Alors que le monde entier semble déambuler dans les rues, smartphone à la main à la recherche de Pokémon rares, la population syrienne continue de subir les bombardements. Des rebelles syriens, opposants au régime de Bachar Al-Assad, ainsi que certains artistes, ont eu pour idée d’utiliser les « Pocket Monsters » et la folie entourant la sortie de Pokémon Go pour sensibiliser au-delà des frontières.
« Venez me chercher », l’appel à l’aide des enfants syriens
Mercredi, ce sont des images publiées par l’opposition au régime syrien qui ont fait surface sur Twitter, mettant en scène l’appel à l’aide des enfants du pays. Sur les photos, on peut voir des enfants syriens au milieu des ruines, une feuille A4 à la main sur laquelle sont dessinés Pikachu ou Carapuce. Sous le dessin, une inscription en Arabe : « Sauvez-moi » et « Venez me chercher ».
Sur les pancartes, on peut également trouver le nom des provinces syriennes où vivent ces enfants. « Je suis de Kafranbel, sauvez-moi », peut-on lire sur une des feuilles, tenue par un petit garçon qui ne doit pas avoir plus de cinq ans. On notera que Kafranbel, localité de Idleb, est aux mains de la branche syrienne d’Al-Qaida et de ses alliés rebelles (partiellement soutenus par les États-Unis et l’Europe). La région, qui n’est donc pas aux mains de Daech, subit chaque jour les bombardements du régime.
Les artistes au secours d’une situation catastrophique
Quelques artistes syriens ont aussi orienter le phénomène Pokémon pour tenter d’interpeller. D’autres images, diffusées encore par le compte des Forces Révolutionnaires de Syrie (RFS), montrent un Pikachu en pleurs aux côtés d’un petit garçon, au milieu de ce qui reste d’un des nombreux immeubles détruits par la guerre. Saif Aldeen Tahhan, un jeune graphiste syrien, s’est aussi emparé du sujet, utilisant le cadre offert par l’application pour remplacer Carapuce et ses compères par des livres, des trousses de secours ou encore des bouées au milieu de l’océan. Au-delà de l’écran, ruines, corps inanimés d’enfants, bateaux de fortune fuyant vers une Europe peu accueillante.
Les images cherchent à faire réagir l’opinion internationale en montrant que les enfants syriens ne sont pas différents des autres enfants du monde. Mais leur instrumentalisation sera-t-elle bien reçue ? Véritable phénomène, le jeu Pokémon Go lancé au début du mois a réussi l’exploit de s’imposer comme le jeu le plus téléchargé de l’histoire du jeu mobile en quelques jours à peine. Son nombre d’utilisateurs quotidiens dans le monde est estimé à 15 millions. Un chiffre qui certains mettent en balance avec le nombre de morts syriens, estimé à plus de 280 000 en cinq ans, pour alerter sur ce désastre humanitaire qui n’en finit plus. Dernièrement, les frappes françaises ont tué plus de 50 civils, dont 11 enfants.
#PrayForSyria
I am from #Syria come to save me!!! pic.twitter.com/lRbSlGsWrB— إعلام قوى الثورة (@RFS_mediaoffice) July 20, 2016
Sources : NouvelObs.com / Francetvinfo.fr / LeMonde.fr