Plutôt courageux, ce jeune français de 17 ans qui participe au Mobile Film Festival 2015, un concours qui invite à la production de courtes vidéos réalisées uniquement avec un téléphone portable. Risquant l’exclusion, le lycéen va décider de s’attaquer en vidéo à la politique de « greenwashing » d’un grand sponsor de l’évènement : la banque BNP Paribas.
1 Mobile : 1 Minute : 1 Film
« PNP, La banque d’un monde qui meurt » conclue le court-métrage réalisé par Edgar Lori, un lycéen de 17 ans engagé sur les questions environnementales. Cette année encore, le Mobile Film Festival propose à tous de réaliser un court-métrage d’une minute tourné uniquement avec un téléphone mobile. Heureux hasard, cette année, le thème du concours se porte sur l’environnement… Inspiré, Edgar participer au concours d’une manière plutôt originale et intelligente.
Le jeune homme constate rapidement que la banque BNP Paribas est le principal sponsor de l’évènement, leur logo étant ostentatoirement affiché sur chaque production et sur le site officiel. Ayant entendu parler du greenwashing (éco-blanchiment) pratiqué par certaines banques pour leur donner une image écologique, Edgar se lance dans des recherches approfondies sur les actions de l’entreprise et découvre que la BNP est épinglée par nombre d’observateurs et associations environnementales, notamment en raison d’investissements douteux dans l’industrie du charbon. Qui voudrait confier son argent à des institutions bancaires dont les investissements encouragent la destruction du monde ?
Dénoncer l’hypocrisie des institutions
Agacé par sa découverte, le lycéen va se lancer dans la réalisation d’un court-métrage dénonçant le rôle climaticide de la « PNP SABIRAP ». Budget : 6 euros et beaucoup d’imagination ! À peine le prix de la plasticine. Sur base de dossiers et de rapports d’ONG, le jeune garçon va écrire et produire son film en 7 jours. Grâce à la technique du stop-motion (image par image), de vieux cartons et des jouets de son grenier auront suffi à réaliser son clip amateur. Le résultat final fait mouche alors qu’Edgar s’attend à des répercussions à tout instant.
La vidéo
Le jeune homme est assez confiant dans sa démarche : « J’espère que la BNP n’a pas le pouvoir de me censurer, puisque tout ce que j’affirme est étayé par de solides sources, détaillées dans la vidéo et sa description » nous explique-t-il. Par sécurité, celui-ci a néanmoins préféré détourner l’image de la BNP en la renommant PNP même si l’analogie saute aux yeux. « Si ma vidéo est bien entendu caricaturale, il est important de rappeler que tout y est véridique et aucunement diffamatoire. » insiste Edgar qui admet que la réalité est infiniment plus complexe, notamment en ce qui concerne l’ensemble du comité exécutif et des membres du C.A. qui ne peuvent se réduire à un unique personnage. « La réalité reste la même, à savoir que si les clients continuent de confier leur argent à la BNP, elle continuera a en faire ce que bon lui semble, dans les limites déterminées par la loi. » conclue-t-il.
Pour aller plus loin que la critique, le lycéen invite les épargnants à se rendre sur jechangedebanque.eu, une plateforme lancée par Les Amis de la Terre afin d’aider les citoyens à conserver leur argent de manière plus responsable. Si la vidéo d’Edgar vous inspire, il vous reste quelques jours pour participer !
Source : issuu.com / prix-pinocchio.org / bastamag.net / amisdelaterre.org