« Il faut donc se méfier d’une société qui nous invite à répondre rapidement à tous nos besoins, à chercher pour ceux que nous ne pouvons pas combler des produits de substitution. Nous faisons alors le jeu de la publicité, qui s’acharne à éveiller nos élans dans le dessein de créer des besoins artificiels, besoins auxquels nous pouvons répondre temporairement en nous offrant des produits supposés les satisfaire.

Les réunions familiales et amicales où l’harmonie idéale est au rendez vous constituent d’ailleurs une banque d’images inépuisables pour les publicitaires – nous sommes tellement loin du compte dans nos vies personnelles ! Quand nous devenons acteur et artisan de nos propres vies, quand nous choisissons d’assumer nos élans, la publicité a moins de prise sur nous. Plus conscient de nos besoins, nous nous affranchissons de leur tyrannie. Nous nous affranchissons également du «tout, tout de suite», cri par l’excellence de l’être qui croit encore qu’un autre jouet, une autre relation, un autre travail sera à même de remplir le vide intérieur. Rien ne peut remplir le vide intérieur si ce n’est la vibration heureuse de celui qui devient transparent à ses élans. »

« Victime des autres, bourreau de soi même » de Guy Corneau,
P 76-77
Collection « réponses »1
Éditions Robert LaffontVoir la publication de Mr Mondialisation

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