On s’interroge souvent sur nos conditions dans la société actuelle. La plupart d’entre-nous sont nés
avec l’enseignement des droits de l’Homme, de la démocratie moderne, de l’Histoire (souvent
chaotique) que l’humanité a écrite au cours des siècles précédents… On y cherche des solutions pour

rendre réelle l’égalité des droits, des chances, des libertés, des moyens pour chaque citoyen.
On va dire, c’est pas nouveau, ça fait des siècles que des humains se battent pour transformer
« positivement » la société dans laquelle ils vivent. À chaque époque, à chaque période « clé », de
nouvelles évidences apparaissent, dans une certaine mesure, dans la conscience globale. C’est
ensuite que les changements réels dans la construction de la société interviennent. De nouvelles
valeurs s’ancrent dans la société.

Le changement par la conscience globale et les « courants d’idées ».

Il n’y a pas que les guerres et les révolutions qui induisent le changement. Il y a aussi les « courants
de pensée ». Par exemple, l’humanisme du siècle des lumières, courant de pensée qui sera le fil
conducteur de l’évolution des valeurs de la société pour les siècles suivants.
Ce fameux courant est né de ceux qu’on appelle « les bohèmes ». Les bohèmes de l’époque étaient le
plus souvent des passionnés d’art, de philosophie et de nouvelles inventions humaines utiles ou non.
Des personnes qui vivaient en marge de la société et rejetaient ses valeurs. Des geek-hackers d’un
autre temps … Ils préféraient la liberté et la philosophie à l’argent et le travail. Néanmoins, la vie
de bohème n’était possible que dans de grandes villes comme Paris, par des « fils de bourgeois »
instruits.

À notre époque, il est possible de ne pas être « fils de bourgeois » et malgré tout, de vivre en marge
de la société. Il est possible pour énormément d’humains d’être instruits et de pouvoir continuer à
s’instruire, à s’intéresser au monde, à philosopher. À notre époque, tout le monde peut être
« bohème », « original à la marge », « hacker » de son temps. Si de « simples » bohèmes des siècles
passés ont pu accompagner « le siècle des lumières », les simples « hackers » modernes que nous
sommes peuvent faire bien plus.

Une société riche en « philosophes modernes ».

Pourquoi parler de « hackers » ? On fera vite le rapprochement avec l’informatique et le collectif
très présent « Anonymous ». Le lien n’est pas à rejeter mais la philosophie « hacker » s’étend à bien
d’autres domaines que celui du logiciel. On peut penser à l’électronique, la mécanique, la musique,
la science, les arts. Beaucoup de hackers du logiciel affirment que la nature même du hacker est
indépendante du domaine particulier auquel le hacker se consacre réellement.

Dans leurs valeurs fondamentales, les hackers résolvent des problèmes, construisent des choses et
croient à la liberté et à l’entraide volontaire. N’y voyons-nous pas un lien avec les nouveaux
groupes, coopératifs locaux et globaux ? Tenter de répondre aux problèmes systémiques actuels par
nos compétences, nos volontés de perfection, d’apprentissage, d’échange, d’entraide, de liberté.

Nous sommes tous des « hackers de notre temps », des bohèmes modernes qui suivent un courant
de pensée presque naturel et « coulant de source » à notre époque : une planète unique, une
humanité unie, des individus libres. Si cela saute aux yeux, le fait que l’humanité en soit de plus en
plus consciente prouve que le système de valeurs sur lesquelles notre société est fondée va être
déconstruit, oublié, balayé par un nouveau courant de pensée qui se globalise.

La société est organisée autour d’un système de valeurs globalement « acquis ».

La société ne se construit pas sur la protestation pacifiste ou non, sur les guerres, mondiales ou non.
Ces événements ne sont « que » des déclencheurs, des instants où les humains sont obligés de se
rencontrer, de s’écouter, d’échanger, de s’aider… des instants où l’on doit prendre le temps de
comprendre et de s’essayer à de nouveaux modes de pensée. Ce n’est qu’après ces événements que la
société, avec du temps, modifie sa manière « d’exister ».

Le changement « global » ne vient que par un changement individuel d’une masse critique de la
population. Ce n’est pas vraiment une « prise de conscience » mais plutôt une mise au diapason des
idées fondatrices de notre société. La population entière s’approprie et adapte les « courants » mis
en évidence par ceux qu’on appelle « penseurs » ou « philosophes ».

Une fois devenues « évidences » dans la conscience globale, les valeurs de l’humanisme né au siècle
des lumières aura engendré bien plus de changements que les guerres et les révolutions. L’Histoire
se construit, vit et évolue, elle ne se répète pas. La société se construit, vit et évolue, elle n’est pas
construite toujours sur les mêmes bases.

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La déconstruction des systèmes de valeur nécéssaire à l’évolution de la société.

