La déforestation de l’Amazonie est une problématique bien connue du grand public. Si les regards se tournent souvent vers le Brésil, pays dans lequel se dresse l’essentiel de la forêt tropicale, les voisins du géant sud-américain, notamment l’Équateur et le Pérou, connaissent des développements similaires. Deux jeunes Français ont voulu porter un autre regard sur cette déforestation en se rendant dans ces régions à la rencontre de ceux qui, à leur échelle, tentent de freiner voire d’inverser un phénomène qui menace leur culture ainsi que les équilibres climatiques globaux. Découverte de leur projet et de leur association, Nouvel Angle, qui sortira prochainement deux documentaires.
Germain et Bleuenn ont « toujours été à fond dans l’environnement » selon leurs mots. Armés de leur caméra, ils sillonnent désormais l’Amérique du Sud pour documenter l’un des enjeux les plus importants de notre siècle, la déforestation. Pour Germain, qui a travaillé pendant deux ans après de la chaîne de télévision « 2 Rives TV » et Bleuenn, diplômée en Management des établissements sociaux et médico-sociaux, tout a commencé après leur rencontre en 2016 à Lyon. Exprimant l’envie de bâtir un projet commun en associant leurs sensibilités et compétences, ils décident rapidement de créer une nouvelle association de production de films documentaires « qui apporterait un nouveau regard sur des sujets de société et environnementaux », avec pour première destination, l’Amérique du Sud.
Première étape : l’Amazonie
« L’Amazonie c’est l’une des zones de déforestation majeuredans le monde », explique Bleuenn. Cependant, afin de jeter la lumière sur la problématique de manière différente, elle et son compagnon de route ont décidé de concentrer leur travail de reportage sur des pays « dont on parle peu » – la Colombie, l’Équateur et le Pérou -, mais où la pression sur l’environnement est également importante. Au même titre qu’au Brésil, ce sont en effet des pays où, ces dernières décennies, la déforestation a modifié les paysages avec des conséquences immédiates pour les populations qui dépendent de cet environnement pour subsister.
Durant un an, Bleuenn et Germain ont rencontré des acteurs de terrain, qui agissent à différents niveaux contre la destruction de l’environnement et essayent d’encourager de nouvelles manières de produire et de consommer. Ils ont pu, entre autres, échanger avec la présidente de l’association Envol Vert, qui s’engage pour le développement de l’agroforesterie, mais également avec le CEDIA, une association péruvienne qui lutte pour la reconnaissance du droit terrien des peuples indigènes.
Sur le terrain, les deux jeunes soulignent les différences entre ce qu’ils observent et l’image médiatique que nous avons de la déforestation. D’une part, si l’essentiel de cette destruction est causée par l’agriculture intensive, d’autres activités industrielles de la région provoquent le saccage de cette richesse naturelle unique, notamment les activités minières et pétrolières. Plus globalement, nous font-ils remarquer, « il paraît assez évident que notre consommation a un impact direct sur la pression générée sur la forêt amazonienne ». C’est ce que l’on appelle la « déforestation importée ».
Deux nouveaux documentaires entre mars et avril
L’enquête de Germain et Bleuenn fera l’objet de deux documentaires. Le premier, destiné au grand public « se concentre sur les solutions mises en place et les moyens d’action que nous avons pour agir aujourd’hui face à la déforestation ». Dans ce reportage, différents types d’initiatives ayant pour objet de faire évoluer le paradigme sociétal et les moyens de productions agricoles et rappelant « qu’il est possible d’agir » seront présentés. En filagrane, les auteurs essayeront de répondre à la question suivante : « Comment permettre le développement économique tout en protégeant l’environnement ? ». Et quel développement, celui de la croissance aveugle ou d’un niveau de vie équitable pour tous ?
Mais « le fil rouge du projet », insiste Germain, c’est la sensibilisation des enfants. Ainsi, un reportage au format plus court sera spécialement conçu pour aborder la question avec un jeune public. Nouvel Angle est d’ailleurs retourné voir les enfants de l’école de Servel dans les Côtes d’Armor à leur retour, avec lesquels ils ont échangé durant toute l’année dernière. Car Germain et Bleuenn en sont persuadés : « c’est grâce à l’éducation à l’environnement que les choses changent ».
Ces deux documentaires seront visibles dans le cadre d’une tournée de conférence / débat gratuite dans toute la France, tournée qui devrait commencer par la Bretagne au début de l’été prochain.
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