Illégal en Corée du Sud, l’élevage de chiens pour leur viande se perpétue pourtant à la vue de tous. Depuis près de 25 ans, une citoyenne, jusqu’ici anonyme, voue sa vie à faire changer les mentalités de ses congénères sur l’alimentation de la viande de chien. Elle a notamment sauvé près de 200 canidés de cet enfer.

En 1988, la Corée du Sud faisait interdire le commerce de la viande de chien à l’occasion des Jeux Olympiques. Cette décision historique n’aura pourtant pas enrayé sa consommation. La fondue au chien étant un plat traditionnel dans le pays, la pratique s’est perpétuée publiquement pendant près de 30 ans, les autorités fermant les yeux sur ce trafic pourtant rendu illégal. Les chats, ébouillantés vivants pour concocter des boissons aux vertus pseudo-médicinales, sont également concernés. Aujourd’hui, cette pratique en perdition serait principalement perpétuée par l’ancienne génération. La viande de ces animaux domestiques n’est cependant pas au goût de tous les coréens. Nombre d’associations asiatiques et coréennes, dont la KAPS (Korean Animal Protection Society), IAKA ou encore Animals Asia Foundation, luttent pour mettre fin à ces pratiques. Jung Myoung Sook fait partie de ces militants.

À 61 ans, cette sud-coréenne a voué près de la moitié de son existence à la protection canine. Depuis 26 ans, Sook récupère, soigne et alimente une petite meute aujourd’hui constituée de 200 chiens. Libérés, ceux-ci peuvent aller et venir librement sur sa propriété. Quand ils n’errent pas, elle arrache ces protégés aux mains des éleveurs, bouchers et autres restaurants qui ont fait du chien leur met principal malgré les interdictions. Épicentre de ce business, des marchés géants où s’échangent les bêtes. Le plus grand de ces marchés est sans aucun doute celui de Moran à Seongnam. On peut y voir des milliers de chiens et chats entassés dans des petites cages, attendant d’être écorchés vifs ou jetés dans de l’eau bouillante. Certains n’hésitent pas d’ailleurs pas à qualifier cet endroit « d’enfer sur terre pour le meilleur ami de l’homme« .

Désolée de ce triste spectacle, Jung Myoung Sook va même jusqu’à racheter certains de ces chiens, avec ses propres fonds, pour leur éviter une mort atroce. Femme de ménage dans un magasin, gagnant à peine de quoi vivre, l’amoureuse des chiens ramasse des boîtes de conserve après son travail afin d’améliorer son revenu intégralement consacré aux animaux. Car il s’agit pour elle d’une véritable course contre la montre avant que l’interdiction ne prenne effectivement effet sur le terrain. Aujourd’hui, en Corée du Sud, la mentalité semble évoluer positivement en faveur des chiens et des chats. En effet, la plus jeune génération considère désormais ces espèces comme des animaux de compagnie, plus que comme un repas potentiel.

Témoignant à l’Associated Press, Sook explique qu’elle est désormais soutenue par des donateurs fascinés par son bon cœur. Malgré ses conditions de vie difficile et l’horreur de la situation, la sexagénaire explique pourquoi elle garde sans arrêt le sourire : « Je suis toujours occupée à nourrir mes bébés. Je suis heureuse et en bonne santé. » Une manière de dire qu’elle fait sa part et n’en demande pas plus. Cependant, elle fut contrainte plus d’une fois d’affronter les ressentiments de voisins qui ne partageaient pas son mode de vie. Sook a ainsi été obligée de déménager 7 fois au cours des 26 dernières années. Devenue source d’inspiration grâce à la médiatisation de son combat, elle semble aujourd’hui écouler des jours heureux avec ses 200 toutous…

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Sources : fr.wikipedia.org / animalpeoplenews.org / Toutes photographies : Lee Jin-Man

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