Suite au séisme qui a secoué la Drôme et l’Ardèche le 11 novembre 2019, beaucoup de personnes se questionnent au sujet de la sûreté nucléaire en France. L’épicentre de ce tremblement de terre – lié à l’activité humaine selon une hypothèse scientifique – était relativement proche de deux centrales : celle de Cruas et celle du Tricastin. Selon EDF, le séisme n’a pas mis à mal la sécurité de ces deux sites. Toutefois, la centrale de Cruas a été arrêtée dans le but d’effectuer des tests plus approfondis. Au-delà des interrogations qui découlent de l’évènement pour le moins inattendu que représente la survenue de ce séisme en zone à risque sismique modéré, une question pour le moins légitime subsiste :

Le nucléaire constitue-t-il une énergie totalement sûre et maîtrisée ? Pour y répondre, nous avons discuté avec Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire et directeur du laboratoire de la CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) selon qui la rentabilité est aujourd’hui le maître-mot des industriels, plaçant de ce fait la sûreté au second plan.

Mr Mondialisation : Globalement, quels sont les risques pour les centrales nucléaires et la population avoisinante en cas de séisme ?

Bruno Chareyron : Le risque est que le séisme, par différentes modalités d’action, conduise à ce que la centrale nucléaire ne soit plus contrôlable : que l’on ne puisse plus refroidir le cœur du réacteur et qu’à ce moment-là, il y ait des réactions incontrôlées à l’intérieur de celui-ci. Cela peut conduire à des rejets radioactifs extrêmement importants, voire à une fusion du cœur du réacteur comme le montre l’exemple de Fukushima. Ainsi, un séisme (tout comme d’autres évènements tels qu’une inondation, un attentat ou la chute d’un avion) peut conduire à une catastrophe nucléaire avec libération de très grandes quantités de matières radioactives dans l’environnement et donc causer l’irradiation des riverains et la condamnation d’un certain nombre de territoires. Les matières radioactives qui vont être rejetées dans l’atmosphère vont retomber à différents endroits sous l’influence de facteurs divers (direction des vents, puissance des rejets, pluie…) et contaminer le sol. Cela signifie que les habitants vont être irradiés pendant la phase des rejets puis, une fois que ces rejets seront retombés, le sol va continuer à émettre des radiations pendant des durées extrêmement longues. Il va donc falloir reloger ces personnes.

Mr Mondialisation : En règle générale, les centrales nucléaires françaises sont-elles conçues pour résister aux séismes ?

Bruno Chareyron : Normalement, les centrales ont été conçues, calculées et implantées de sorte à ce qu’elles puissent résister à des séismes. Mais ce qui est assez inquiétant, en particulier en France, c’est que l’on s’aperçoit ces dernières années que la situation d’exploitation et même de conception des centrales n’est pas satisfaisante par rapport à la prise en compte du risque sismique. Par exemple, il a été découvert à partir de 2017 que sur 48 réacteurs nucléaires en France – et on en compte aujourd’hui 58 au total – il existe des défauts de conception, d’implantation, de surveillance et de maintenance qui peuvent conduire au dysfonctionnement des groupes diesel de secours. En sachant qu’une centrale a besoin d’être refroidie en permanence et que cela nécessite de l’électricité, si un tremblement de terre fait tomber les lignes à haute tension, les pompes de refroidissement ne peuvent plus fonctionner. A ce moment-là, les groupes diesel de secours doivent prendre le relais. Si ces derniers ne démarrent pas parce qu’un séisme a ébranlé les bâtiments qui les contiennent, cela devient très problématique. Ainsi, des séismes suffisamment puissants pourraient empêcher à la fois d’avoir de l’électricité de secours et de refroidir le cœur du réacteur nucléaire. C’est exactement ce qui s’est passé à Fukushima : le séisme a déclenché un tsunami, une vague extrêmement puissante qui a inondé les locaux contenant les groupes diesel de secours. A cause du problème de refroidissement, le cœur nucléaire de trois réacteurs a fondu, ce qui a conduit à ces rejets radioactifs absolument colossaux.

