Dans la série des projets positifs et inspirants, nous avons découvert l’Arbre à Vapeur, un atelier semi-mobile aux valeurs écologiques, porté par deux français amoureux de « steampunk » (style retro-futuriste) et de recyclage. Rencontre.
L’Atelier l’Arbre à Vapeur est donc le projet de vie d’un jeune couple français, Marion et Rémi Amato, 25 et 26 ans. Ils avaient une vie toute tracée, diplômes en main et travail salarié à la clé. Cependant, après plusieurs années à travailler dans des bureaux et dans l’entrepreneuriat, les voilà décidés à se lancer ensemble dans un projet à taille humaine qui leur tenait réellement à cœur : l’Atelier l’Arbre à Vapeur. Cet atelier sorti de leur imaginaire, « c’est la représentation de nos convictions communes, un départ dans une vie riche de valeurs et d’obstacles. Ça nous tient au tripes donc on ne lâchera pas. » témoigne Rémi. Mais qu’a-t-il de particulier cet atelier ?
Dans leur « espace à tout faire », le couple propose diverses prestations, de la création de mobilier artisanal sur mesure à la restauration et au relooking de meubles, objets et boiseries. Ils proposent également la décoration et l’aménagement des espaces de vie ainsi que la recherche, l’achat et la vente d’objets anciens, le tout dans un style unique en son genre. Particularité étonnante, une partie de leur activité se réalise dans une vieille Peugeot J9 en cours de restauration. Cet ancien utilitaire, qu’on croirait particulièrement polluant, à fait peau neuve jusque dans ses entrailles. Une fois la restauration terminée, l’ancêtre roulera à l’huile de friture recyclée par l’intermédiaire d’un système de bi-carburation. Pas d’énergie fossile polluante donc, mais de l’huile d’origine végétale pour un bilan carbone équilibré (le CO2 rejeté par le moteur correspondra à ce que la plante a stocké en poussant) en plus de la réutilisation d’un carburant naturel destiné à être jeté.
Modèle final imaginé par Rémi
Les activités de l’atelier sont toutes dictées par quatre directives : le surcyclage, l’écologie, l’éthique et le local. Un point d’honneur pour Rémi qui insiste : « dans un monde où la surconsommation est le maître mot, nous avons tous besoin de repenser notre mode de vie en adéquation avec une consommation responsable et durable. » Et pourquoi jeter systématiquement quand on peut transformer ? voilà ce qu’est le surcyclage (upcycling), redonner un nouvelle vie, une nouvelle utilité, à des objets anciens trop souvent oubliés ou rapidement jetés. Ainsi, des déchets redeviennent des matières premières. Le bois par exemple, matériau vivant, se retravaille presque à l’infini. « Pourquoi le bruler quand on peut le valoriser ? » se questionne Rémi. Bois de transport, planches de coffrage, palettes, tout passe dans les mains de la fine équipe afin de devenir quelque chose de nouveau…
Quand on leur demande d’où vient ce nom, les deux partenaires expliquent que l’Atelier l’Arbre à Vapeur, à l’origine « Steamtree » en anglais, fait référence au mouvement culturel Steampunk (littéralement punk à vapeur). Ce genre littéraire pose un regard décalé et critique sur notre société moderne grande consommatrice de pétrole, de gaz et d’électricité. En pointant l’hypothèse uchronique (réécriture de l’histoire) d’un monde sans technologie et informatique, un monde figé à l’origine de la révolution industrielle : la machine à vapeur. Quant à l’arbre, il est le symbole universel de la vie, et la représentation de l’écologie. L’arbre est un lien entre toutes les choses, au caractère cyclique, il est source de notre oxygène et représente la croissance, l’évolution des pensées. « L’Arbre à Vapeur est un condensé de toute ces définitions, un soupçon satirique avec une pincée d’ironie. » précise Rémi.
Ainsi, le jeune couple va jusqu’au bout de ses valeurs dans toutes les décisions qui concernent leur projet. Chaque pièce de bois revalorisée, chaque meuble restauré est essentiellement traité de laques naturelles et de produit respectueux de l’environnement. Les chutes de bois sont recyclées et les copeaux et autres résidus issus de la découpe et ponçage sont retraités. Afin de rester dans la même logique, l’atelier s’efforce de trouver des solutions locales et éco-labellisées dans le choix des produits et traitements.
Actuellement, les deux acolytes, qui travaillent sur Saint Martin de Crau (au sud des Alpilles), ont décidé de faire évoluer leur activité artisanale en travaillant à la réhabilitation de leur Peugeot J9. Leur crowdfunding (financement participatif) court jusque fin mars sur la passerelle fr.ulule.com/arbre-avapeur. Vous pouvez aussi soutenir le jeune couple et leur Arbre à Vapeur sur facebook.com.
Source : interview de Marion et Rémi par www.mrmondialisation.org / ulule.com
