Où et comment vivrons-nous dans l’avenir ? Que faire de nos milliers de vieilles plateformes pétrolières désuètes ? Une équipe de designer chinois répondent à ces questions non sans imagination. Voilà l’oasis du futur, éco-responsable et porteuse de vie.
Début 2015, il y avait 1 366 plateformes pétrolières en fonction rien qu’aux Etat-Unis. Contre toute attente, chaque année, nombre d’entre elles sont abandonnées faute de rentabilité ou en raison de l’épuisement des ressources. Signal d’une ère en fin de vie ?
Mais qu’advient-il de ces millions de tonnes de béton et d’acier ? Avec une durée de vie allant jusqu’à 30 ans, certaines plateformes sont démantelées à des coûts économiques considérables. D’autres, plus rares, sont coulées (non sans polémique) dans les fonds marins. Enfin, vient l’option inexploitée d’une réaffectation originale…
C’est ici qu’une équipe de designers chinois entre en jeu et s’abandonne à imaginer une transformation positive de ces symboles d’un mode de vie carboné. Leur idée fondatrice, transformer ces lieux abandonnés en habitats naturels favorables au développement d’éco-systèmes marins. L’ensemble serait notamment capable de nettoyer les lieux après une éventuelle marée noire tout en assurant la survie de ses habitants.
Ma Yidong, Zhu Zhonghui, Qin Zhengyu et Jiang Zhe, les quatre designers, ont développé ce concept en réponse au besoin de plus en plus pressant, de compenser positivement l’impact des activités humaines même quand celles-ci se trouvent au coeur des océans. Du nom de Noah Oasis, ces structures maritimes imaginaires pourraient également servir d’espaces culturels et de centre de recherche scientifique.
Basé sur l’idée d’une arche de Noé marine, la zone en surface serait pourvue d’espèces végétales, d’une agriculture verticale et d’arbres. Les fondations immergées deviendraient, quant à elles, l’habitat de colonies de coraux qui attireront à leur tour une foule d’espèces marines jusqu’aux plus grands prédateurs. Pratique qui a déjà fait ses preuves sous d’autres formes. Mais d’où viendraient les nutriments nécessaires à la survie de plantes en pleine mer ?
Les designers voient cette invention comme un processus évolutif en plusieurs étapes, tentant de reproduire le travail d’un arbre géant qui puiserait ses ressources dans la mer. Tout d’abord, les tentacules reliées à des flotteurs auraient pour fonction d’aspirer les résidus de pétrole et les plastiques dans un large rayon autour de la structure. Ces éléments polluants seraient alors acheminés dans une série de filtres avant d’être traités dans un réacteur central.
Comme on peut le voir sur le schéma des concepteurs, le réacteur serait en principe capable de produire, à partir des déchets, des fertilisants pour les plantes de surface, assurant un cycle complet et favorable au développement d’une nouvelle biodiversité. Les résidus chimiques impossibles à traiter se verraient conservés dans un tank en attendant leur élimination.
Quand on sait que le démantèlement des plateformes de Frigg coûtera 500 millions de dollars sur 10 ans à Total, on comprend tout l’intérêt d’une alternative écologique. Mais l’idée est-elle applicable dans la réalité ? Difficile à dire à ce jour. Si le concept a été nominé début 2015 dans une compétition du magazine d’architecture eVolo, ce n’est pas pour des motifs scientifiques mais bien esthétiques.
Avec ce projet d’apparence improbable, les concepteurs voulaient répondre à la question : « Dans quels espaces vivrons-nous dans un siècle, un millénaire ? » De toute évidence, l’avenir répondra à cette question pour nous. On peut néanmoins apprécier le fait que partout dans le monde des esprits imaginent sans plus attendre des solutions, aussi incroyables soient-elles, pour créer avenir en équilibre avec le vivant.
Intrigué ? Vous pouvez télécharger, en bonne qualité, les plans ici : Coupe 1 / Coupe 2
Source : mymodernmet.com / uk.businessinsider.com