Quand les basquettes rencontrent le recyclage, cela nous donne « Sneak-up », une paire de sneakers 100% locale et recyclée ! Nouvelle arrivée dans le monde du ‘Fait en France’ et du développement durable, cette paire de chaussure locale est porté en projet coopératif par Génération Sens, une marque de vêtements entièrement fabriqués en France à partir de matières premières biologiques, équitables ou recyclées. Une solution éthique née à Romans, capitale de la chaussure, et qui cherche aujourd’hui besoin du soutien pour pouvoir se développer.

Une paire de chaussure qui a du sens 

Si porter des sneakers nous permet de marcher sans bruit, l’absurdité de l’industrie de la chaussure est loin de passer inaperçue. Chaque année, la guerre des basquettes fait rage entre les géants Nike et Adidas. Un affrontement très starifié dans lequel on s’affronte à coups de milliards de dollars. En 2015 déjà, Les Echos révélaient que le leader Nike dépensait chaque année 3 milliards de dollars rien qu’en marketing et recherche/développement. Grands absents de cette course au profit: l’écologie, la sécurité au travail et l’éthique. Car, en dépit des scandales à répétition dans le secteur délocalisé à l’autre bout du monde, les alternatives manquent et rares sont les consommateurs à tourner le dos à ces multinationales américaines.

En donnant naissance aux Sneak-Up, l’atelier de fabrication de chaussures à Romans vient offrir une nouvelle belle alternative à ce tableau plutôt morose. Leur chaussure est issue à 100% à partir de matériaux recyclés à la différence de la basquette conventionnelle qui est produite à base de matières premières polluantes, le plus souvent dérivées du pétrole, et dans des conditions de travail critiquées. Semelles et autres composants sont majoritairement composés de caoutchouc de synthèse, d’éthylène-vinyle acétate, ou encore de nylon ou de peau synthétique. Il est aujourd’hui difficile d’ignorer l’impact écologique des basquettes industrielles, en dépit de leur « petit » (mais pas toujours) prix.

Sans oublier les conditions de travail dans des pays aux droits sociaux inexistants qui relèvent souvent de l’exploitation. Selon le collectif de l’Ethique sur l’Étiquette, pour une paire de baskets Nike Air Jordan, vendues 140 euros en 2015, seuls 2,4 euros seraient dédiés aux salaires des travailleurs. Et ce prix, justifié principalement par la présence du fameux logo, est pourtant supérieur à des chaussures fabriquées localement.

L’équipe de l’atelier de fabrication.

Sneak-Up, ce sont donc des chaussures éco-conçues, ce qui implique que leur semelle intègre du caoutchouc recyclé et que la tige (le dessus de la chaussure) est fabriquée avec des fins de série de tissus et de cuirs de l’industrie française. Génération Sens a également fait le choix de valoriser les savoir-faire français afin de participer au développement économique du territoire, et d’assurer une production 100% locale. D’autres ateliers et entreprises prennent aujourd’hui la voie de la relocalisation afin de répondre à la demande de la minorité de consomm’acteurs.

La genèse d’une belle histoire

C’est en 2010 que le groupe ARCHER, acteur de l’économie sociale et solidaire, créait un atelier de production de chaussures à Romans. Un pari osé et à contre sens des logiques économiques dominantes. Le projet « Un sneaker qui a du sens » va naître récemment lors d’un évènement « Start-Up de Territoire », destiné à imaginer collectivement les entreprises de demain.

Afin de lancer ce projet ambitieux et eco-responsable, la marque Génération Sens mène actuellement une campagne de crowdfunding. Objectif : lancer la production des 100 premières paires de chaussure. Clairement, ceux-ci ne cherchent pas à faire dans la production de masse. Il s’agira dans un premier temps de financer l’achat de machines spécifiques pour assurer la fabrication de futures chaussures. Un investissement qui permettra au groupe Archer d’élargir ensuite sa gamme de services « made in France ».

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Voilà donc que le monde de l’économie sociale et solidaire offre une nouvelle opportunité de consommer en accord avec nos valeurs. Et elles semblent de plus en plus nombreuses à travers la France, la Belgique et l’Europe, ces alternatives qui proposent de privilégier un mode de production éthique et une fabrication locale eco-responsable. Mais si ces nouvelles façons de consommer supposent des choix de la part des consommateurs les plus engagés, qui ne sont pas toujours faciles à faire en raison du prix, il en va de même pour ces entreprises de l’économie solidaire. Ces producteurs qui privilégient une fabrication dans le respect de l’environnement et qui souhaitent apporter une valeur économique à leur territoire sans céder aux sirènes de la délocalisation (donc du marché global), semblent vouloir faire passer l’intérêt général avant la quête de profit.

Cette évolution, bien que souhaitable, sera-t-elle suffisante pour faire front aux logiques économiques mondialisées et à la dictature du prix ? Ou doivent-elles s’accompagner d’une évolution plus structurelle de nos institutions ?


Sneak-Up / Génération Sens / Groupe Archer / Consoglobe / Les Echos

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