Au début de la semaine, l’association PETA révélait des images et des témoignages accablants sur les pratiques d’un des plus grands fournisseurs d’animaux pour le cinéma américain. Birds and Animals United, connu sous le sigle BAU, est ainsi accusé d’infliger des conditions de vie et des traitements exécrables à ces animaux dressés pour les feux de la rampe. Derrière les paillettes d’Hollywood, la souffrance animale ?

Des productions grand budget concernées

Connue pour avoir fourni quelques-unes des plus grandes stars animales de la télévision et du cinéma américains, l’entreprise Birds and Animals United s’est faite épingler récemment par PETA pour les mauvais traitements réservés à ses animaux. Ces révélations font suite à une longue enquête de fond menée sur place par l’ONG, mais aussi à des témoignages recueillis auprès d’anciens employés du site qui ont décidé de parler. Dans une vidéo mise en ligne par l’association, on apprend ainsi que certains animaux ayant été utilisés dans des films aussi populaires que Harry Potter, Batman, Very Bad Trip, Pirates des Caraïbes ou encore la série Game of Thrones vivent actuellement dans des conditions loin d’être optimales et faisant fi de tout bien-être animal.

Cages extrêmement sales, plaies non soignées, soins vétérinaires repoussés à la dernière minute (ou trop tard), animaux délibérément affamés dans le cadre du dressage… les conditions de vie et d’hébergement de ces bestioles stars des écrans laissent fortement à désirer et témoignent d’une négligence semble-t-il caractéristique de l’établissement visé par l’enquête. Certains chiens, par exemple, ne bénéficient pas d’un abri et sont laissés à l’extérieur même par temps hivernal. Des pingouins ont été quant à eux privés d’eau potable, laissés avec l’eau chlorée de leur minuscule piscine comme seule source pour se désaltérer. Un cochon présentait des plaies béantes sur le flanc sans que personne ne s’en alerte. Les images parlent d’elles-mêmes…

Une organisation plusieurs fois rappelée à l’ordre

Active depuis plus de 25 ans dans le business, l’entreprise a été à maintes reprises pointée du doigt par les autorités américaines, notamment au regard du « Animal Welfare Act », qui règlemente les traitements réservés aux animaux, entre autre, dans la recherche et le spectacle. Le Département Américain de l’Agriculture (USDA) a quant à lui émis quatre rappels à l’ordre officiels concernant BAU. Parmi les reproches faits à l’organisation, on trouve un mauvais entretien des cages et des enclos, mais aussi la mauvaise conservation des aliments destinés aux animaux, l’absence d’abris pour les protéger du froid ou du soleil, et une négligence telle que certains soins vétérinaires élémentaires qui ne sont jamais ou rarement prodigués, menant parfois à la mort de l’animal.

Autre fait, les premiers avertissements enregistrés remontent à Mars 1991, et avaient été formulés exactement pour ces mêmes raisons. Une preuve que BAU n’a jamais fait la démarche de mettre en place les mesures concrètes qui lui permettraient de mieux traiter les animaux qui y sont dressés et hébergés. De nombreux grands films admirés de tous depuis trois décennies ont ainsi vu passer nombre d’animaux vivant l’enfer derrière la caméra. Afin de mettre fin à cette maltraitance, PETA préconise aux personnes sensibles au sort des animaux de ne plus se rendre au cinéma voir les productions qui ont fait appel à BAU, bien que ce soit difficile de pouvoir être informé sur cette liste. Par ailleurs, l’association réclame des règles plus strictes et le passage à des technologies modernes, notamment la modélisation 3D, pour se passer des animaux réels. Car une fois les moteurs coupés, la vie de ces animaux continue loin des projecteurs, dans un univers bien différent de ceux projetés à l’écran.


Sources : PETAFrance.com / MediaPETA.com

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