Lactalis pollue l’Isère autant qu’une ville de 10 000 habitants !

Mise en cause par France 3, l’une des principales filiales du groupe Lactalis — premier producteur de produits laitiers de France — déverserait ses eaux usées dans l’Isère en toute impunité. Face à cette pollution grandement évitable, la voix des habitants de Saint-Just-de-Claix s’élève depuis maintenant plusieurs années, sans effet…

« Le savoir-faire gourmet » qui pollue

C’est en 2011 que le groupe multinational Lactalis, premier groupe laitier et fromager de France, rachète l’usine de l’Étoile du Vercors, à Saint-Just-de-Claix. Connue pour sa production des fromages Saint-Marcelin et Saint-Félicien, l’usine est depuis plusieurs années maintenant accusée par la mairie et les habitants de déverser ses eaux usées dans l’Isère en toute impunité. En tout et pour tout, ce serait pas moins de l’équivalent d’une ville de 10 000 habitants qui seraient déversés dans l’Isère depuis une quinzaine d’années. Dans ces eaux, on retrouve une partie du lactosérum issu de la production laitière, mais aussi une partie des produits de nettoyage et de désinfection utilisés par le groupe.

Aux portes du parc régional du Vercors, cette pollution fait tâche. Alors que les dirigeants de l’Étoile du Vercors avaient signé un accord avec la ville concernant leur participation à la mise en place d’une station d’épuration intercommunale à laquelle l’usine serait rattachée, l’accord a tout simplement été balayé d’un revers de la main lors du rachat de l’unité par le grand groupe. La station d’épuration, pourtant, a bien été construite : aux frais des communes et de leurs habitants. En dépit de tout bon sens, Lactalis se refuse encore aujourd’hui à raccorder l’usine au réseau public d’assainissement des eaux usées.

Une lutte de plusieurs années

Voilà donc plusieurs années maintenant que le maire de Saint-Just-de-Claix tente d’obtenir justice de la part du groupe Lactalis, qui s’entête. Alors que l’entrée du réseau d’assainissement s’arrête devant la porte de l’usine, Lactalis refuse formellement de s’y raccorder, et n’a rien trouvé de mieux que de déposer des permis de construire en pleine zone agricole pour une station d’épuration autonome. S’ils ont tous été refusés par le maire, ces permis de construire témoignent du caprice prodigieux de la multinationale. Mise en demeure par l’État, Lactalis accumule quant à elle les recours au tribunal administratif pour tenter d’obtenir le droit à sa station d’épuration autonome. De son côté, Lactalis a publié un communiqué accusant la mairie de faire « bloquer » les permis de construire pour que l’entreprise dispose de sa propre station d’épuration.

Inquiet, le maire de Saint-Just-de-Claix, lui-même fromager, espère que sa commune ne subira pas les effets environnementaux dévastateurs de cette pollution par l’un des plus grands groupes laitiers mondiaux. En effet, Lactalis a déjà été citée dans un incident lié à la saturation d’une de ses stations d’épuration en Bretagne, entraînant une importante pollution au lactose mortelle dans la rivière de la Seiche. Quatre tonnes de poissons y auraient succombé. Afin d’éviter un énième désastre lié aux frasques de certaines multinationales qui aimeraient s’octroyer tous les droits, il semble urgent que les instances juridiques mettent fin à cette situation à peine croyable.

Autre cas impliquant le géant en France

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Sources : France3-régions.fr / LyonCapitale.fr / Ouest-France.frReporterre

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