Dans une étude consacrée au lien entre bonheur et générosité publiée ce 11 juillet dans la revue Nature, six chercheurs démontrent en utilisant des images cérébrales que la partie du cerveau liée à la sensation de bien être est stimulée lorsque que l’on offre quelque chose à une autre personne. Conclusion, un comportement généreux aurait un impact positif sur notre personne. On prend une cure de jouvence en décidant d’être généreux ?
Les conclusions de l’étude menée par six chercheurs issus de l’université de Lübeck en Allemagne, de la Feinberg School of Medicine de Chicago et de l’université de Zürich en Suisse, ne laissera pas indifférents ceux qui défendent la vision d’une société où l’attention portée à autrui serait plus importante. Si dans une société marquée par l’individualisme et la course à la survie, les actes de générosité existent, comme l’entraide entre voisins, le bénévolat, etc.. Mais trop souvent, ils sont associés à des sacrifices personnels en termes de temps ou d’argent.
Le lien entre générosité et bonheur avait déjà été suggéré par d’autres recherches. Mais pour la première fois, des chercheurs ont pu montré comment le lien s’établissait physiologiquement. Faire du bien aux autres, c’est aussi se faire du bien à soi-même !
Le cerveau boosté par la générosité
L’expérience portait sur 50 personnes. Les chercheurs ont promis à chacune d’entre elles qu’elles recevraient 25 Francs suisses (environ 23 euros) par semaine pendant une durée de quatre semaines. La première moitié (groupe témoin), conserverait l’argent pour elle. En revanche, les membres du second groupe devraient dépenser cet argent au profit d’autres personnes (groupe expérimental), en faisant des cadeaux ou en invitant des amis à manger par exemple.
Après que les participants se soient engagés et avant même qu’ils ne dépensent leur l’argent, leur « niveau subjectif de bonheur » a été évalué par l’intermédiaire d’un questionnaire, et les réactions cérébrales à diverses questions ont été étudiées par IRM. Les résultats obtenus par les chercheurs montrent que les personnes appartenant au groupe expérimental, dont la perspective était de se montrer généreuses pendant les quatre prochaine semaines, se montraient plus heureuses que celles du groupe témoin. Les auteurs de l’étude ont également noté parmi le groupe expérimental une activité cérébrale plus importante dans la zone du cerveau liée à la sensation de bien être et de bonheur. Ainsi, les comportements généreux semblent être liés dans le cerveau avec le sentiment de bonheur. En revanche, l’étude ne montre pas que ce sentiment augmente avec un surcroît de générosité : un simple geste suffit.
Des conséquences concrètes ?
De nombreuses disciplines comme la psychologie, la philosophie, l’économie ou la biologie ont tenté de comprendre ce qui expliquait les comportements généreux, constate l’étude. Les facteurs explicatifs avancés jusqu’ici par ces disciplines étaient l’attente de réciprocité, la volonté de soigner sa réputation, ou la propension individuelle à vouloir aider. Des explications très « égo-centrées » insuffisantes au regard de cette nouvelle étude. Par ailleurs, une précédente recherche expérimentale avait démontré que la gentillesse et les actes de bonté pouvaient être contagieux. Un mécanisme « d’élévation morale », exposé en 2010 par les chercheurs-es Simone Schnall, Jean Roper et Daniel M.T. Fessler, qui rendrait les individus plus gentils lorsqu’ils observent un acte de générosité.
« Notre étude apporte des preuves comportementales et neurologiques en faveur d’un lien entre générosité et bonheur », expliquent les auteurs qui ajoutent : « dans la vie quotidienne, les gens sous-estiment ce lien« . Ces résultats entrent en contradiction avec les comportements que l’on observe généralement dans la société moderne : « dans la vie quotidienne, les gens sous-estiment le lien entre générosité et bonheur et exagèrent les bénéfices de la consommation », concluent-t-ils. De quoi pousser chacun d’entre nous à se montrer plus généreux envers les autres ?
Une petite vidéo à voir absolument pour sourire aujourd’hui
Sources : nature.com / europe1.fr
Notre équipe rédige ces articles de manière 100% indépendante, sans subvention ni partenaires privés. Soutenez-nous aujourd’hui par un petit café ?