Selon le groupe finlandais de défense des droits des animaux Oikeutta eläimille, cinq « fermes » du pays emploieraient des méthodes de gavage odieuses pour alimenter des renards bleus, dont la fourrure est ensuite exploitée par l’industrie de la mode notamment en France. Cette technique, qui permet d’obtenir une quantité plus importante de fourrure par individu ainsi qu’un poil qui correspondrait plus aux attentes du consommateur, est non seulement illégale, elle provoque également d’importantes souffrances pour les animaux. Pour dénoncer les pratiques des installations, une pétition a été mise en ligne.

L’industrie du luxe prise tout particulièrement la fourrure du renard bleu, renommée pour sa douceur; peu importe les conditions dans lesquelles ces fourrures sont produites. L’affaire exposée par Oikeutta eläimille le rappelle avec acuité.

Image : Oikeutta eläimille
Image : Oikeutta eläimille

Des renards gavés à mort

Pour augmenter leur productivité, cinq entreprises finlandaises qui vendent de la fourrure sous la marque « Saga Furs » gaveraient des renards dans des conditions inhumaines.

Après avoir été traités de cette manière pendant plusieurs mois, les renards des usines peuvent atteindre un poids allant jusqu’à 19 kilos, alors que dans la nature ils n’en pèsent habituellement qu’environ 3,5 kilos. Les renards sont ensuite « mis au régime » forcé, ce qui, après une perte de poids tout aussi pénible, facilite leur dépeçage. Ces pratiques expliquent les plis que l’on peut observer sur la peau des renards sur les photos publiées par Oikeutta eläimille. Dans les entreprises visitées par l’organisme de défense des droits des animaux, des chambres à gaz ont pu être identifiées; la mort par asphyxie permettant de tuer les renards, sans abîmer leur fourrure. Cependant, souvent, les animaux meurent du fait de leur surpoids explique l’association.

Le modèle économique des producteurs est entièrement organisé dans la perspective de faire du profit, sans aucune considération pour la souffrance des animaux. L’enquête de Oikeutta eläimille montre que les principaux clients des entreprises sont des entreprises de luxe, notamment Louis Vuitton, Michael Kors et Gucci. Lors des dernières enchères organisées par Saga Furs, 83 % des fourrures produites avaient ainsi été vendues à de grands groupes. Autant dire que la souffrance de ces animaux s’expose actuellement sur le dos de riches acheteurs et touristes en Europe.

Selon les activistes, le traitement réservé aux renards bleu n’est pas une exception au sein de l’industrie de la fourrure. Par ailleurs, avec ou sans cette pratique, le secteur est déjà une source industrialisée de souffrance pour les animaux.

Vers le bannissement de la fourrure animale ? 

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Ce n’est pas la première fois que l’industrie de la mode est accusée de fermer les yeux sur les pratiques irrégulières et cruelles des sous-traitant auprès desquelles elle s’approvisionne. Début de l’année, des vidéos filmées de manière clandestine par l’association One Voice dans des élevages de visons en France, exposait les conditions insalubres dans lesquelles ils étaient retenus. Quelques jours plus tôt, une entreprise française faisait polémique en raison de la production de peluches à partir de fourrure animale. En 2016, c’est Peta qui dévoilait les élevages de crocodiles et leur mise à mort ultra-violente au profit de LVMH et Louis Vuitton.

Image : Oikeutta eläimille

Chaque année, plus de 56 millions d’animaux sont tués pour en faire de la fourrure. Symptômes d’une industrie qui se définit avant tout par sa cruauté, ces exemples incitent  à interroger le commerce de la fourrure de manière plus transversale : a-t-on vraiment encore besoin de se parer de fourrure pour se vêtir en Occident où, dans la très grande majorité des cas, ces accoutrements ne sont prisés que par effet de mode et par volonté de s’exposer ? Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent désormais pour conscientiser les consommateurs et pour demander au législateur d’intervenir, et de faire cesser cette industrie sanguinolente.

Image : Oikeutta eläimille

Sources : oikeuttaelaimille.fi / lalibre.be

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