Un artiste polonais a eu la brillante idée de transformer une espèce de courge en objet d’art utilitaire : des luminaires qui révèlent des scènes fantastiques dans l’obscurité. Quand l’imaginaire artistique rencontre l’écologie…
Symbole d’obscurité ou d’une présence maléfique dans la culture occidentale, l’ombre a longtemps fasciné les Hommes. Si Platon s’en servait pour démontrer l’illusion dans laquelle peut vivre un Homme naturellement bercé par les lieux communs d’une société, c’est bien grâce à sa puissance picturale et figurative sur l’esprit humain. Et si aujourd’hui des théorèmes savants nous prouvent que tout cela n’est en fait qu’un simple phénomène d’optique, la magie d’une lumière flamboyante ou d’une ombre profonde reste toujours entière pour chaque esprit qui sait l’observer.
« La lumière est une sorte de magie : immatérielle mais visible. » explique Przemek Krawczyński sur son site. Nous avons été éblouis par le travail de cet artiste de 32 ans vivant à Łódź, en Pologne. Initialement orienté vers des travaux d’architecture, il a choisi en 2009 de se consacrer exclusivement à l’art de la sculpture. Et son matériau est pour le moins atypique, puisqu’il s’agit de gourdes, ces cucurbitacées également appelés calebasses en Afrique. En les creusant sur différentes couches puis en y perforant, à la main, des milliers de petits trous, l’artiste crée des luminaires surprenants. Guidé par son instinct scientifique, il nous fait découvrir des formes géométriques complexes, à base de rosaces ou de lignes droites s’entremêlant comme dans un labyrinthe. Un travail exécuté avec une précision millimétrique.
En allumant la lampe, cette forme si complexe devient pourtant une évidence. La lumière traverse alors les milliers de petits trous, et projette des motifs démesurés sur les murs, le sol, le plafond… Tout cela dans une atmosphère zen et psychédélique. Ainsi, si l’œuvre, non illuminée, est déjà en soi une prouesse de symétrie et de détails, c’est lorsque la nuit tombe et qu’elle éclaire la pièce qu’elle prend tout son sens.
« Soudain, tout ce qui nous entoure, tout ce que nous pensions connaître par cœur et qui semblait si usé par le temps, devient l’arrière plan d’un paysage d’une indicible beauté », explique l’artiste sur son site.
Utilisant d’abord des gourdes polonaises, il a découvert les calebasses Africaines lors de son voyage au Sénégal. Leur coque est étonnamment plus facile à travailler que le bois, en raison de son homogénéité et de sa résistance. Les possibilités sont infinies.
La création complète d’une lampe comporte le tracé des esquisses et du motif, le nettoyage de la gourde, la gravure, la sculpture, la perforation, la peinture, la protection, la création de la base et, enfin, l’assemblage final de la lampe. Ainsi, chaque pièce est unique, et prend entre deux et quatre mois pour être réalisée.
Nous offrant un spectacle sans égal, l’artiste réconcilie à jamais l’ombre et la lumière en les associant avec brio. Un travail remarquable de finesse et de patience à admirer sans modération sur son site, ou chez vous, si vous avez la chance d’acquérir l’une de ses créations.
Son Tumblr : http://calabarte.tumblr.com/
Son site : http://www.calabarte.com/
Toutes images à la discrétion de Calabarte.com / Przemek Krawczyński
Sources : journal-du-design.fr / inhabitat.com