Fin d’une tradition vieille de 256 ans pour la fameuse bière irlandaise Guinness. La marque vient d’annoncer officiellement qu’elle n’utilisera plus de colle de poisson dans son procédé de fabrication. Une choix courageux salué par les amis des animaux et de l’environnement.

L’information peut prêter à sourire, elle démontre pourtant l’impact grandissant, que rien ne semble pouvoir désormais arrêter, des choix alimentaires sans impact sur le monde animal. La bière Guinness, produite sans OGM d’après Greenpeace, s’apprête ainsi à changer sa recette vieille de deux siècles pour satisfaire le régime alimentaire végétarien.

La plupart des consommateurs l’ignorent, mais le processus de fabrication de la Guinness nécessite une étape de filtration où intervient un ingrédient à base de poisson : l’ichtyocolle. Ce produit, dont vous n’avez probablement jamais entendu le nom, est une colle industrielle obtenue à partir de vessies de poissons, le plus souvent d’esturgeons. Son rôle est d’assurer un rôle de clarification d’un grand nombre de bières et de vins, capturant les particules en suspension pour leur donner leur couleur finale. Une étape du processus évidemment peu médiatisée par l’industrie de la bière pour son aspect peu alléchant.

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C’est donc cette colle, dont il ne reste que d’infimes traces, qui disparaîtra de la Guinness fin 2016 une fois que le procédé alternatif sera installé dans les usines du groupe. Selon le New York Times, les végans irlandais réclamaient cette évolution depuis plusieurs années, envoyant de nombreuses lettres et pétitions à la maison mère. Ce virage industriel apparaît doublement important. À titre symbolique, l’une des bières la plus vendue dans le monde envoie un signal progressiste fort aux autres marques en abandonnant une technique qui nécessite en masse des organes d’animaux (en l’occurrence des poissons). Deuxièmement, avec quelques 5 millions de pintes Guinness vendues chaque jour dans le monde, la décision devrait impacter le secteur secondaire de l’industrie de la pèche. Rappelons que d’ici 2050, les océans pourraient être vidés de leurs poissons si nous ne changeons pas nos modes de consommation.

La tentation réactionnaire pour de la bière

L’entreprise à l’origine du Guinness des records réalise à la fois un brillant calcule marketing tout en prenant un risque dans une Irlande où la gastronomie repose largement sur la viande animale. En effet, si les amateurs peuvent se rassurer quant au goût de la fameuse brune (qui ne changera donc pas), nombre de « fans » ont réagit violemment sur les réseaux sociaux, accusant les véganes de vouloir détruire leur culture. Le New York Times indique que l’Irlande reste un endroit difficile à vivre pour un végétalien. Ces derniers mois, au cœur de Dublin, une querelle entre végétaliens et un patron de café conservateur à dégénéré. Le responsable du café à fait interdire l’entrée de tout végétalien allant jusqu’à les menacer de mort. « Les végétaliens qui tentent d’entrer dans le café seront abattus à bout portant » avait-il déclaré sur la page Facebook du commerce.

À n’en pas douter, les individus prônant la consommation de produits non-issus de l’exploitation animale sont de plus en plus nombreux. De ce fait, la société s’adapte inévitablement à la réalité créant avec elle un contre-mouvement conservateur qui, comme dans la mouvance identitaire, se nourrit de la peur du changement et du fantasme du remplacement. À ce jour, bien qu’en augmentation, les végétaliens restent cependant très minoritaires et risquent peu d’influer sur le marché de la viande, toujours en progression à l’échelle mondiale.

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Source : mobile.nytimes.com / metronews.fr

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