Malgré leur sourire béat qui ne quitte pas leur visage, les paresseux ne mènent pas de jours heureux. En effet ce mammifère est menacé de disparition. Pour les protéger, Sam Trull, une amatrice d’animaux sauvages, a fondé un institut spécialisé. The sloth institute Costa Rica accueille des bébés paresseux abandonnés par leurs parents ou perdus afin de les réintroduire plus tard dans leur habitat naturel.
Au printemps dernier, la photographe et activiste animalier Sam Trull publiait Slothlove, un livre dans lequel elle exprime son engagement en faveur de la protection des paresseux. Au travers de nombreux portraits photographiques, elle a capturé le regard pur de ces êtres vivants. Elle livre ainsi un témoignage qui invite à porter plus d’attention au sort de ces animaux dont l’existence est désormais mise en danger par les activités humaines.
Comme bon nombre d’espèces sauvages aujourd’hui, les paresseux sont menacés, voire en voie d’extinction en certains lieux. En effet leur habitat naturel est attaqué de toute part par la déforestation. L’urbanisation galopante et les industries réduisent peu à peu leur lieu de vie. Par ailleurs, ils sont également chassés pour leur viande. Face à leur disparition rapide, il devient urgent d’agir pour espérer les sauver. Des témoignages visuels tels que celui proposé par Sam Trull, permettent d’ouvrir les yeux sur un phénomène bien réel mais encore mal connu.
Sam Trull, une photographe passionnée par les animaux
Sam Trull, est la co-fondatrice du Sloth Institute Costa Rica à Manuel Antonio, un sanctuaire de réhabilitation pour bébé paresseux orphelins. C’est pendant son adolescence qu’elle se découvre une passion pour le travail avec les animaux. Par la suite, elle se forme pendant 10 ans au Duke Lemur Center à Durham, un sanctuaire de 34 hectares destiné aux primates prosimiens menacés d’extinction, en Caroline du Nord. Après de multiples voyages à Madagascar, en Afrique de l’Ouest et en Amérique centrale, elle s’installe en 2013 au Costa Rica où elle exerce en tant que manager de l’ONG Kids Saving The Rainforest. C’est alors qu’elle découvre le cas particulier des paresseux et se décide de fonder en 2014 son institut qui leur est consacré.
En plus de la réintroduction des animaux, cet organisme articule ses activités autour de trois missions principales : la recherche scientifique, la coopération avec d’autres instituts qui se consacrent à ce sujet et enfin la sensibilisation et l’éducation du public sur ces questions. Récemment, le paresseux « Monster », récupéré alors qu’il avait seulement deux semaines, a pu être remis en liberté après une période de réhabilitation à la vie sauvage. Un succès qui vient récompenser un travail de longue haleine pour rendre cet individu autonome et le préparer aux dangers du monde réel. Les clichés craquants de ces jeunes pensionnaires font aujourd’hui le tour du monde.
Le paresseux, un mammifère hors du commun
C’est la manière de vivre du paresseux qui a captivé Sam Trull. Cet animal qui dort 18 heures par jour, est particulièrement à l’aise dans les arbres bien que maladroit au sol. Pour cause, ses bras sont jusqu’à deux fois plus longs que ses jambes. Le paresseux possède des prédateurs, dont les aigles, les jaguars et les serpents. Cependant, certaines prédispositions naturelles l’aident à fuir. Son agilité dans les arbres lui permet de se rendre dans des endroits inatteignables et de se camoufler. Par ailleurs il prédispose d’atouts physiques remarquables : il guérit très rapidement de graves blessures, même lorsque celles-ci sont provoquées par des chutes de plus de 20 mètres de haut. De plus, il peut stopper sa respiration pendant 40 minutes devenant ainsi complètement silencieux et discret.
« Je pense qu’une de mes choses préférées chez les paresseux est qu’ils se mêlent de leurs affaires. L’environnement dans lequel ils vivent est parfois très hostile, et eux ne demandent qu’à manger tranquillement leurs feuilles, dormir et se relaxer au soleil. Alors comment ne pas les aimer ? De plus, ils ont un côté joueur et très curieux que la plupart des gens n’imaginent pas, ça les rend extrêmement attachants » raconte Sam Trull. Cette touchante confession nous invite à porter un regard humble sur ce monde que nous laissons doucement disparaître. Éloge symbolique de la lenteur, peut-être devrions-nous nous inspirer un peu des paresseux et de leur simplicité ?