Un petit village écossais de 500 habitants retient depuis quelques années l’attention des observateurs. Les habitants de Findhorn, poussés par une volonté forte de changement, sont allés particulièrement loin dans leur engagement en faveur de l’environnement, si bien que l’éco-village possède une empreinte écologique très faible. Une bonne raison d’y regarder de plus près et pourquoi pas nous en inspirer.

À l’engagement précoce, les débuts de la communauté de Findhorn remontent à 1962, lorsque Peter et Eileen Caddy ainsi que Dorothy Maclean séjournent quelques temps en caravane à proximité du village. Limités financièrement, ils décident de faire pousser leurs propres légumes afin de subvenir à leurs besoins. Heureux de vivre en ces lieux, ils décident de s’installer. C’est à partir de ce petit groupe que se développe progressivement l’éco-village, dans lequel l’aspect « spirituel » du vivre ensemble va jouer un rôle important.

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Un éco-village aboutit

Dès l’arrivée dans le village, on prend conscience de la dimension écologique du projet. De nombreuses familles vivent encore dans une centaine de caravanes fixes. D’autres maisons, plus intrigantes, se distinguent des autres parce qu’elles ont été construites à partir d’immenses tonneaux utilisés pendant le processus de maturation du whisky. Ces habitations alternatives ont été imaginées par un résident, Roger Douda. Dans un premier temps, ce dernier souhaitait construire une école ou une salle communale à partir de ce matériau de récupération. L’idée n’enchante cependant pas les parents qui ne veulent pas que leurs enfants soient éduqués au milieu de fûts d’alcool. Il décide alors de construire des maisons individuelles dont le premier modèle aboutit en 1986.

À l’échelle du village, c’est une véritable alternative au modèle productiviste qui se développe. Les données parlent d’elles-mêmes. Plus de 100 maisons écologiquement neutres y ont été bâties selon des procédés aussi variés qu’il existe d’imaginaires. De plus, les habitants utilisent une monnaie locale libre et accordent une place importante à l’échange et au partage. Leur vision est alimentée par l’idée selon laquelle il faut vivre en harmonie avec la nature et les autres êtres humains. Pour cette raison il accordent une grande attention à l’écoute de soi, des autres et à la création.

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Aujourd’hui, le village est visité par de nombreux touristes attirés par le programme d’éducation à l’environnement et au développement soutenable proposé par les habitants afin que leur modèle puisse faire des petits ailleurs. En effet, la Findhorn Foundation propose divers séminaires d’étude de la soutenabilité ainsi que des cours sur le design écologique. Y sont traités aussi bien les aspects sociologiques, techniques qu’économiques de la question. De cette manière, le village a gagné en notoriété à un niveau international et son organisation inspire ceux qui veulent se lancer dans des projets similaires ailleurs dans le monde. Cependant, les habitants sont aujourd’hui en proie à une question difficile : comment gérer l’afflux de personnes qui souhaitent s’installer dans la région sans porter atteinte à leurs valeurs ?

Une empreinte écologique réduite

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À Findhorn, la pensée écologique transcende chacun des aspects de la vie quotidienne. Les eaux usées du village sont traitées sur place selon une technique de nettoyage qui associe bactéries et plantes. Du point de vue énergétique, le village n’est pas en reste : des infrastructures ont été construites à proximité pour subvenir aux besoins des habitants. L’énergie du village est fournie par quatre grandes éoliennes et les habitants possèdent de nombreux chauffe-eau alimentés par de l’énergie solaire. Enfin, une part significative de la nourriture consommée est produite sur place dans des jardins partagés : de quoi assurer la résilience du village.

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D’après une étude datant de 2006, les habitants de Findhorn auraient une empreinte écologique deux fois moins élevée qu’au Royaume Uni et en en Écosse : 2,7 hectares global par habitant, contre 5,4 au Royaume Uni, selon cette même étude. Une prouesse assez remarquable ! Si l’expérience rappelle celle de Totnes, village précurseur en ce qui concerne les Transition Towns (villes en transition), elle est plus aboutie à certains égards, puisque l’écologie a été intégrée comme mode de vie par la très grande majorité des habitants. L’expérience peut certainement servir d’exemple dans la concrétisation d’un avenir équilibré et serein.

On y trouve même des « maisons de hobbit »

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Les habitats en fûts de whisky

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Mais aussi des maisons au look plus traditionnel

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Sources : findhorn.org / foodandwine.com / ina.fr

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