À Standing Rock, Amérindiens et activistes du climat se préparent à l’arrivée de l’hiver, alors que la lutte contre la construction d’un pipeline s’enlise. Mais pas question de céder. Sur place, la résistance s’organise, avec le support d’une solidarité extérieure inattendue. Pour venir en aide, Matt Musselwhite a décidé de fournir trois tiny house à la communauté. 

Le combat contre le projet de pipeline dans le Nord du Dakota touche bien au delà des premiers concernés, la communauté Sioux de Standing Rock. Matt Musselwhite, un américain comme un autre, a décidé de venir en aide aux populations qui luttent actuellement pour leur droit à l’accès à l’eau et refusent la construction d’un pipeline qui traverserait l’État du Dakota du Nord. Avec l’aide d’amis il a construit trois tiny house qui ont ensuite été transportées sous forme de kits en voiture jusqu’au lieu où elles doivent être assemblées et installées, c’est à dire sur le campement de Standing Rock.

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Le mouvement de Standing Rock se prépare à l’hiver

Matt Musselwhite est un charpentier et ébéniste âgé de 41 ans. Il habite dans une communauté rurale au milieu de montagnes qui traversent la frontière entre l’Oregon et la Californie. En octobre de cette année, lorsqu’il comprend que la lutte autour du projet de pipeline dans le Dakota du Nord risque de se poursuivre pendant l’hiver, il décide d’intervenir. Lui et ses voisins prennent alors la décision d’apporter leur aide aux habitants du camp en leur construisant des habitations qui permettront à quelques familles de s’abriter pendant l’hiver. Peu auparavant, les communautés locales avaient lancé un appel à l’aide et à la générosité pour pouvoir continuer leur lutte malgré la chute des températures.

Ainsi, Matt Musselwhite décide de mettre ses compétences à profit pour initier la construction de plusieurs tiny house. Aidé de quelques volontaires il a construit en l’espace de trois semaines les pièces nécessaires à la réalisation de trois de ces petites maisons modulaires qui ont pu ensuite être transportées en voiture : « il est temps que les choses changent […] Standing Rock est un lieu pour soigner et sauver notre planète… » explique Jessica Lynn qui s’est engagée auprès de Matt Musselwhite. Une fois sur les lieux, habitants, activistes, membres du camp et entreprises de construction locales ont aidé à monter les maisons. Sur place, tous les membres de la communauté née de la résistance au projet de pipelines s’organisent. Pour augmenter la résilience et le confort de vie, des panneaux solaires ont été installés  sur les tiny house, ou à leur proximité. Matt Musselwhite a également profité de l’occasion pour fournir le camp en nourriture.

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Standing Rock, symbole d’une lutte internationale

Le groupement de Standing Rocks a pris forme en avril dernier, lorsque des Sioux de la tribu Standing Rock ont commencé à s’opposer au nouveau projet de pipelines qui doit traverser le territoire sur lequel ils vivent et qui pourrait être une cause de contamination des sources d’eau et des nappes phréatiques. Une bonne partie du projet, dont le coût total est estimé à 3,4 milliards d’euros a déjà été construit (environ 60% des infrastructures). Les protestataires craignent en particulier qu’une fuite ou un défaut au niveau du pipeline puisse engendrer des pollutions qui affecteraient le Missouri, une source d’eau importante pour les populations locales.

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Depuis quelques semaines, la répression policière contre les populations entrées en résistance s’est intensifiée, la répression étant décrite comme sévère. Ainsi, de nombreuses images d’affrontement ont été relayées par les médias qui se trouvent sur place. Cette semaine le gouverneur du Dakota a demandé aux personnes se trouvant sur le campement de le quitter, sans pour autant donner l’ordre d’intervenir aux forces de l’ordre. Les personnes responsables du projet ainsi que les décideurs publics semblent vouloir l’imposer coûte que coûte, malgré la vague d’indignation internationale qui grandit et l’absurdité écologique du pipeline.

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Aussi, Standing Rocks semble devenir un symbole dans le monde entier pour les mouvements contestataires qui luttent pour une plus grande justice sociale et écologique. Elle est également devenu un point de rencontre pour les natifs américains qui dénoncent la manière dont ils sont traités. En effet, s’y cristallise une lutte qui porte sur les principaux défis de notre temps. Celui du respect des droits des populations à déterminer leur mode de vie, celui de l’environnement et celui d’un plus grand contrôle des activités des grandes entreprises ainsi que des multinationales. Pour cette raison, les Amérindiens qui avaient initié le mouvement pour défendre les terres sur lesquelles ils vivent ont été rejoint par de nombreux activistes de l’environnement qui souhaitent faire entendre cette première cause et lutter contre les industriels du pétrole et les pollutions qu’ils provoquent.

dakotaPeg Hunter / Flickr


Sources : liberation.fr / telerama.fr / yesmagazine.org / Images provenant des pages Facebook de Matt Musselwhite, Shelter for the Storm et True South Solar.

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