Centrale nucléaire du Tricastin – © CRIIRAD

Mr Mondialisation : Peut-on exclure la possibilité d’une catastrophe similaire à celle de Fukushima en France ?

Bruno Chareyron : Une catastrophe de la gravité de celle de Fukushima, c’est-à-dire fusion du cœur de réacteurs nucléaires avec relâchement de quantités très importantes de substances radioactives dans l’atmosphère, pourrait arriver sur le territoire français. Il n’y a pas que la CRIIRAD qui le dit, un certain nombre d’autorités, dont l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire), reconnaissent que la catastrophe nucléaire est possible en France. Évidemment, on imagine mal un tsunami mais on peut avoir un tremblement de terre qui, par exemple, va rompre un barrage dont l’eau sera déversée et inondera la centrale.

La centrale du Tricastin est refroidie par de l’eau amenée par le canal de Donzère-Mondragon. Le niveau de l’eau dans le canal est au-dessus du niveau du sol de la centrale, ce qui fait que si les digues du canal se rompent, l’eau va noyer une partie de la centrale, rendant impossible son refroidissement correct. Compte tenu de la situation, l’ASN a obligé – et c’est une première en France – EDF à arrêter les réacteurs du Tricastin pendant trois mois à la fin de l’année 2017, le temps de faire un certain nombre de travaux de renforcement de la digue du canal. Cependant, ces travaux ont été faits pour se remettre au niveau de sûreté obligatoire et non celui exigé depuis la catastrophe de Fukushima. Les normes ont été renforcées compte tenu du retour d’expérience. Actuellement, la digue du canal de Donzère-Mondragon ne répond pas aux nouvelles normes sismiques. L’ASN a pourtant autorisé le fonctionnement de la centrale du Tricastin en demandant à EDF d’effectuer les travaux d’ici 2022.

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Mr Mondialisation : La Drôme et l’Ardèche sont dans une zone à risque sismique modéré. Cependant, le séisme du 11 novembre 2019 est le plus fort ressenti en France métropolitaine depuis 2003. En sachant que son épicentre était relativement proche de la centrale de Cruas et de celle du Tricastin, que cela implique-t-il en matière de sûreté nucléaire ?

Bruno Chareyron : La centrale de Cruas est pour l’instant arrêtée et EDF espère la redémarrer durant la première quinzaine de décembre 2019. A la CRIIRAD, nous avons demandé (dans notre communiqué de presse du 12 novembre), que les réacteurs de Cruas restent à l’arrêt et que tous ceux du Tricastin soient également arrêtés (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui) tant que tout le dispositif de prise en compte du risque sismique n’est pas revu de fond en comble. Pour nous, il n’est pas normal qu’un séisme qui survient avec cette magnitude, à 12 km de la centrale de Cruas et à moins de 30 km de celle du Tricastin, n’oblige pas à reconsidérer complètement le risque sismique dans la zone. Aussi, il faut revoir la méthodologie de calcul du risque sismique et approfondir la question de la prise en compte de ce risque dans les centrales parce que même si EDF a indiqué qu’il n’y a pas eu de dégâts particuliers sur le site de Cruas et même si les inspections suivantes confirment ce premier avis, il n’empêche que la question reste posée : que va-t-il se passer le jour où le séisme sera un peu plus puissant ou un peu plus proche d’une centrale ? Il faut prendre cela en compte de façon beaucoup plus rigoureuse.

Equipe du laboratoire de la CRIIRAD – © CRIIRAD

Mr Mondialisation : Le nucléaire n’est donc pas une énergie aussi sûre que l’on souhaite nous faire croire ?

