D’ici à 2100, la montée des eaux nous guette. Et 2100, c’est demain. Pourtant, bon nombre de politiques et d’observateurs continuent de relativiser l’urgence de la crise climatique, reportant toujours à demain des actions nécessaires aujourd’hui. Pour cause, difficile de se donner une image concrète de l’avenir avec un réchauffement à peine notable pour l’occidental moyen. Et pourtant, voici à quoi devraient ressembler les grandes villes du monde avec un réchauffement maintenu au-dessus de la barre des 2° et 4° d’ici la fin du siècle.

2000 milliards de tonnes, c’est ce que l’homme a émis entre 1850 et 2015 en matière de CO2. Et pour ne pas dépasser la barre des 2°, celui-ci devait limiter son émission à 1000 milliards de tonnes. Autant dire que nous avons largement dépassé les limites du raisonnable. D’ailleurs les grands décideurs ne parlent même plus de stopper le réchauffement, mais de le limiter bien péniblement. De leur côté, les derniers climatosceptiques ont rendu les armes. Alors que 97,1 % des études existantes valident le consensus selon lequel le réchauffement est bien dû à l’activité humaine, les quelques derniers négationnistes admettent aujourd’hui être financés par des industriels du pétrole.

Pour conscientiser ses concitoyens sur l’urgence de la problématique, l’artiste Nicholay Lamm a créé une série de clichés futuristes. On peut y voir de grandes villes concrètement bouleversées par le réchauffement climatique. Des clichés réalisés en coordination avec l’organisation scientifique américaine Climate Central pour un rendu proche du réel. Et ces images sont éloquentes. Elles affichent le risque majeur lié à notre mode de consommation et des conséquences matérielles qui risquent de se chiffrer en milliards d’euros. C’est en l’an 2100 que ces prévisions pourraient se concrétiser si la barre des 4 degrés était dépassée. Et nous ne sommes pas très loin de pulvériser cette limite.

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À quand le coup d’électrochoc ?

La COP21 a été affichée comme un premier échelon dans la lutte globale contre cette problématique planétaire. Si de nombreux engagements y ont été pris dans la bouche des représentants politiques, l’accord n’est à ce jour aucunement contraignant et certains pays n’hésitent pas à continuer leurs développements dans les énergies fossiles. Cependant, si chaque pays respecte cet accord, en réduisant drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, la barre des 4 degrés ne devrait pas être dépassée et le réchauffement climatique ne devrait pas excéder les 2 degrés (images de gauche). Si cet objectif peut sembler difficilement atteignable aujourd’hui, notamment car les émissions carbonées augmentent toujours à l’échelle globale, Nicholay Lamm est là pour nous confronter à un scénario qu’il sera impossible d’esquiver en cas d’inaction.

Au-delà des engagements des États, qui déclarent tous avoir pris conscience du danger imminent, la transition ne semble pas envisageable sans une prise de conscience sociétale et individuelle plus large. Une nouvelle éthique écologique commune doit émerger d’urgence pour contrer efficacement et rapidement les effets du changement climatique. En effet, on sait aujourd’hui que le plus gros de l’impact climatique provient des modes de consommation, des placements de capitaux et des secteurs productifs (activités). Trois aspects relativement peu abordés, probablement car ils dérangent des intérêts privés et questionnent radicalement notre rapport à l’économie, et pourtant si fondamentaux.

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On peut regretter que l’accord historique de la COP21 ne fournisse aucune plan d’action ni d’exemples concrets de transition. Toutefois, rappelons que de multiples solutions existent et de nombreuses autres naissent en ce moment même : agroécologie, production d’énergie locale et durable, emballages organiques, relocalisation de la production et de la consommation, transports plus écologiques, textiles moins polluants, innovations technologiques au service du vivant,… les solutions ne manquent plus, mais comment les financer et les appliquer à large échelle si les décideurs ne créent pas d’incitation à les embrasser ?

À n’en pas douter, il nous faut dès maintenant prendre des mesures préventives et radicales pour enrayer ce désastre climatique (et sanitaire) annoncé. La bonne nouvelle, c’est que ces actions s’inscrivent dans une démarche globale de ralentissement, de partage, de reconnexion avec les logiques de la nature et plus globalement de l’émergence d’un monde serein et, on l’espère, beaucoup plus humain.

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Sources : mymodernmet.com / lesoir.be / la-croix.com / lefigaro.fr / mrmondialisation.org / Toutes illustrations : Nickolay Lamm

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