Au cours du XXiem siècle, nous avons connu les deux grandes guerres mais aussi, en occident
surtout, une période de « déconstruction » des traditions et valeurs qui « faisaient » la société :
mariage d’amour, enfants d’amour, courants féministes, reconnaissance des homosexuels, droit de
vote, évolution de la démocratie, etc. À ça s’est ajouté le capitalisme libéral, néo-colonial qui a
permis tant de consommation, de « confort », de rêve, de promesses. Ce capitalisme n’a pu prendre
son envol qu’après la « déconstruction » des valeurs qui faisaient la société d’avant. Ce capitalisme a
pu s’exprimer à plein régime après 68, courant libertaire qui fera de nous une société décomplexée,
en opposition aux anciennes traditions. En effet, le capitalisme ultra-libéral n’aurait pas pu « vivre »
avec nos arrières grands-parents car, traditions obligent, il était en totale opposition avec les valeurs
de la société « d’avant ».

Nous sommes maintenant face à un nouveau grand changement de société, de valeurs. Par exemple,
un des principaux fondements fortement critiqué et rejeté est la « hiérarchie ». Partie intégrante de
l’organisation humaine, voire naturelle, on l’observe partout : en politique, en entreprise, dans le
bénévolat, dans la famille elle-même. Elle fait partie des valeurs dont nous héritons de l’Histoire.

La hiérarchie que nous connaissons actuellement est plutôt construite à partir des traditions
aristocratiques anciennes qui ont encore de solides racines dans notre société mais nos réflexions
modernes tendent à y mettre un terme. Cette volonté de rejeter les valeurs fondamentales de la
hiérarchie aristocratique se retrouve d’ailleurs dans le mouvement « Démocratie réelle
maintenant ! ».

De toute part, le système de valeurs sur lequel repose notre organisation sociétale est remis en
question.

Les changements actuels : Les fondations d’un nouveau paradigme sociétal.

Il n’y a pas de fatalité, il n’y a que de l’évolution. Essayons de prendre les choses positivement et de
déceler quels sont les changements qui alimentent actuellement les courants de pensée
« déconstructeurs ». C’est une évidence, nous changeons. Par exemple, malgré ce que l’on observe
dans les médias de part le monde, qui voudrait encore donner sa vie pour sa patrie, pour sa
religion ? Ces valeurs disparaissent de la société moderne. Nous voulons bien sacrifier notre vie,
mais pour des humains ! Nos parents, nos enfants, notre famille, nos amis, mais plus pour des
valeurs dans lesquelles nous ne nous retrouvons plus.

La religion nous fait rêver, nous fait des promesses. La patrie nous fait rêver, nous fait des
promesses. Le capitalisme nous fait rêver, nous fait des promesses. L’humain « conscient » ne veut
plus rêver, ne veut plus de promesses, il veut vivre libre.

Il n’y a pas de fatalité, il n’y a pas de « grand complot ». Il y a juste un problème de diapason entre
« courant de pensée globale » et « valeurs défendues par le système dans lequel nous vivons ». Un
nouvel humanisme est en train de naître, sur les cendres de celui des lumières, sur les cendres de
l’aristocratie, sur les cendres des guerres et de l’Histoire passée, sur les cendres de « 68 », sur les
futures cendres du capitalisme ultra-libéral néo-colonial.

Soyons acteurs du changement, soyons « hackers » de notre temps.

Si l’on observe l’évolution grandissante de ce nouveau courant de pensée, on peut s’apercevoir qu’il
peut être très positif car construit sur les bases du partage, de l’amour presque inconditionnel de
l’humain. Oui, il faudra du temps pour que ces « idées » prennent racine globalement et donnent
naissance à de nouvelles valeurs qui construiront la société de demain. Il ne faut pas voir que du
négatif et de la fatalité, il faut voir de l’espoir, de l’amour et surtout de l’avenir.

Indignés, 99%, Anonymous, Désobéissants, Occupy, et évidement, bien d’autres, sont des lumières
qui éclairent le couloir de l’évolution vers laquelle nous marchons. Là où « déconstruction » des
valeurs obsolètes et « construction » d’un nouveau modèle prennent doucement naissance. Là où
nos bohèmes modernes trouverons tout le sens de leurs réflexions, idées et revendications.
L’avenir peut être bien plus prometteur et positif qu’on ne le pense, comme il l’a toujours été pour
les citoyens du monde des autres époques après une «évolution». À la différence ici qu’on a
tendance à mettre tous les humains, tous les pays, toutes les cultures dans cette nouvelle société.
Concurrence, néo-colonialisme, nationalisme, aristocratie, etc. sont le plus souvent rejetés et
critiqués. Cela est de très bonne augure pour l’avenir qui se veut basé sur l’égalité, le respect des
droits de l’Homme et plus encore, l’amour de l’humain.

Laissons de côté cette valeur moderne qu’est l’ « instantanéité », celle qui voudrait que l’être humain
puisse tout avoir, tout changer, tout de suite, et souvent pour son propre compte… Le changement,
ce n’est pas « maintenant » mais « depuis toujours ». Ne soyons pas « pressés », « négatifs »,
« fatalistes » mais « constructifs », « compréhensifs » et « amoureux ». Apprenons à changer
ensemble notre époque tout en l’aimant. Les solutions sont infinies et n’appartiennent qu’à nous et
aux humains qui nous suivront.

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