Bruno Chareyron : Ce qui est important pour nous à la CRIIRAD, c’est que les citoyens français comprennent que contrairement à ce qu’on leur laisse croire, le nucléaire n’est pas quelque chose de sûr, de parfait… au contraire. Ce qui est particulièrement frappant depuis quelques années, c’est le nombre de découvertes de situations assez invraisemblables concernant le nucléaire. Ces découvertes de défauts de prise en compte du risque sismique dans les centrales concernent la conception, l’implantation et la surveillance. Certains de ces défauts existent depuis des années et des années et n’ont été découverts que très récemment. C’est à se demander qui surveille vraiment tout cela. On a également eu le scandale de la falsification des documents concernant un certain nombre de pièces fabriquées à l’usine Areva du Creusot. Il s’agissait de pièces fondamentales pour la sûreté des réacteurs nucléaires et qui ne doivent absolument pas se rompre. Et pourtant, elles ont été fabriquées sans respecter les normes de fabrication qui sont normalement très sévères dans le nucléaire. Pire encore, les fabricants ont volontairement falsifié un certain nombre de documents de qualité. Cela fait froid dans le dos car même en matière d’industrie nucléaire, on constate qu’il existe des malfaçons, mais aussi des malfaçons cachées en France.

Mr Mondialisation : Pouvez-vous nous en dire plus sur la surveillance des centrales nucléaires ? Les normes de sécurité doivent-elles être révisées ?

Bruno Chareyron : Beaucoup de personnes affirment que le nucléaire en France est le plus sûr du monde, surveillé par l’ASN – gendarme du nucléaire, une des meilleures autorités de sûreté du monde. Simplement, ce que ces personnes ne voient pas, c’est que l’ASN n’a pas suffisamment de personnel et ni de capacités pour pouvoir tout inspecter et que lorsqu’il y a un certain nombre d’inspections un peu plus approfondies que d’habitude, sont révélés des défauts qui peuvent être graves en termes de sûreté nucléaire. Il faut tout revoir, aussi bien les normes de sécurité que la façon dont sont contrôlées les installations nucléaires en France. Actuellement en France, c’est plutôt l’industriel (en l’occurrence EDF) qui doit faire des déclarations à l’ASN en cas d’incidents ou de problèmes. Il ne s’agit pas d’un contrôle suffisamment approfondi, ce n’est pas l’ASN qui va tout explorer, analyser et contre-expertiser, faute de moyens et de personnel pour effectuer ce travail. Donc, on fait confiance à l’industriel. Mais à partir du moment où il est avéré – comme l’a montré l’affaire du Creusot – qu’un industriel du nucléaire est capable de mentir sur la qualité des pièces qu’il fabrique, allant jusqu’à falsifier des documents, c’est tout le système qu’il faut revoir.

Mr Mondialisation : D’autres risques en matière de sécurité nucléaire sont-ils adéquatement calculés et pris en compte ?

Bruno Chareyron : Il n’y a pas que le risque sismique, il y a également celui de la chute d’un avion de ligne par exemple, dans le cas où il chuterait sur les parties les plus fragiles d’une centrale nucléaire comme la piscine de désactivation du combustible irradié. Tant que ce dernier est dans le cœur du réacteur, il est relativement bunkérisé mais par contre, une fois qu’il a produit l’énergie qu’il devait produire, il sort de la cuve et est transféré sous l’eau dans un bâtiment annexe à celui du réacteur. Ce bâtiment-là n’est pas du tout bunkérisé. Cela signifie que si un avion chutait sur cette piscine ou si avait lieu une attaque terroriste avec des tirs de missiles, une quantité de radioactivité énorme serait relâchée assez facilement dans l’environnement. Ce risque n’est pas pris en compte et on continue à exploiter les centrales nucléaires. Pour nous, cette affaire de Cruas doit être l’occasion pour que les citoyens prennent conscience du risque, vraiment important de notre point de vue, que font courir les installations nucléaires.

Centrale nucléaire de Cruas – © CRIIRAD

Mr Mondialisation : Existe-t-il des mesures de protection de la population prévues en cas d’accident nucléaire ?

