« Dans cette maison, bâtie de main et de dimension humaines, ces hommes qui nous invitent ont réclamé le vent et l’ont eu, et ils ont eu en prime un tir groupé ! La rosée, le matin frais, l’herbe et la sève. Et tout cela, pour le requérir, il suffisait de le troquer contre cet inutile, ce superflu donc, celui qui condamne les autres à payer rentes et services, à payer mille fois le prix que vaut leur abri, à subir les sévices, avanies et outrages qu’ils s’infligent eux-mêmes collectivement à croupir sous leurs fardeaux. Jammie, Steve et Vishala n’ont que maisons, habits et nourriture. Le reste de leur mobilier sont des objets à connaissance. Livres, instruments de musique : connaissance des arts et d’eux-mêmes, bêches, pelles, haches et sceaux – connaissance de leurs mains.

Quand je sors faire trois pas dehors, passé les rideaux, je ne peux tenir debout sans efforts. Dans le ciel déchiré, des bouts de branches s’arrachent à leurs arbres. Je fais ma petite affaire ballotté par le vent, pensant à la fois avoir trouvé les vrais descendants de mes ancêtres et ma légitime postérité. C’est ainsi que je ferais vivre les gens si j’étais Dieu : les mains dans la terre la moitié de la journée, la tête et les âmes au dessus des airs la moitié de la nuit. Un mouton impassible me regarde pisser. »Voir la publication de Mr Mondialisation

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