Des chercheurs d’une université brésilienne ont découvert que le venin présent dans le dard d’une race de guêpe sud-américaine a des capacités étonnantes contre les cellules cancéreuses. La découverte semble plus que prometteuse même si on est encore très loin d’un application thérapeutique.

La recherche contre le cancer fait son bout de chemin et il n’y a pas une année sans qu’une nouvelle découverte vienne aider les chercheurs à mieux comprendre les mécanismes biologiques complexes qui permettent de détruire les cellules malades sans en affecter l’organisme. La dernière découverte en date n’est pas des moins surprenantes. La Polybia paulista, une espèce de guêpe évoluant en Amérique du sud, porterait en elle une des probables clés de la bataille contre le cancer. Les chercheurs de la São Paulo State University (Universidade Estadual Paulista « Júlio de Mesquita Filho » ou UNESP) ont déterminé que le venin de cette guêpe tout particulière avait la capacité de détruire les cellules tumorales d’une leucémie, du cancer la prostate et de la vessie.

Mais ce n’est pas tout. L’élément le plus important de la découverte, c’est que la toxine ne s’attaque qu’aux cellules cancéreuses sans endommager les tissus sains. Comme le précise le journal TheGuardian, l’étude a ainsi révélé que le venin de la Polybia paulista contiendrait un élément puissant capable de sélectionner les cellules malades sans faire de mal aux cellules normales. Un atout de taille qui pourrait bien révolutionner la manière de soigner l’un de ces cancers si la toxine peut être maitrisée par la médecine moderne.

waspImage : Polybia Paulista. Crédit : Prof. Mario Palma/Sao Paulo State University

En pratique, les chercheurs ont isolé la toxine MP1 PolybiaMP1 pour la mettre en contact avec des tumeurs. Bien que l’effet ne soit pas parfaitement compris des chercheurs, ils estiment que le MP1 interagit avec des lipides qui sont anormalement distribués sur la surface des cellules cancéreuses, créant des trous béants dans ces cellules au point de laisser s’échapper des éléments qui assurent la bonne fonction de celles-ci. La cellule cancéreuse est ainsi « naturellement » détruite et éliminée par l’organisme. Dans les cellules saines, ces mêmes éléments qui réagissent avec la toxine se situent à l’intérieur même de la cellule, ce qui empêche leur mise en contact et leur destruction.

Le Dr Paul Beales, de l’Université de Leeds (Angleterre), ayant coproduit l’étude, explique que « les traitements qui attaquent la composition lipidique de la membrane cellulaire seraient une toute nouvelle classe de médicaments anti-cancer. » Les travaux des chercheurs, publiés dans le Biophysical Journal, en sont encore à leur stade embryonnaire. De plus amples recherches doivent être menées avant d’envisager une quelconque application thérapeutique chez l’Homme, mais l’espoir est permis.


Source : theguardian.com / phys.org / mirror.co.uk

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