Bruno Chareyron : En cas de catastrophe nucléaire, des procédures sont prévues, heureusement. Le problème c’est qu’à chaque fois que sont réalisés des tests de simulation d’accidents sur des installations, ces exercices montrent qu’en réalité personne n’est vraiment préparé à affronter de façon satisfaisante une catastrophe nucléaire. De toute façon, par définition, une véritable catastrophe nucléaire est totalement ingérable.

Mr Mondialisation : Qu’en est-il des normes de contamination ?

Bruno Chareyron : En prenant en compte la possibilité d’un accident nucléaire en France, toute une série de normes ont été revues dans le but de faire en sorte que la catastrophe revienne moins cher à l’Etat et aux industriels. Premier exemple : les niveaux maximaux admissibles de contamination radioactive pour les denrées alimentaires et les aliments pour bétail (les NMA) ont été fixés à des niveaux beaucoup trop élevés, sur le plan européen et français. Cela signifie que dans le cas d’une catastrophe nucléaire, on va laisser les gens consommer des produits qui sont – du point de vue de la CRIIRAD en tout cas – beaucoup trop contaminés et qui vont conduire à des risques de cancer totalement inacceptables. Pourquoi des normes aussi peu protectrices de la santé ? Parce que si l’on maintenait des normes suffisamment basses pour garantir la santé des gens, en cas de catastrophe, il y aurait tellement d’aliments qui les dépasseraient que cela engendrerait des problèmes d’approvisionnement et d’indemnisation des producteurs.

Deuxième exemple : le taux de radiation maximal acceptable en une année pour les citoyens. Actuellement, en situation normale, cette dose maximale annuelle admissible est de 1 millisievert par an (ce qui correspondrait à 17 cancers pour 100 000 personnes sur la base des coefficients officiels). En cas de catastrophe nucléaire, la France a choisi une des valeurs les plus élevées (100 millisievert/an), c’est-à-dire que pendant la phase des rejets, les autorités pourront laisser la population être exposée à la radioactivité de ces rejets sans l’évacuer, tant que n’auront pas été dépassés ces 100 millisievert, ce qui est énorme. Et puis, une fois que les retombées seront produites, que les sols seront contaminés, la valeur de référence pour la gestion post-accidentelle en France a été fixée à 20 millisievert/an, c’est-à-dire qu’en théorie, l’Etat pourra laisser les gens vivre sur des terrains contaminés et recevoir des doses de radiation conduisant à un risque de cancer 20 fois supérieur à celui qui d’habitude était déjà jugé inacceptable. Une partie de ces normes proviennent d’une transcription par la France de fourchettes de recommandation de la Commission internationale de protection radiologique. Mais le groupe de travail au sein de cette commission qui a planché sur cette question de la gestion accidentelle, est piloté par des experts français.

Mr Mondialisation : Généralement, quelle est la durée de vie des centrales nucléaires ? La centrale du Tricastin par exemple, a presque 40 ans. Qu’est-ce que cela implique ?

Bruno Chareyron : En ce qui concerne la France, on nous dit que les centrales en France ont été conçues pour durer 30 à 40 ans. Nous avons sur le territoire, de nombreuses centrales qui ont déjà dépassé les 40 ans ou qui vont les dépasser très prochainement. On nous fait croire que le public va être consulté pour savoir s’il est raisonnable de prolonger la durée de vie de ces centrales. Simplement, ces consultations arrivent beaucoup trop tard puisqu’elles interviennent ou vont intervenir à un moment où un grand nombre d’installations nucléaires auront déjà dépassé ces 40 ans. Cela signifie que comme d’habitude en matière de nucléaire, l’Etat fait croire aux citoyens qu’ils sont consultés alors qu’en réalité, grand nombre de décisions sont déjà prises par la force des choses, ce qui est tout à fait anormal d’un point de vue du respect des processus démocratiques. L’illusion du choix constitue quelque chose de très frappant dans notre société, pas seulement pour le nucléaire d’ailleurs.

