L’association « Movement » monte des projets en lien avec l’économie sociale et solidaire ainsi que le développement durable et écologique au Burkina Faso. En 2014, elle a créé le projet et marque P^3 où des femmes réalisent des objets à partir de déchets plastiques abondants dans la région, les sortant de leur précarité.
Le Burkina Faso est l’un des pays les plus pauvres au monde. À cette pauvreté s’ajoute une pollution endémique. Dans la ville de Ouahigouya, une dizaine de décharges sauvages grandissent de jour en jour. Les déchets plastiques sont un véritable fléau à cause de ces millions de petits sachets d’eau vendus dans les restaurants, chez les particuliers ou dans les kiosques en bordure de route. Utilisés quotidiennement par un très grand nombre d’Africains, ils sont vidés en quelques secondes et finissent généralement au sol. Ils impactent non seulement l’environnement, par la pollution des terres et du paysage, mais également l’agriculture et l’élevage. Comme aucun système de gestion des déchets n’a été valablement mis en place sur le territoire, de nombreuses initiatives voient le jour pour y remédier. Le projet P^3 en fait partie.
Le projet P^3 a pour objectif de recycler ces petits sachets pour en faire des pochettes et autres objets de couture. Ce projet répond non seulement à une volonté de développement durable dans la région mais aussi au problème majeur de la pauvreté sociale et économique des jeunes femmes du Burkina Faso en leur apportant une formation et un emploi. Le but est d’accompagner des femmes défavorisées (jeunes, veuves, mères célibataires, orphelines) vers une autonomie financière, pour elles et leurs familles. Elles bénéficient également de tout ce dont elles ont besoin pour vivre : repas, garde de leurs enfants, soutien moral. En 2014, 7 machines à coudre ont été offertes, ce qui permet de faire travailler aujourd’hui 7 femmes (3 à temps plein et 4 à mi-temps).
P^3 a fait parti des 10 finalistes sur 120 projets mondiaux au SIGEF 2015 à Genève.
L’atelier de couture de sachets plastique est devenu un lieu à la fois de sensibilisation du tout public (soit une cible de 65.000 d’habitants de Ouahigouya) mais aussi un centre d’écoute et de soutien à des jeunes femmes en situation difficile. Sa mise en place a permis également à de nombreux artisans de travailler sur place (menuisiers et soudeurs). On y fabrique des pièces uniques, faites main, dont la vente est assurée en Europe (Allemagne, Suisse et France).
Aujourd’hui, l’association lance une campagne de financement participatif sur la plateforme Myannona qui soutient des projets dans l’entrepreneuriat féminin. L’objectif de 28.000€ devrait permettre la construction du centre de formation P^3 en Voûte Nubienne, méthode de construction ancestrale n’utilisant que des matériaux locaux (principalement la terre). Le but : agrandir le centre afin de développer des techniques de recyclage et de former plus de femmes ; sensibiliser la population à l’environnement et au recyclage via la promotion des créations au Burkina Faso et en Europe ; valoriser la dynamique d’assainissement de la ville et encourager les mouvements citoyens à aller vers un développement durable communautaire. Un projet qui mérite de l’attention et du soutien !
Sources : myannona.com / facebook.com / francemovement