :

  • 64 % des sympathisants de droite et du centre sont favorables à la mise en œuvre de politiques publiques amenant à réduire de 50 % la consommation de viande et de poisson en 5 ans ;
  • 55 % pour la droite radicale ;
  • 75 % des sympathisants de gauche.

Les Français attendent notamment que cette diminution soit facilitée par des politiques publiques : 56 % des Français estiment que les pouvoirs publics n’en font pas assez pour encourager les citoyens à consommer moins de viande.

Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 : « Comment arriver à diminuer sa consommation de produits carnés quand tout dans notre environnement alimentaire (menus dans les restaurants, prix, promotions, marketing, composition des plats préparés, etc.) pousse à leur consommation ? L’Europe a un rôle majeur à jouer dans l’impulsion de politiques publiques courageuses, et un grand nombre de partis politiques sont encore loin de se saisir des enjeux de la végétalisation de l’alimentation. »

Renforcer la législation européenne sur le « bien-être animal » : des disparités dans les listes candidates

Le 3 avril 2024, L214 expose devant la Commission européenne un cadavre de porcelet, symbole des promesses trahies de l’Europe en matière de « bien-être animal » @L214

Si 96 % des Français et 91 % des Européens pensent qu’il est important de protéger le « bien-être » des animaux d’élevage, les intérêts privés des industriels de l’élevage priment encore largement sur l’intérêt général dans la politique menée par l’Europe. Pour preuve, l’abandon quasi intégral de la révision de la législation européenne portant sur le « bien-être animal », pourtant promise par la Commission européenne.

Parmi les listes qui veulent réviser la législation pour renforcer la protection des animaux :

  • Parti animaliste
  • Écologie au centre
  • Écologie positive et Territoires
  • Les Écologistes
  • France insoumise
  • Place publique – Parti socialiste

Seuls le Parti animaliste et Écologie au centre s’engagent explicitement sur les 14 mesures de L214 visant à mettre fin aux pires pratiques. Moins précis, Place publique – Parti socialiste mentionne seulement la fin des cages et des mutilations.
Les autres partis précités s’engagent sur la majorité des demandes de L214 tout en laissant de côté des propositions importantes : par exemple Écologie positive et Territoires ne demande pas de moratoire sur les élevages intensifs, la France insoumise ne soutient pas la fin de l’abattage sans « étourdissement » et les Écologistes restent silencieux sur l’interdiction de l’« étourdissement » au CO2 des cochons.

Certaines listes demandent en revanche explicitement d’attaquer toute législation ou tout moratoire (en vigueur ou à venir) qui viserait durant la prochaine mandature à instaurer de nouvelles normes plus exigeantes concernant l’agriculture ou la pêche :

  • Reconquête se distingue en affirmant son « opposition à toutes les offensives antispécistes et animalistes dans le cadre de la réforme des directives sur le bien-être animal ou des attaques contre la chasse, la pêche et les traditions rurales ».
  • Les Républicains proposent quant à eux un « moratoire sur toute nouvelle norme pour la prochaine mandature, notamment pour le secteur agricole et le secteur de la pêche ».

Quasiment toutes les listes soutiennent en revanche l’instauration de clauses miroirs. Les mesures miroirs visent à interdire l’accès au marché européen à des produits ne respectant pas les normes de production européennes, et donc les conditions minimales d’élevage exigées en Europe.

Moins chers, ces produits induisent une concurrence déloyale et un nivellement par le bas. La libre entrée sur le marché européen de ces produits rend plus difficile de rehausser les standards de production.

Dans sa notation des listes, L214 a aussi tenu compte des bilans des têtes de liste, leurs prises de position en matière de défense des animaux étant très contrastées.

Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 : « La législation encadrant le “bien-être” des animaux d’élevage en Europe, vieille de plus de 20 ans, n’est à la hauteur ni des attentes citoyennes ni des connaissances scientifiques sur les animaux. Face à l’échec de la dernière législature à tenir compte du sort des animaux, il est urgent que les élus qui nous représenteront pour les 5 prochaines années rattrapent ce retard politique dont des milliards d’animaux paient le prix. »

L214 / Wiki Politique Animaux

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