Au Ghana, Kenneth Hafianyo a créé sa propre entreprise de fabrication de t-shirts décorés selon l’art traditionnel du batik. De cette manière, il souhaite non seulement valoriser une culture locale en perdition, mais également encourager d’autres jeunes à entreprendre et à démarrer une activité économique résiliente dans sa région. Adèle et Violette, deux jeunes étudiantes à l’école Sup’écolidaire à Lyon ont décidé de le soutenir dans sa démarche en organisant une campagne de financement participatif. Elles nous expliquent pourquoi.
Dzogbefa est une marque de mode éthique et artisanale, réalisant des tissus créés à partir d’une technique typique d’Afrique de l’Ouest : le batik. Cette méthode d’impression sur étoffe, que l’on retrouve également en Asie et au Moyen-Orient, consiste à épandre de la cire à l’aide d’un stylet ou de tampons afin d’obtenir les motifs souhaités avant de teindre les tissus. À la fin du procédé, la cire est lavée grâce à de l’eau chaud, laissant apparaître les dessins par « épargne ». Le nom de la marque créée par Kenneth Hafianyo est la contraction de deux mots signifiants « Bonne chance » et « Paix ». Le résultat est vraiment saisissant.
L’artisanat local pour valoriser la région
Avant de se lancer il y a trois ans, le jeune homme avait enchaîné les petits boulots. Souhaitant acquérir une plus grande autonomie, il a décidé de monter sa propre activité. Depuis, il s’est procuré une partie du matériel nécessaire, que ce soient les machines à coudre ou des teintures, pour pouvoir produire ses propres vêtements. Il est désormais installé dans la périphérie de Ho, dans le sud-est du pays, non loin de la frontière avec le Togo. Ses réalisations sont vendues sur les marchés de la ville ainsi qu’à l’occasion d’évènement liés à l’art. Le désir de Kenneth Hafianyo serait de pouvoir s’exporter un jour, peut-être en France.
L’enjeu pour Dzogbefa, au-delà de revaloriser l’artisanat ghanéen, est de proposer aux femmes et aux jeunes locaux des formations à l’artisanat afin de leur donner une plus grande indépendance tout en perpétuant ce savoir-faire en perdition. De plus, la marque s’enquiert de différents de problématiques actuelles comme l’environnement : c’est pourquoi Kenneth Hafianyo sélectionne du coton local issu de l’agriculture biologique et souhaite, dans un avenir proche, se tourner vers des teintures naturelle à l’oignon. Aujourd’hui, quatre personnes travaillent dans les ateliers de la marque, en plus du fondateur, ce qui est encourageant pour l’économie du village.
Une campagne de financement participatif pour consolider l’activité
Selon Adèle, Dzogbefa propose une « démarche d’innovation sociale très forte » et qui consiste à « préserver des savoir-faire ». « Kenneth s’engage dans sa communauté en formant des femmes et des jeunes » poursuit Violette, qui estime que le travail de l’artisan est indispensable pour mettre en valeur la culture locale et montrer aux plus jeunes qu’il est possible de construire un avenir sur le territoire. Pendant leurs visites auprès de Kenneth, les deux étudiantes ont d’ailleurs constaté que « les gens sont fiers de porter du batik de Dzogbefa, car il s’agit de vêtements qui viennent de chez eux ».
En s’engageant auprès de Kenneth Hafianyo, Adèle et Violette entendent lui permettre de poursuivre son implication auprès de sa communauté grâce à ses formations aux techniques de teintures traditionnelles. « Aujourd’hui, l’activité est fragilisée parce que les locaux n’ont pas d’accès immédiat à l’eau et à l’électricité », commente Violette. C’est dans la perspective de l’aider que les deux étudiantes ont fondé AfrikArte, une association qui a pour objet de soutenir des initiatives artisanales et entrepreneuriales au Ghana et en Afrique de l’Ouest et qui organise aujourd’hui une campagne de financement participatif en faveur de Dzogbefa.
Pour découvrir les réalisations de Dzogbefa, rendez-vous sur le site internet et la page Facebook de la marque.
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