Concernant la durée de vie des centrales, il y a un enjeu colossal pour EDF, cela fait plusieurs années maintenant que cette entreprise a clairement annoncé sa volonté de faire passer la notion de prolongation de durée de vie de ses réacteurs. Cela pose d’énormes problèmes techniques : dans les réacteurs il y a des pièces que l’on peut changer et pour d’autres, ce n’est pas le cas. La cuve du réacteur, on ne peut pas la changer. Or, une cuve qui a fonctionné pendant 40 ans dans des conditions de pression, de température et de bombardements neutroniques très importants, sera forcément moins résistante qu’une cuve neuve. Et il n’y a pas que la cuve qui pose problème, on a également l’usure des câblages électriques, les défauts d’étanchéité dans les joints inter-bâtiments, l’usure du béton aussi qui devient plus poreux, plus fragile… Il y a énormément de problèmes de sûreté qui se posent. Il est certain que pour EDF, sur le papier, il est intéressant de faire passer cette notion de prolongation parce que cela va coûter bien moins cher que de construire de nouvelles centrales. Mais d’un point de vue de la sûreté nucléaire, cela fait surgir énormément de questions.

Mr Mondialisation : EDF ferait donc passer ses propres bénéfices avant la sécurité de la population ?

Bruno Chareyron : C’est le sentiment que l’on a d’un point de vue extérieur mais aussi en voyant les témoignages des salariés qui sont à l’intérieur et qui dénoncent depuis des années la sous-traitance en cascade, le fait de devoir faire des prestations de maintenance au plus bas prix. Toutes les sociétés vont dans ce sens-là : choisir la rentabilité au détriment de la sûreté et des conditions de travail dans les installations. Et cela nous ramène à une question précédente : qui a vraiment la capacité d’aller contrôler tout ce qui se passe à l’intérieur d’une centrale nucléaire ? Notre point de vue est simple, c’est que l’ASN n’a pas suffisamment de moyens pour effectuer ce travail de manière satisfaisante et l’enjeu en France est tellement important avec 58 réacteurs nucléaires que la pression exercée par EDF pour exploiter ces centrales à tout prix est extrêmement élevée.

Centrale nucléaire de Cruas – © CRIIRAD

Mr Mondialisation : Qu’en est-il de la construction de l’EPR de Flamanville, censé à la base, incarner l’avenir du nucléaire ?

Bruno Chareyron : Il s’agit normalement du nouveau modèle de réacteur nucléaire «ultramoderne », « ultrasécurisé », en construction depuis plus de 12 ans. Son budget a explosé, il est passé de 3 à plus de 12 milliards d’euros, le délai a également été grandement rallongé (EDF évoque désormais 2022 !). On voit qu’EDF n’est pas capable de gérer son chantier. Il y a eu de nombreuses malfaçons sur la manière de couler le béton, mais aussi sur la qualité de l’acier du couvercle de la cuve. Pourtant l’ASN a autorisé que le réacteur démarre avec un couvercle de cuve qui n’est pas aux normes, à condition qu’il soit changé quelques années après le démarrage, ce qui est complètement absurde étant donné que dans quelques années, ce couvercle sera hautement radioactif. On n’aurait jamais dû laisser EDF fixer ce couvercle, il aurait fallu faire les vérifications bien avant pour pouvoir interdire son installation. De même, sur l’EPR, il y a des problèmes de soudures qui sont non conformes, qui vont devoir être refaites car elles sont sur des  pièces métalliques dites en « exclusion de rupture », c’est-à-dire qu’elles ne doivent absolument pas pouvoir se rompre. Si elles se rompent, on ne pourra pas contrôler la suite, les rejets radioactifs seront beaucoup trop importants. Malgré cela, EDF a laissé fabriquer des pièces non conformes et l’organisme de contrôle ne savait pas qu’il devait vérifier qu’elles répondaient aux critères d’exclusion de rupture, ce qui fait qu’elles ont été tout de même implantées dans le réacteur. Il va falloir tout redémonter, cela va coûter extrêmement cher et retarder davantage le chantier. Tout cela pour dire, que ce soit au regard des centrales qui existent déjà ou de cet EPR qui est en construction, on marche sur la tête.

Propos recueillis par Elena M.

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