C’est en arborant les rayons de son hypermarché habituel que Raodath Aminou a été interpellée par les prix bradés sur des sushis. Moins 50% sur ces produits qui, sans acheteur, vont finir à la poubelle le lendemain. Elle invente alors un moyen simple mais utile pour prévenir les acheteurs de telles offres.

Face à ces sushis, le vendeur lui explique sa technique pour éviter que ces derniers ne soient jetés. Mais l’offre temporaire rencontre-t-elle toujours le client potentiel ? C’est ainsi que la jeune femme s’est mise en tête de trouver une façon intelligente d’aider les commerçants à écouler leur stock de produits proches de la date de péremption… C’est ainsi que Raodath va partir à la rencontre de chefs de rayons et de manutentionnaires dans différents commerces. Elle prend alors rapidement conscience de l’ampleur du gâchis «je savais qu’on gaspillait, mais pas autant !». En France, on estime le gaspillage alimentaire entre 1.2 à 6 millions de tonnes par an.

Après trois mois d’études sur le terrain, en Mars 2014, Raodath Aminou se lance dans la création d’une «place de marché mobile», qui servirait d’intermédiaire anti-gaspillage entre les commerçants locaux et les consommateurs. Consciente qu’entreprendre représente beaucoup de risques, elle participe au Start-up week-end Polytechnique 2013 à Massy Palaiseau (banlieue parisienne). Le projet connaît un franc succès et obtient le titre de Lauréat « Start-up Weekend Polytechnique » de l’Ecole Polytechnique. Après quelques mois, un directeur opérationnel, un ingénieur, un développeur et un graphiste rejoignent l’aventure.

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L’application OptiMiam fut lancée le 16 octobre 2014, une date murement réfléchie puisque c’est la journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire. Les salades, viennoiseries, sandwichs, excédentaires de 8 magasins du 5e arrondissement de Paris, choisi pour leur forte population étudiante, sont alors référencés sur l’application.

Aujourd’hui, l’application compte 12 commerçants (en progression). Le fonctionnement est simple, les commerçants adhèrent à un abonnement mensuel et renseignent chaque jour les produits proches de la date de péremption et la réduction pratiquée. Quant aux consommateurs, il suffit de télécharger gratuitement l’application sur Apple Store ou Google Play et de consulter, via la géolocalisation, la distance qui les sépare des commerçants qui proposent des invendus à prix cassés. Les utilisateurs composent en ligne leur panier puis obtiennent un code flash à présenter en boutique pour régler la commande.

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La liste des commerçants est pour le moment assez limitée mais les concepteurs ont un objectif clair : «Nous nous donnons trois ans pour atteindre le chiffre critique de 1 500 commerçants et pour développer le concept à l’international».

Notons que l’idée n’empêche pas une certaine quantité d’invendus d’atteindre la limite de commercialisation. Ce n’est pas une mauvaise nouvelle car l’idée de distribuer les invendus aux démunis fait son bout de chemin. En Belgique, c’est déjà une pratique relativement courante. En France, on parle même, à terme, de rendre obligatoire la distribution d’invendus aux associations.

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Sources : Wedemain / Planetoscope

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